Quels sont les droits d’une femme qui a été répudiée trois fois et qui a quatre enfants : une fille de dix-neuf ans, un fis de quatorze ans et deux filles de moins de dix ans ? Cette femme a dit qu’elle va garder les enfants et le père a accepté cela en disant qu’il ne se chargerait pas de subvenir aux besoins de ses enfants et de leur mère. Que dit l’islam concernant cela ? Tout le monde donne des réponses qui signifient que la femme répudiée n’a aucun droit et critique à cause de cela l’Islam. Qu’incombe-t-il à la femme de faire après le divorce ? Où doit-elle aller ? A qui incombe son entretien ainsi que celui de ses enfants ? Je précise que cette femme ne reçoit aucune aide de ses parents dans ce genre de situation. Est-il du devoir des parents ou d’un autre membre de la famille de subvenir à ses besoins ? Est-ce que le père des enfants doit subvenir à leurs besoins ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Aucun musulman ni aucune personne équitable ne doute du fait que l’Islam est une religion d’équité et de vérité. Toute personne qui a la moindre connaissance des enseignements de l’Islam et de ses Lois sages comprend cela. Parmi ces Lois figure le fait que l’Islam impose à l’époux de subvenir aux besoins de son épouse, comme le fait de la loger et de l’entretenir tant qu’elle est sous sa responsabilité, et même s’il la répudie de façon révocable dans le sens où, s’il désire la reprendre il n’a pas besoin d’un nouveau contrat de mariage ni de verser une nouvelle dot en vertu de la Parole d’Allah, exalté soit-Il (sens du verset) : « Et faites que ces femmes habitent où vous habitez… » (Coran : 65/6). La raison de cela est claire, c’est que la relation entre l’homme et la femme n’a pas été rompue.
Quant à la femme répudiée irrévocablement, elle n’est plus du tout soumise à l’autorité de son époux, et il ne lui est permis de la reprendre qu’avec un nouveau contrat de mariage et une nouvelle dot car elle redevenue non Mahram pour lui. Malgré cela, les oulémas sont unanimes quant à l’obligation de subvenir à ses besoins si elle est enceinte en vertu de la parole d’Allah, exalté soit-Il : « […] Et si elles sont enceintes, pourvoyez à leurs besoins jusqu'à ce qu'elles aient accouché… » (Coran : 65/6) En revanche, ils ont divergé lorsqu’elle n’est pas enceinte. La majorité des oulémas est d’avis que l’époux n’a pas à l’entretenir ni à la loger si elle n’est pas enceinte et leur preuve à cela est le hadith de Fâtima bint Qays : « Tu n’as pas le droit à être entretenue sauf si tu es enceinte. » (Boukhari, Mouslim) Et dans la version de Mouslim : « Tu n’as pas le droit à être entretenue ni à être logée. » Cependant les Hanafites ont contredit la majorité des oulémas et sont d’avis qu’il est obligatoire à l’époux de l’entretenir et de la loger. L’auteur de l’ouvrage Fath al-Qâdir a dit : « Si un homme répudie son épouse elle a le droit d’être entretenue et logée durant sa période de viduité que la répudiation soit révocable ou irrévocable. »
Quant à la question concernant le fait de savoir à qui incombe le fait de subvenir aux besoins de la femme une fois celle-ci répudiée, la réponse est que cela n’incombe à personne, excepté si la femme est pauvre, car à ce moment-là cette charge revient à ses enfants si elle en a, et sinon à ses proches parmi les héritiers, comme c’est le cas de tous les proches.
En revanche, en ce qui concerne les enfants, c’est au père que cette charge revient, en vertu de la Parole d’Allah, exalté soit-Il (sens du verset) : « […] Au père de L'Enfant, il incombe de les nourrir et de les vêtir de manière convenable… » (Coran : 2/233), que leur mère demeure l’épouse de leur père ou qu’elle soit séparée de lui. Cet entretien perdure jusqu’à ce que les garçons atteignent l’âge de quinze ans ou qu’apparaissent chez eux les autres signes de la puberté, qu’ils soient capables de gagner leur vie et que rien ne les en empêche. Quant aux filles, l’entretien perdure jusqu’à ce qu’elles se marient.
Cependant si le père est dans la gêne et n’a pas de quoi subvenir aux besoins de ses enfants, c’est à la mère que revient cette charge si elle en est capable et elle ne doit pas revenir à lui s’il s’enrichit.
Dans le cas où la garde revienne au père, nous tenons à souligner qu’il a le droit de renoncer à cette garde en faveur de la mère, à condition qu’en contrepartie il soit déchargé de subvenir à leurs besoins.
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