L’identification et l’élimination de certains gènes lors de l’insémination artifcielle est-elle licite ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

L’Islam encourage la science et ordonne à l’être humain de réfléchir à ce qui est bénéfique pour lui. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

· « Dis : « Sont-ils égaux, ceux qui ont reçu la science et ceux qui ne l'ont point reçue ? » Seuls des êtres doués d'intelligence sont à même d'y réfléchir. » (Coran 39/9)

· « Que ne se rendent-ils compte par eux-mêmes » (Coran 30/8)

Il n’y a donc pas de conflit entre la religion et les sciences qui sont utiles aux hommes. L’apprentissage de la science utile est une obligation de suffisance communautaire (Fard kifaya), c’est-à-dire que la nation entière commet un péché si aucun musulman ne fait l’apprentissage de la science. En effet dans ce cas, les musulmans se trouveront contraints de recourir aux autres nations pour combler ce manque et devront alors se soumettre à elles. Le vaste univers dans lequel nous vivons doit être un objet de réflexion et de recherche dont on déduit la majesté du Créateur. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

· « Il est ainsi des signes sur la Terre pour ceux qui croient avec certitude. * Et il en est aussi en vous-mêmes. N'en êtes-vous donc pas conscients ? » (Coran 51/20-21)

· « Nous continuerons à leur montrer Nos signes, aussi bien dans l'Univers qu'en eux-mêmes, jusqu'à ce qu'ils reconnaissent que ce Coran est bien la Vérité. Ne suffit-il donc pas que ton Seigneur soit Témoin de toute chose ? » (Coran 41/53)

· « C'est pour une juste cause qu’Allah a créé les Cieux et la Terre. Il y a là bien un signe pour les croyants. » (Coran 29/44)

Les découvertes de la science sont une preuve de la Majesté du Créateur. L’être humain ne peut qu’observer et avouer l’unicité de ce Créateur et se soumettre à Ses ordres. Toutefois chaque découverte doit être considérée dans le cadre d’un ensemble de principes moraux et éthiques liés à la religion et à la foi. La science doit donc être encadrée par la Charia sans laquelle elle deviendrait un fléau pour l’Homme. Parmi les récentes découvertes de la science se trouve la carte génétique de l’homme qu’on appelle le génome humain. L’idée de cette carte génétique est née aux Etats-unis en 1988. Un comité a été formé par l’Académie américaine des sciences et le centre national des recherches aux Etats-unis pour dresser cette carte. Le projet a commencé en 1990 et il devait s’achever en 2005. Plusieurs pays se sont joints au projet et des milliards de dollars lui on été consacrés. Une grande partie du projet a été accomplie.

L’idée était de dresser une carte génétique de l’humanité qui permettrait de connaître tout ce qui a trait à la santé de l’être humain. Cette carte aiderait à mieux diagnostiquer les maladies héréditaires et à mieux connaître les gènes qui sont à l’origine de ces maladies. Mais ce projet qui comprend des avantages comprend aussi des désavantages ultimement dangereux. Parmi les avantages on peut mentionner la détection précoce du cancer, des maladies génétiques qui sont au nombre de 5 000.

L’un des désavantages est que la connaissance des gènes d’un criminel soit utilisée pour justifier son crime sous prétexte qu’il porte un gène qui trouble son comportement. Des personnes peuvent se sentir déprimées en sachant qu’elles portent un gène responsable d’une maladie dangereuse comme le cancer. Ces personnes peuvent ainsi perdre toute ambition dans la vie. Ces découvertes peuvent être utilisées également pour soumettre les peuples et en faire des troupeaux de moutons, en produisant par exemple un vaccin qui élimine le courage et la bravoure. Un nouveau genre de guerre.

Comme nous l’avons dit, chaque découverte doit être considérée dans le cadre d’un ensemble de principes moraux et religieux, sinon elle devient un fléau pour l’humanité.

En vérité, que ces gènes soient responsables de certaines maladies ou du comportement de l’être humain, cela ne peut être connu que par Allah, exalté soit-Il. Même si ces gènes existent réellement et même si nous connaissons les maux qu’ils provoquent, nous devons savoir que le comportement humain est le résultat d’un ensemble de facteurs. Le Prophète () a dit : « Chaque enfant naît avec la nature saine originelle […] ». C’est la preuve que l’environnement a un impact sur le comportement de l’être humain. Il peut être propice à une certaine maladie ou encourager la criminalité comme c’est le cas dans les sociétés occidentales.

L’élimination des gènes porteurs de maladies est interdite même avant que l’âme ne soit insufflée dans l’embryon, cent vingt jours après le début de la grossesse. L’existence d’un gène porteur d’une maladie chez l’enfant ne signifie pas nécessairement qu’elle se manifestera chez lui. Les symptômes d’une maladie n’apparaissent – comme nous l’avons dit – que si plusieurs éléments propices à leur apparition sont réunis et il n’est pas permis d’avorter en raison de simples conjectures.

Le Concile du Fiqh et de la ligue islamique a décidé dans sa douzième session tenu à La Mecque que : « L’avortement peut avoir lieu à la demande des parents, si des médecins de confiance affirment que le fœtus est atteint d’une maladie incurable qui peut causer une grande détresse aux parents et ce avant cent vingt jours du début de la grossesse.

Si la découverte de la maladie n’a lieu qu’après cent vingt jours, l’avortement est interdit même si la maladie est dangereuse. C’est un meurtre, et c’est donc interdit par Allah, exalté soit-Il, sauf si des médecins de confiance estiment que la grossesse est dangereuse pour la vie de la mère. Dans ce dernier cas, l’avortement est permis que le fœtus porte une maladie dangereuse ou non.