Salam alaykom, En France un avis juridique est de plus en plus mît en avant notamment par l'UOIF quant au fait de souhaiter une bonne fête de Noël et une bonne année aux non-musulmans qui célèbrent ses fêtes! Avis pour le moins surprenant et il argumente avec le verset coranique S60. V. 8-9. Disant ainsi que c'est le Coran et les principes de l'islam que d'agir de la sorte ! Pour ma part j'ai vu l'article et même les articles de votre site mais aussi sur d'autres sources et d'autres supports (souhaiter bonne fête au non-musulman) n'était pas permis, c'est au moins là l'avis majoritaire, non ? Aussi j'ai vu dans une de vos fatwas récentes que vous autorisez à accepter les cadeaux offerts lors de ces fêtes de fin d'année alors me semble-t-il que vous avez publié un article stipulant qu’il était interdit de s'échanger des cadeaux lors de ces fêtes. Pouvez-vous expliquer s'il vous plait où est la limite entre ce qui est permis et ce qui est prohibé. Baraka Allaho fikom. Désolé je n'ai pas les références afin de vous faciliter le travail mais la fatwa est parue hier le 30/12/13 me semble-t-il quant à l'article en question il est dans la rubrique consacré à Noël-muharam. Qu'Allah le très haut vous facilite.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Certains oulémas contemporains stipulent qu’il est permis de féliciter les non-musulmans quand ils célèbrent leurs fêtes.
L’avis que nous préconisons est que c’est illicite : c’est l’avis de la majorité et il est corroboré par les arguments.
L’imam Ibn al-Qayyim a rapporté un consensus des oulémas concernant l’interdiction de féliciter les non-musulmans pour leurs fêtes spécifiques. Il a dit dans son livre « Ahkam ahl al-Dhimma » : « Quant aux félicitations adressées à l’occasion d’événements religieux mécréants spécifiques à eux, cela est interdit unanimement, comme le fait de leur souhaiter bonnes fêtes ou bon carême en leur disant : "Bénie soit votre fête" ou "Que cette fête soit pour vous source de réjouissances", etc. Une personne qui tient de tels propos, si elle évite la mécréance, n’en commet pas moins un acte interdit, aussi grave que si elle les avait félicités de s’être prosternés devant un crucifix. Ceci est même un péché plus grave encore auprès d’Allah et plus ignoble que le fait de féliciter une personne pour avoir bu du vin, tuer autrui, commis l’adultère ou autre. Or beaucoup de personnes, qui font bien peu de cas de leur religion, agissent de la sorte sans se rendre compte de la gravité de leur acte. Ainsi, quiconque félicite une personne pour avoir commis un péché, une innovation ou un acte de mécréance s’expose à la malédiction et la colère d’Allah. » Fin de citation.
Concernant le fait d’accepter le cadeau : notre avis effectivement est que c’est licite car la célébration de la fête n’a aucun effet sur l’acceptation de leurs cadeaux et les arguments légaux appuient notre propos :
L’imam Ibn Taymiyya a dit dans son livre « Iqtidhâ al-sirât al-mustaqim » : « Concernant l’acceptation de leurs cadeaux lors de leurs fêtes : il a été rapporté que le Compagnon Ali ibn Abi Tâlib (Radhia Allahou Anhou) a reçu le cadeau du Nawrûz et l’a accepté. L’imam Ibn Abi Chayba a rapporté qu’une femme a questionné notre mère Aïcha (Radhia Allahou Anha) lui disant : Nous avons des nourrices mages (perses) et quand ils célèbrent leurs fêtes ils nous offrent des cadeaux. Elle a (Radhia Allahou Anha) dit : « En ce qui concerne les animaux égorgés pour leur fête il ne faut pas en manger, mais mangez de leurs plantes (les plats ne contenant pas de viande). »
L’imam Waki' a rapporté d’al-Hakim ibn Hakim de sa mère qu’Abû Barza avait des voisins mages qui lui offraient des cadeaux lors du Nawrûz et du festival, alors il disait à sa famille : « Mangez les fruits mais les autres cadeaux rendez-les. »
Puis l’imam Ibn Taymiyya a dit : « Tout cela illustre que la célébration de la fête n’a aucun effet sur l’acceptation de leurs cadeaux, au contraire son verdict pendant la fête ou autre célébration est le même car ce n’est pas une entraide ou un soutien qu’on leur apporte. »
L'allégation que les versets 7 et 8 de la sourate 60 sont la preuve qu’il est permis de féliciter les non-musulmans pendant leurs fêtes est une argumentation incorrecte, car ces deux versets parlent du bon comportement envers les non-musulmans pacifiques concernant les affaires temporelles et ne concerne nullement les rites religieux. Il ne faut pas amalgamer entre les deux cas.
Ce que nous avons rapporté de nos pieux prédécesseurs qu’il est interdit de les féliciter nous satisfait et nous suffit, car tout le bonheur est dans l’observation de la tradition de nos pieux prédécesseurs.
Ainsi vous aurez saisi la limite entre la permission relative aux choses temporelles et l’interdiction concernant les rites religieux.
Et Allah sait mieux.
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