Pour ce qui est du hadith : « Qui accomplit la bain rituel et le fait prendre, se rend tôt à la mosquée …. Il aura une récompense d’une année de veillées en prière et de journées de jeûne. » Les conditions dans lesquelles nous vivons actuellement ont conduit à la fermeture des mosquées à cause du virus corona. En temps normal, nous effectuons le bain rituel le vendredi pour obtenir la récompense citée dans ce hadith. Mais avec la fermeture des mosquées, nous ne pourrons pas nous y rendre. Devons-nous quand même effectuer ce bain rituel en raison de ce hadith ? Sachant que les œuvres sont rétribuées selon les intentions, dans le sens où celui qui avait pour habitude d’accomplir une bonne action et qui en est empêché malgré lui, Allah, par Sa grâce et Sa miséricorde et par Sa large générosité, lui donnera la même récompense. Aussi, ma question porte sur le fait sa savoir si je dois ou non faire ce bain rituel ? Je ne me rendrais pas à la mosquée parce qu’elles sont fermées. Dois-je me suffire de mon intention pour obtenir ladite récompense ou dois-je absolument faire ce bain même si je ne me rends pas à la mosquée ? Qu’Allah vous récompense par un bien.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Selon l’avis de la majorité des savants, le bain rituel n’a pas été légiféré en raison du jour du vendredi mais pour la prière du vendredi de ce fait l'obligation d'accomplir ce bain ne concerne que celui qui désire se rend à la mosquée le jour du vendredi. Le hadith dit : « Si l’un d’entre vous souhaite se rendre à la mosquée alors qu’il prenne un bain rituel. » (Boukhari et Mouslim et la version appartient au dernier). Ibn Rajab a dit dans Sharh Al-Boukhari : « Puisque ces propos s’adressent aux hommes qui se rendent à la mosquée pour la prière du vendredi, cela prouve que ceux d’entre eux qui ne s’y rendent pas n’ont pas à faire ce bain. Comme c’est le cas pour celui qui est en voyage, malade ou qui a peur pour sa personne. » Fin de citation.
Dans l’ouvrage Tuhfat Al-Ahwadhî il est dit : « Certains se sont appuyés sur ce hadith pour affirmer que le bain rituel n’est pas légiféré pour qui n’assiste pas à la prière du vendredi. C’est ce qui est dit clairement dans la version de ‘Uthman ibn Wâqid selon Nâfi’, laquelle est rapportée par Abû ‘Uwâna, Ibn Khuzayma et Ibn Hibbân dans leurs recueils de hadiths authentiques et dont les termes sont les suivants : « Les hommes et les femmes qui assistent à la prière du vendredi doivent faire un bain rituel et celui qui n’y assiste pas n’a pas à le faire. » Fin de citation. N'empêche que certains juristes affirment que le bain rituel est recommandé en raison du jour même du vendredi et non pas pour le seul fait de se rendre à la mosquée pour y prier. Il est dit dans la Mawsû’a Al-Fiqhiyya : « La plupart des savants considèrent que le bain rituel est légiféré en raison de la prière et non pas en raison du jour du vendredi contrairement au bain rituel du jour de la fête de l’Aïd. Partant, ce n’est pas une sunna de le faire pour qui n’assiste pas à la prière. Mais d’autres savants considèrent que le bain est légiféré en raison du jour et non pour la prière, comme le bain du jour de l’Aïd. » Fin de citation. Il y a des savants qui affirment que celui qui n’assiste pas à la prière du vendredi il lui est préférable de faire le bain. C’est un des avis des shaféites. Al-Mâwardi a dit dans Al-Hawi : « S’il est avéré que le bain rituel du vendredi est une sunna, il l’est pour qui doit assister à la prière. Mais pour celui qui n’a pas à y assister, ce n’est pas une sunna le concernant. En revanche, celui a qui il incombe d’assister à la prière mais qui en est empêché pour une raison valable, doit-il faire le bain ou est-il une sunna le concernant ? Les tenants de notre école ont divergé sur cette question en deux avis : Le premier : Ce n’est pas une sunna. Puisqu’il a une excuse pour ne pas faire la prière du vendredi, il est également excusé pour ne pas faire le bain. Le deuxième : Le bain est pour lui une sunna. » Fin de citation.
Aussi, vu que vous demandez si vous devez faire ce bain, alors sachez, cher frère, qu’il ne vous est pas obligatoire de le faire tant que vous ne vous rendez pas à la mosquée. Mais si vous souhaitez le faire en agissant selon l’avis des savants qui considèrent que c’est une sunna de le faire le vendredi alors vous le pouvez. Et quand bien même le musulman ne se rendrait pas à la mosquée pour la prière du vendredi parce qu’une excuse quelconque l’en empêcherait, il se peut qu’Allah lui inscrive malgré tout la récompense correspondant aux actes qu’il ferait en temps normal comme le fait de prendre ce bain rituel, se rendre tôt à la mosquée, écouter le sermon avec attention. Les textes de la religion mentionnent que le fidèle qui accomplit avec vigilance et assiduité certains actes d’adoration et qui en est empêché pour une raison quelconque, Allah lui en inscrira la récompense. Parmi ces textes nous pouvons citer les deux hadiths suivants : Selon Ibn Abbâs : « Certes, Allah a inscrit les bonnes et les mauvaises actions." Puis le Prophète expliqua ainsi cette parole: "Quiconque a l'intention d'accomplir une bonne action et ne la fait pas se verra compter par Allah pour une bonne action à part entière. Et s'il l'accomplit après avoir eu l'intention de la faire, Allah multipliera cette bonne action en la comptant de dix à sept cent fois plus ou encore davantage. Et quiconque pense à commettre une mauvaise action puis s'en abstient, Allah lui comptera une bonne action à part entière. S'il l'a commet après y avoir songé, Allah la lui comptera pour une seule mauvaise action. » (Boukhari et Mouslim). Abû Burda a dit : J’ai entendu Abû Mûssa dire à plusieurs reprises : Le Prophète () a dit : « Lorsque le serviteur d'Allah tombe malade ou part en voyage, Allah lui inscrit la récompense des œuvres qu'il avait l'habitude d'accomplir dans son lieu de résidence, et en bonne santé. » (Boukhari).
Ibn Hajar a dit dans Fath Al-Bârî : « il est mentionné dans la version de ce hadith rapporté par Hashîm : Si le serviteur fait une bonne action et une maladie l’empêche de la faire. Les termes du hadith correspondent à un procédé linguistique dans lequel on fait référence au voyage paR opposition au lieu de résidence et à la bonne santé par opposition à la maladie. Cette récompense est due à qui avait l’habitude d’accomplir une bonne action et qui, s’il n’en avait été empêché, avait l’intention de l’accomplir. » Fin de citation. Dans le Majmû’ Al-Fatawa de Cheikh al-Islam ibn Taymiyya il est dit : « Qui a l’intention de faire une bonne action et fait son possible pour l’acquérir mais ne parvient pas à la faire complètement, il aura la récompense de celui qui l’a effectivement accompli comme cela est rapporté dans les recueils de Boukhari et Mouslim où le Prophète () a dit : « Il y a des hommes à Médine qui, à chacune de vos progressions et à chaque vallée que vous avez traversée, étaient avec vous. En effet, seule une excuse les a retenus. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.
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