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Des expressions de divorce implicites et droit de garde des enfants

Question

Assalamu Alaykum,Qu'ALLAH vous éclaire le chemin ici-bas et dans l'au-delà et vous rétribue grandement pour me porter aide. Amin.Je voudrais savoir si je suis divorcée suite à ces paroles :"Wa ALLAHI c'est fini entre nous" (juré 3 fois) répété à plusieurs moments, au total au moins 5 fois. Et une autre fois cette parole :" Tu fais ce que tu veux". Je suis sans famille, ni walli, ni père, ni frère, ni oncle, je suis seule.Mon mari refuse de me donner le khul, il me dit "c'est fini entre nous je ne te donne pas le divorce, je te laisse comme ça !"Ai-je le droit de le quitter même sans son accord ? Il me tient prisonnière. En France, il n'y a pas de juge musulman.La période de 'idda suite au khul, peut- elle se faire en dehors du foyer conjugale ?Il veut me prendre les enfants (11 et 7 ans) le grand veut être avec moi et la petite est perdue. Du coup il veut me prendre la petite, la séparer de sa mère et son frère. A-t-il le droit ?Aidez-moi qu'ALLAH vous aide dans la tombe et lyoum al qyama. Amin.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

Les expressions "C'est fini entre nous" et "tu fais ce que tu veux" sont deux expressions implicites et le divorce implicite n’est effectif qu’avec l’intention de divorcer. De ce fait si votre mari ne visait pas le divorce en les prononçant, ce dernier ne sera pas effectif. D'ailleurs on peut comprendre de sa parole "je ne te donne pas le divorce et je te laisse comme ça" qu'il ne visait pas le divorce.

Nous vous conseillons de réfléchir à la réconciliation plutôt qu'au divorce. En effet, l'Islam recommande la réconciliation comme dans la parole d'Allah, exalté soit-Il, (sens du verset) : " Si vous craignez le désaccord entre les deux [époux], envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Allah rétablira l'entente entre eux. Allah est certes, Omniscient et Parfaitement Connaisseur. " (Coran 4/35) Vous pouvez faire intervenir une personne pieuse et sage qui aurait la faveur de votre mari. Cette personne pourrait contribuer à le convaincre de se réconcilier avec vous et il se peut que grâce à sa médiation, Allah rétablira l'entente entre vous. Il ne vous est pas permis de sortir de la maison conjugale sans nécessité, tant que vous êtes son épouse, quant à la garde des enfants tant que vous êtes ensemble, c'est un droit qui vous appartient tous les deux et aucun de vous n'a le droit de se l'approprier et d'en priver l'autre.
Votre l'époux n'a pas le droit de vous maintenir (retenir) sous sa puissance maritale dans l'intention de vous nuire et de vous porter préjudice, car il s'agit d'une injustice évidente et d’une forme de transgression des limites d’Allah. Allah, exalté soit-Il, dit : "Mais ne les retenez pas pour leur faire du tort: Vous transgresseriez alors et quiconque agit ainsi se fait du tort à lui-même." (Coran 2/231). Votre mari est tenu de vivre avec vous conformément à la bienséance ou de vous divorcer avec bienfaisance.


S’il agit de la sorte vous avez le droit de lui demander le divorce ou le khul', s'il refuse de vous l'accorder, vous devez alors porter votre cas devant l'un des centres islamiques de votre région afin que ce dernier vous aide à obtenir vos droits. Il est à noter que dans les pays où les tribunaux islamiques font défaut les centres islamiques font office de juge (ou gouverneur) pour les musulmans dans l’examen de leurs affaires. Si ce centre n'arrive pas à le convaincre de vous libérer, il n'y a alors aucun mal à ce que vous portiez l'affaire devant un tribunal civil par nécessité et afin que vous puissiez obtenir vos droits. Selon l'avis le plus étayé des oulémas la femme qui a obtenu le khul' a le droit de passer son délai de viduité là où elle veut.
Il reste un dernier point concernant la garde des enfants, sachez que la garde de l'enfant lors de la séparation des parents est un droit de la mère tant que celle-ci ne se remarie pas et que rien ne le lui interdit du point de vue de la Charia. Les oulémas divergèrent ensuite sur l'âge auquel cette garde de l'enfant se termine ainsi que sur la question de savoir qui a le plus le droit d'en avoir la garde si les parents habitent dans deux pays différents. Pour certains à partir de l’âge de sept ans la fille doit habiter chez son père et on donne le choix au fils. Pour d’autres à partir de cet âge on doit laisser l’enfant (garçon ou fille) choisir entre sa mère et son père et le laisser vivre avec la personne qu’il a choisi. Si la garde des enfants fait l’objet de litige entre les parents et que ces dernier ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente, il faut donc soumettre l’affaire aux autorités judiciaires tels que les tribunaux islamiques, s'ils y existent dans votre pays, sinon aux centres islamiques.

Et Allah sait mieux

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