Quel est le statut de se procurer ce qu’on appelle un Coran Barbie ? Il s’agit d’un exemplaire du Coran dont le graphisme a été spécialement conçue pour les femmes. Il est fait avec des couleurs très attrayantes, coloré également à l’extérieur et les versets à l’intérieur ont un effet d’ombrage. Ceci est-il considéré comme une dépréciation de la valeur du Coran dans le cœur des gens et de son rang ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le simple fait de l’appeler (un Coran Barbie) est déjà un acte blâmable en soi. C’est une forme de dédain et de rabaissement de la valeur du Coran. Il n’est pas permis d’affilier le Coran à ce type de poupée et il est obligatoire de préserver son nom de ce genre d’idioties.
De même, l’idée d’orner le Coran avec des couleurs attrayantes qui attirent l’attention des femmes et des enfants : selon nous, cela ne sied pas à la valeur du Coran. Le Coran n’est pas une marchandise qui doit prendre en considération les goûts et les couleurs de chaque catégorie de gens. C’est plutôt un livre qui contient la vérité, un livre de savoir qui oriente vers le droit chemin. Il contient la parole d’Allah. On doit donc se comporter envers le Coran en fonction de tout ceci.
Certains savants ont même interdit de vendre le Coran dans tous les cas de figure malgré le besoin évident à le faire. Et ce, en raison du dédain qui résulte de sa vente. D’autres savants sont d’avis que cela est réprimandable pour la même raison.
Dans son ouvrage Al-Mughnî, Ibn Qudâma dit : « Ahmad a dit : « Je ne vois aucune dérogation qui pourrait permettre de vendre le Coran. » Il a tout de même permis de l’acheter. Il a dit aussi : « L’acheter est moins grave. » D’autres savants sont d’avis qu’il est réprimandable de le vendre. C’est l’avis de Ibn Omar, Ibn Abbâs, Abû Moussa, Said ibn Jubayr et Ishâq. Ibn Omar a dit : « J’aurais souhaité qu’on coupe les mains de ceux qui le vendent. » … Mais d’autres savants ont permis de vendre le Coran. C’est le cas de Al-Hasan, Al-Hakam, ‘Ikrima, Shâfi’î, les savants Hanafites. Leur argument est que ce qui est vendu est la reliure et le papier. Or, vendre ces produits est permis. Notre avis est celui des compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux. Nous n’avons pas connaissance que quiconque se soit opposé à leur avis sur cette question à leur époque. Et puisque le Coran contient la parole d’Allah, il est obligatoire de le préserver d’être vendu et du dédain qui en ressort. » Fin de citation.
Dans son ouvrage Al-Sunan Al-Kubra, Al-Bayhaqi rapporte ce propos de Al-Shâfi’î : « Nous considérons qu’il est réprimandable de le vendre. » Puis, il dit : « Ce statut a pour but d’exempter le Coran de tout sentiment de mépris en le vendant et pour lui accorder la valeur qui est la sienne, et ne pas en faire un objet de commerce. » Fin de citation.
Que diraient ces savants au sujet de ce Coran orné de toutes les couleurs comme si c’était une vulgaire marchandise qu’on souhaite diffusée par les procédés les plus vils via des couleurs attrayantes. Et que diraient-ils de ce nom infâme : un Coran Barbie ?!
De façon globale, notre avis sur cette question est le suivant : il n’est pas permis de faire tout ce qui conduirait à exclure le Coran du cadre qui est le sien ou diminuerait sa valeur. En revanche, il est permis de créer tout graphisme et impression – que ce soit via des couleurs, la façon d’écrire, un ornement ou autre – qui contribuerait à la compréhension du sens de ses versets, à mémoriser le texte, à corriger la prononciation, tout en veillant à bien vénérer le Coran.
Et Allah sait mieux.
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