Salam. J’essaie d’avoir un enfant depuis 5 ans et je n’avais jamais réussi. Il y a quelques mois les médecins m’ont proposé un don d’ovocytes et j'ai accepté car je ne savais pas que c’était haram. Le don a fonctionné et je suis maintenant enceinte. Je suis enceinte d’un mois et j'ai découvert il y a quelques jours seulement que c’était interdit. Je suis bien consciente maintenant que c'est interdit mais je ne le savais pas quand j’ai accepté. Ce que je souhaite savoir c'est si je dois garder l’enfant ou pas ? Puisqu’avorter n'est pas permis également. Je suis perdue. Pouvez-vous me dire si je dois garder l’enfant ou non ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Comme vous venez de le savoir le don d'ovocytes (cellules reproductrices ou gamètes capables d'être fécondées par les spermatozoïdes) fait par une femme à une autre femme n'est pas permis, selon la décision de l'Académie Islamique du Fiqh « Madjma’ al Fikh al-Islami ».
Puisque vous ignoriez le statut juridique relatif à cette question, nous pouvons espérer que vous n’avez commis aucun péché en acceptant le don d’ovocytes que vous ont proposé vos médecins.
Si vous voulez savoir quelle est la bonne décision à prendre au sujet de cet ovocyte provenant d’une donatrice après sa fécondation qui a conduit à votre grossesse (qui en est à son premier mois), si devez-vous procéder à un avortement ou s’il est plus approprié de garder l’enfant ? La réponse à cela est qu'adopter le point de vue selon lequel l'avortement est autorisé dans votre cas est le plus proche de ce qui est juste et qui comporte le moins de risque. Notons au passage que l'avortement avant que l'âme ne soit insufflée dans l’embryon fait l’objet de divergence entre les oulémas : un premier groupe parmi eux déclare qu’il est interdit, un deuxième groupe dit qu’il est seulement répréhensible (makrûh), un troisième groupe pense qu’il est permis en cas de besoin et un quatrième groupe pense, sans aucune restriction ni réserve, qu’il est permis. Il se peut que l’avis qui stipule que l’avortement est permis dans les quarante premiers jours de grossesse s'il y a une excuse valable ou un intérêt considérable soit le plus correct.
Sur cette base, il n'y a aucun blâme à vous faire -In châa Allah- si vous ne maintenez pas cette grossesse tant qu'elle est à sa première étape : avant que l'âme ne soit insufflée dans l’embryon, surtout qu’il existe une grande confusion au sujet de la vraie maman de cet enfant : est-ce la femme donatrice de l’ovocyte ou est-ce la femme porteuse, avec tous les risques de litiges que cela peut entraîner et les conséquences qui en découlent au sujet de l’héritage et autres règles juridiques allant dans le même sens.
Nous vous conseillons de multiplier les invocations d’Allah afin de vous donner une progéniture vertueuse car tous les biens sont en Sa possession et Il est de Toute chose Infiniment Capable, Lui qui dit : « À Allah appartient la royauté des cieux et de la terre. Il crée ce qu'Il veut. Il fait don de filles à qui Il veut, et don de garçons à qui Il veut, ou bien Il donne à la fois garçons et filles ; et Il rend stérile qui Il veut. Il est certes Omniscient et Omnipotent. » (Coran 42/49 et 50)
Notons enfin que le musulman ne doit pas s’engager dans un acte avant de connaitre son statut religieux et doit toujours s'éfforcer d'interroger les oulémas à propos de tout sujet qui lui pose problème. Allah, exalté soit-Il, dit : « Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. » (Coran 16/43)
Et Allah sait mieux.
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