J’ai réussi un concours pour l‘obtention d’un emploi, Allah soit loué. Ceci après avoir fourni de longs et pénibles efforts. Suite à cela, mon cousin s’est mis à dire que c’est son ami qui a été la cause de mon recrutement à ce poste, sachant que c’est une personne connue dans la famille pour être un menteur et qui fort souvent rappel aux gens de façon désobligeante le bien qu’il leur a fait. Il aime bien se mettre en avant. D’ailleurs, lui et sa famille ont diffusé de partout l’information selon laquelle c’est lui la cause de mon recrutement à cet emploi. Or, ceci me cause beaucoup de tort, ce qui m’a poussé à réfléchir à quitter cet emploi.
Je ressens une forte gêne et n’arrête pas de penser à cela. Comment dois-je agir avec cette personne ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Rappeler à autrui de façon désobligeante le bien qu’on lui a fait est interdit. Preuve en est le hadith de Abu Dharr – qu’Allah soit satisfait de lui – selon qui le Prophète () répéta à trois reprises les paroles qui suivent : « Il y a trois types de personnes à qui Allah ne parlera pas le Jour de la résurrection, qu’Il ne regardera pas, qu’Il ne purifiera pas, et qui subiront un châtiment douloureux. » Abou Dharr s’exclama : « Ils sont perdus ! Qui sont-ils, Messager d’Allah ? » Il répondit : « Ceux qui laissent traîner leurs vêtements sous leurs chevilles, ceux qui rappellent aux autres leurs faveurs envers eux et ceux qui jurent mensongèrement pour écouler leurs marchandises. » Rapporté par Mouslim.
Ibn Hazm a dit : « Il n’est permis à personne de rappeler à un tiers le bien qu’il lui a fait, sauf s’il lui a fait beaucoup de bien et que cette personne en retour lui fait du mal. Dans ce cas, il peut lui rappeler les quelques bonnes actions qu’il a faites à son égard. » Fin de citation.
Dans son exégèse, Al-Qortobî, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Ce qu’on désigne en arabe par le terme Al-Mann correspond au fait de rappeler à autrui le bien qu’on lui a fait en l’énumérant, sur le ton du reproche, en lui disant par exemple : je t’ai fait tel bien et je t’ai aidé de telle façon, ou des paroles similaires. Un savant a donné cette définition : il s’agit de parler de ce qu’on a donné à une personne jusqu’à ce que cela parvienne à ses oreilles et lui cause du tort. Un tel acte fait partie des péchés majeurs. Il a été rapporté de source sûre dans le recueil de Mouslim et d’autres qu’un homme coupable d’un tel péché est un des trois qu’Allah ne regardera pas, ne purifiera pas et aura droit à un douloureux châtiment. Al-Nassâ’î rapporte selon Ibn Omar que le Prophète () a dit : « Le jour de la résurrection, Allah ne regardera pas trois catégories de personnes : celui qui rompt ses liens avec ses parents, la femme qui imite les hommes, et le mari débonnaire (qui accepte que son épouse le trompe). Et trois catégories de personnes n’entreront pas au Paradis : celui qui rompt ses liens avec ses parents, celui qui a une addiction à l’alcool, et celui qui rappelle aux gens de façon désobligeante le bien qu’il leur a fait. »
Et dans une version de Mouslim : « Celui qui rappelle aux gens de façon désobligeante le bien qu’il leur a fait et ne donne rien aux gens sans le leur rappeler. »
Quant à tenir des propos blessants qui peuvent correspondre à des insultes et à se plaindre, il a sens plus général que rappeler aux gens le bien qu’on leur a fait qui n’est autre qu’une partie des propos blessants. Mais il a été mentionné ici parce que cela arrive souvent. Ibn Zayd a dit : « Si tu penses que saluer une personne pour laquelle tu as rendu un service risque de la mettre dans la gêne, alors si tu souhaites gagner la satisfaction d’Allah évite donc de la saluer. » Fin de citation.
Ce que nous venons de dire est valable pour un homme qui rappelle le bien qu’il a fait aux gens en disant la vérité. Quant à celui qui le fait en mentant, il a réuni en un acte trois péchés : rappeler à autrui son bienfait, mentir et causer du tort, qu’Allah nous en préserve. Une telle personne doit être conseillée et l’on doit lui expliquer la gravité de ce qu’il a fait. S’il ne s’abstient pas, alors le mieux est de patienter et de lui pardonner. Il est permis de démentir ses propos et de le dévoiler s’il se vante devant les gens de ce qu’il n’a pas fait.
Pour ce qui est de délaisser cet emploi qu’Allah vous a donné, agir ainsi n’a aucun sens. Le tort qui en résulte est bien plus grand que l’utilité que cela apporte, surtout si vous avez besoin d’un tel emploi.
Et Allah sait mieux.
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