Assalam alaykum,
Ma question concerne la prière obligatoire en groupe. Qu'en est-il de l'imam qui prie rapidement ? On doit prier derrière lui ou arrêter de prier ?

Louange à Allah. Paix et Salut soit sur Son Prophète :

Si la rapidité d’exécution de la prière par l’imam ne remet pas en cause le pilier de la quiétude dans la prière alors, sa prière comme celle de ceux qui prient derrière lui est valide et il ne convient pas dans ce cas de délaisser la prière à la mosquée et de manquer la récompense de la prière en groupe, surtout que nombre de oulémas sont d’avis que la prière en groupe est obligatoire.
Par contre, si la rapidité d’exécution de la prière par l’imam rend caduc le pilier de la quiétude dans la prière alors, il ne faut pas prier derrière lui. Le cheikh Ibn ‘Uthaymîn, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Celui qui commence la prière avec l’imam et se rend compte que l’imam ne prie pas avec quiétude et qu’il ne peut le suivre sans manquer de respecter les piliers de la prière doit, dans ce cas, arrêter de suivre l’imam dans sa prière et continuer à prier seul. En effet suivre l’imam dans ce cas n’est possible qu’en délaissant les piliers de la prière, et le fait de délaisser les piliers de la prière invalide cette dernière. »

La norme référentielle de la quiétude est le fait de stabiliser les membres de son corps durant un certain laps de temps ou durant un moment suffisant pour pouvoir prononcer les évocations obligatoires. Al-Mirdâwî a dit en définissant le pilier de la quiétude : « La quiétude se définit comme étant la stabilité, quand bien même la durée serait minime selon l’avis faisant autorité dans notre école (hanbalite)… Il est dit également qu’elle doit être d’une durée (au moins) équivalente au temps nécessaire pour prononcer les évocations obligatoires… et cet avis est prépondérant. » [Al-Insâf]

Ibn Hadjar a dit : « Le degré minimal de quiétude est de stabiliser les membres de son corps. » [Al-Tuhfa] En effet, la quiétude est la stabilisation entre deux mouvements.

L’imam al-Nawawî a dit : « La quiétude est obligatoire dans l’inclinaison, sans aucune divergence en raison du hadith de celui qui ne priait pas correctement. La quiétude minimale consiste à rester incliné jusqu’à ce que les membres de son corps se stabilisent et que le mouvement allant dans le sens de l’inclinaison soit séparé du mouvement que l’on fait lorsque l’on se relève de l’inclinaison. » [Al-Madjmû’]

Donc, si l’imam ne respecte pas le pilier de la quiétude dans sa prière, il convient alors de le conseiller avec douceur et gentillesse. Il faut lui expliquer que cela invalide la prière et que le priant doit prendre conscience durant sa prière qu’il se trouve face à Allah, exalté soit-Il, et qu’il doit prier avec humilité et quiétude. Il ne doit pas prier tel le coq qui picore, car cela ressemble à ce que font les hypocrites à propos desquels le Prophète () a dit :
« Telle est la prière de l’hypocrite : il reste à guetter le soleil et dès que ce dernier se trouve entre les deux cornes du diable, il se lève et picore [bâcle] quatre Rak’a [de la prière de la ‘Asr] au cours desquelles il n'invoque Allah que très peu. » (Muslim)

L’imam al-Nawawî a dit en commentaire de ce hadith : « Il s’agit là d’une preuve évidente de la réprobation de celui qui prie vite à tel point qu’il ne fait pas preuve de recueillement, de quiétude et n’évoque pas Allah. Le picorement désigne la rapidité d’exécution des mouvements tout comme l’oiseau qui picore. »

Ensuite, si l’imam persiste à prier ainsi, il est obligatoire de le remplacer par un autre imam et si cela est impossible, il ne faut pas prier derrière lui, et vous devez essayer d’accomplir la prière en groupe dans un autre endroit même si cet endroit est une maison. En effet, la récompense de la prière en groupe n’est pas restreinte à la prière accomplie à la mosquée même si la prière à la mosquée est meilleure.

Et Allah sait mieux.