Il a été rapporté dans le livre intitulé Lum’a al-I’tiqâd que l'imam Mâlik, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « L'une des conditions du serment d’allégeance est que le dirigeant musulman hérite le pouvoir de son père, qu’il tue le précédent dirigeant et prenne sa place ou qu’il conquière une région par l’épée » Quelle est l’authenticité de ces propos ?
Louange à Allah, et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager Mohammed ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
L’auteur du livre intitulé Lum’a al-I’tiqâd est l’imam ibn Qudâma al-Maqdisî, qu'Allah lui fasse miséricorde. Après avoir parcouru le livre mentionné, nous n’y avons pas trouvé les propos que vous mentionnez et attribuez à l’imam Mâlik, qu'Allah lui fasse miséricorde, mais l’auteur dit : « Celui qui prend le califat avec l'agrément des gens et leur accord unanime ou celui qui prend le califat par l’épée est désigné comme étant le prince des croyants et les gens doivent lui obéir. Il est interdit aux Musulmans de s’opposer à lui, de le combattre et de se rebeller contre lui. »
Le cheikh Mohammed ibn Sâlih ibn ‘Uthaymîn, qu'Allah lui fasse miséricorde, dans son explication du livre Al-Lum’a dit : « La position de calife est une grande responsabilité qui consiste à gérer les affaires des Musulmans et à en prendre l’entière responsabilité. C'est une obligation communautaire, car les affaires des gens ne peuvent être gérées que par le califat. Une personne devient calife par le biais de l’une des trois choses suivantes :
La première : une lettre écrite de son prédécesseur le désignant comme tel, comme lorsque ‘Umar ibn al-Khattâb, qu'Allah soit satisfait de lui, est devenu calife après avoir été désigné par écrit par Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui.
La deuxième : le consensus des gens avisés désignés par le précédent calife. C'est ce qui est arrivé avec ‘Uthmân, qu'Allah soit satisfait de lui. Il a été désigné calife par des gens avisés eux-mêmes désignés par ‘Umar ibn al-Khattâb, qu'Allah soit satisfait de lui. Il peut arriver aussi que ces gens ne soient pas désignés par le précédent calife comme ce fut le cas du califat d’Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, selon une version ou le califat de ‘Alî, qu'Allah soit satisfait de lui.
La troisième : par la force, comme ’Abd Al-Malik ibn Marwân lorsqu’il a tué ibn al-Zubayr et a pris le califat. »
Il y a un consensus des compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux, au sujet de ces trois méthodes. C’est pourquoi les oulémas n'ont pas divergé sur la question et plusieurs d’entre eux ont estimé que le califat devient légitime par l’un de ces trois moyens.
Concernant le troisième moyen, ibn Hadjar, qu'Allah lui fasse miséricorde, a rapporté cette parole d’ibn Battâl : « Les oulémas sont tous d'accord sur l’obligation pour les Musulmans d’obéir au sultan ayant pris le pouvoir par la force, et sur l’obligation de combattre à ses côtés. Obéir à ce sultan est préférable au fait de le combattre, car cela évite les effusions de sang et apaise les gens… les oulémas n’ont fait aucune exception à cette règle sauf si le sultan commet un acte de mécréance évident. Dans ce cas, il n’est pas permis de lui obéir et celui qui en a les moyens doit s’opposer à lui. » [Al-Fath]
Et Allah sait mieux.
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