J’ai un enfant qui a trois ans et qui, à cause d’une erreur médicale, est aujourd’hui infirme. Il ne marche pas et ne parle pas. Est-ce que je peux intenter un procès contre le médecin qui a commis cette erreur et demander un dédommagement ? Je sais que je n’obtiendrai rien de ce procès mais à chaque fois que je vois mon fils, j’ai envie de me venger de ce médecin. Je sais que le handicap de mon fils est la volonté d’Allah, exalté soit-Il, mais ce médecin a commis une erreur et n’a été jamais puni.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Il ne fait aucun doute que le médecin est responsable de ses erreurs. Et cette responsabilité est proportionnelle à la gravité de l’acte commis. La charî‘â reconnaît la responsabilité médicale. En effet, ‘Amr ibn Chu‘ayb a rapporté d’après son père d’après son grand-père que le Prophète (
) a dit : « Celui qui soigne un malade, alors que ses connaissances médicales n’ont pas été reconnues, en porte la responsabilité.» [(Ibn Ibn Mâdja, al-Hâkim, dans al-Mustadrak : Sahîh, al-Dhahaby : Sahîh)]
Le médecin ignorant doit donc être puni s’il commet une erreur et il est garant de ses actes. Cependant, il faut faire la différence entre les erreurs dues à l’ignorance et les erreurs accidentelles. Il peut arriver par exemple que la main du chirurgien ou de l’anesthésiste, glisse durant la radiographie ou l’endoscopie et que le malade en subisse les conséquences. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’un péché. Allah, exalté soit-Il, dit : (sens du verset) :
« [...]. Aucun grief ne vous sera fait de vos erreurs, mais seulement des fautes que vous commettez délibérément. Cependant, Allah est Plein d'indulgence et de mansuétude. » (Coran 33/5)
Dans ce genre de cas, le médecin ne commet pas de péché mais il doit dédommager le malade. Mais s’il s’applique dans son travail et commet malgré lui une erreur, il ne doit pas de dédommagement et sa faute est moins grave que celle du cas précédent.
Nous pensons que dans votre cas, vous avez parfaitement le droit de réclamer une compensation. Mais vu la complexité des procédures et la difficulté à trouver des preuves, mieux vaut peut être renoncer à ce procès et pardonner à ce médecin. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Mais que vous vous désistiez est certes plus proche de la piété. Et n’oubliez d’être bienveillants les uns envers les autres. Allah Voit absolument ce que vous faites. » (Coran 2/237). Le désir de vengeance que vous ressentez vient de Satan, et il ne faut pas se laisser dominer par ce sentiment.
Et Allah sait mieux.
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