Vous avez dit dans une Fatwa que dire une formule de rappel avant ou après Takbirat al-Ihrâm (la formule Allah Akbar qui marque l’entrée en prière) n’invalide pas cette prière. Est-ce que cela est vrai si on tient des propos quelconques avant Takbirat al-Ihrâm ou si on la lie directement à la Fatiha sans marquer une pause entre les deux ?
Qu’Allah vous récompense par un bien.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La formule Allah Akbar qui marque l’entrée en prière exige des conditions qui doivent être réunies, cela est bien connu des savants. Ce que vous avez mentionné n’est pas une condition de validité d’entrée en prière. Si on le fait, cela n’annule pas la formule Allah Akbar qui marque l’entrée en prière, si elle est dite dans sa formulation correcte sans manquer aux conditions requises.
Dans le livre Al-Iqnâ’ Fî Hall, Alfâdh Abu Shujâ’ de l’école Shafi’ite, il est dit : « Le troisième pilier de la prière est la formule Allah Akbar qui marque l’entrée en prière (Takibîrat Al-Ihrâm) qui doit être dite en respectant ses conditions qui sont : le dire après s’être mis debout pour accomplir cette prière obligatoire, le dire en langue arabe pour qui le peut, prononcer le nom d’Allah et le mot Akbar, l’un avant l’autre. Prononcer l’expression comme il se doit à voix haute pour qu’on puisse entendre sa voix et toutes les lettres, pour qui est doté d’une bonne audition. Dire cette formule une fois que le début de l’heure prescrite est entré en vigueur ou qu’il est possible de faire une prière surérogatoire ou une prière motivée par une cause la légiférant. Dire la formule en se tenant en direction de la Qibla comme nous l’avons indiqué en condition. Dire la formule après l’imam si le fidèle prie derrière l’imam. Si l’une de ces 15 conditions est manquante, alors le fidèle n’est pas entré en prière. » Fin de citation.
Dans le livre Nayl Al-Marâ’ib Bi Sharh Dalîl Al-Tâlib, dont l’auteur est Hanbalite, il est dit : « les conditions de la formule Allah Akbar qui marque l’entrée en prière (Takibîrat Al-Ihrâm) sont au nombre de douze :
1 : la dire après s’être tenu debout pour accomplir l’obligation.
2 : la dire après s’être mis en direction de la Qibla comme nous l’avons indiqué en condition.
3 : dire le mot Allah.
4 : la dire en arabe pour qui le peut.
5 : dire le mot Akbar.
6 : ne pas prononcer la Hamza du mot Allah de façon prolongée.
7 : ne pas prononcer la Hamza du mot Akbar de façon prolongée.
8 : ne pas dire la lettre Waw avant le nom d’Allah.
9 : dire la formule dans l’ordre.
10 : la dire suffisamment à haute voix pour entendre sa propre voix si rien ne l’empêche.
11 : la dire après l’entrée en vigueur de l’heure de la prière ou lorsqu’il est permis de faire une prière surérogatoire.
12 : le fidèle qui prie derrière un imam doit la dire après que l’imam ait prononcé la dernière lettre du mot Akbar. » Fin de citation.
Selon ce que nous venons de dire, celui qui lit directement la Fatiha après la formule Allah Akbar, c'est-à-dire qu’il ne dit pas l’invocation d’ouverture de la prière, alors sa prière est valide.
Et si le fidèle dit la Fatiha de suite après la formule dans le sens où il délaisse la formule de demande de protection et la formule de la Basmala (Bismilla Al-Rahman Al-Rahim) avant de réciter la Fatiha alors là aussi sa prière est valide selon la majorité des savants.
Et Allah sait mieux.