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Médicaments nécessaires mais qui ont un impact sur les pratiques religieuses

Question

Salam alykoum warahmatuh lahi wabarakatuh,
J'ai fait preuve de beaucoup de rigueur pour pratiquer les préceptes de l’Islam, mais maintenant je fais une dépression majeure diagnostiquée durant et après ma dernière grossesse par les médecins avec baisse de sérotonine du cerveau liée au changement hormonal... Mais voilà, sans les médicaments j'ai des pensées suicidaires et ce même si je sais que c’est interdit en Islam, c’est plus fort que moi. Mes mains tremblent tant je lutte intérieurement pour ne pas le faire et je deviens agressives, alors que j’étais un modèle de patience et de douceur, envers mon mari et mes enfants sans raisons. Je fais d’horribles cauchemars ou je me vois décapiter des gens ou tuer mes enfants. Je me sens très confuse, car autant je n’ai rien à reprocher à notre vie, hamdoulillah, autant j’ai envie de pleurer, de m’enfuir loin ou de rester couchée en silence ou à pleurer en petite boule sur mon lit pendant des jours. Durant ces moments, j'essayais de prier même si je n’arrivais plus à me concentrer durant la prière. On a essayé la rokia, mais rien n’a changé et voilà, depuis que je suis sous traitement médicale, je n’observe plus ces réactions sauf si j’arrête les médicaments durant 2 ou 3 jours. Les médicaments me rendent plus docile et détendue. C’est comme s’il y avait la même souffrance, mais loin, comme un souvenir. Cependant, je n’arrive plus à prier du tout. Pourtant, je passe mes journées à parler à Allah dans ma tête, à faire des dikr. Lorsque je fais une prière, je me repens en pleurant toutes les larmes de mon corps puis ça recommence dans l’heure qui suit... Ma question : mon psychiatre musulman dit que le coran juge que cela fait partie des maladies mentales et donc qu’Allah me pardonnera. Mon mari, à l’inverse, dit que c’est juste chaytan dans ma tête et que le fait de ne pas prier c’est du koufr. Il voudrait que j’arrête les médicaments... Je sais que je dois obéir à mon mari en Islam, mais je ne peux m’y résoudre. J’ai peur de faire du mal à mes enfants encore bébés : 4 mois et 2 ans et demi. Chez moi, la sourate Baqarah et la rokia joue en continu jour et nuit dans notre maison. Je suis convertie et je ne peux donc aller chez ma mère, qui n’est pas musulmane, pour guérir. Quant aux parents de mon mari, ils habitent trop loin et sont trop âgés et malades. S’il vous plaît, que dois-je faire ? Dois-Je obéir à mon mari ? J’ai si peur d'échouer le combat et de finir par me suicider et faire du mal à mes enfants. J’en tremble, wallah ladhim, je tremble et je deviens perdue, trop concentrée sur mon combat intérieur pour vivre normalement sans les médicaments. Dois-je vraiment obéir à mon mari et cesser la médication dans un tel cas ? Je ne veux pas mourir. Que faire pour m'aider à guérir ? Quel est le jugement du manquement de ma prière ? Suis-je sortie de l'Islam et entrée dans le koufr ou suis-je toujours musulmane, mais malade mentalement ? Si ce n’est pas une maladie mentale, qu’est-ce que c’est ? Un djinn, un chaytan, ma mauvaise âme, le mauvais œil, de la sorcellerie ? C’est quoi ? Je ne vois plus clair en moi. Comme c’est une question de vie ou de mort, pas de problème si on me répond en privé par le biais d’une sœur ou en publique. S’il vous plaît, aidez-moi. Comment guérir ? Obéir à mon mari oui ou non ? Suis-je toujours musulmane ou suis-je tombée dans le koufr ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Nous implorons Allah de vous guérir de tous les maux et de vous accorder une bonne santé.
Sachez que l’épreuve qui vous touche est une expiation de vos péchés. En effet, il a été authentifié que le Prophète () a dit : « Allah éprouve celui à qui Il veut du bien. » (Boukhari, Mouslim)
Le Prophète () a également dit : « II n'y a pas une fatigue, une maladie, un souci, une peine, un préjudice ni une affliction qui ne touche le musulman, jusqu'à l'épine qui le blesse, sans qu'Allah ne lui efface par cela une partie de ses péchés. » (Boukhari)

Quant aux médicaments, vous ne pouvez les arrêter si cela entraîne une nuisance certaine envers vous ou envers vos enfants. Vous ne devez donc pas obéir à votre mari en arrêtant vos médicaments. Expliquez-lui plutôt que la médication est une chose permise par la Charia et qu’il y a en cela un suivi de la recommandation du Prophète () à ce propos.

Concernant la prière, faites attention à ne pas la délaisser, car l’abandon intentionnel d’une seule prière est un péché pire que la fornication, le vol, la consommation d’alcool et le meurtre. Nulle personne douée de toute sa raison n’a d’excuse pour délaisser la prière et, par la grâce d’Allah, vous n’êtes ni dérangée ni folle comme ceux qui ne sont pas responsables de leurs actes. Vous devez donc accomplir chaque prière à l’heure sans en retarder aucune. Même si le diable vous rend la pratique de la prière difficile et vous incite à la délaisser, vous devez vous efforcer de ne pas la négliger et avec un peu d’efforts, vous arriverez à vaincre ces insufflations du diable.
Invoquez abondamment Allah, car c’est le meilleur moyen de faire disparaître vos préoccupations et vos maux. Il vous est permis de regrouper les prières de Dhuhr avec de l’‘Asr ainsi que celles du Maghrib avec celle d’l‘Ichâ' s’il vous est difficile de les accomplir séparément, car votre maladie est une excuse vous permettant de faire ceci.
Pensez beaucoup aux bienfaits d’Allah envers vous et ayez une bonne opinion de Lui, se rappeler les bienfaits d’Allah et nourrir de bonnes présomptions vis-à-vis de Lui apaisera votre cœur et votre esprit. Vous n’avez certes pas apostasié en délaissant la prière, car la majorité des oulémas est d’avis que celui qui délaisse la prière est un pécheur, mais n’apostasie pas en la délaissant. Cependant, vous avez commis un énorme péché pour lequel vous devez vous repentir et il ne faut pas recommencer. Vous devez au contraire être assidue dans la pratique de la prière et sachez que cela vous rendra heureuse et vous apaisera. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Et cherchez secours dans l'endurance et la salât : certes, la Salât est une lourde obligation, sauf pour les humbles. » (Coran 2/45)

Enfin, concernant les prières que vous avez intentionnellement omises, selon nombre d’oulémas, il vous suffit d’implorer le pardon d’Allah et de multiplier autant que possible l’accomplissement de prières surérogatoires. Il n’y a pas de mal à ce que vous suiviez cet avis en raison de la maladie qui vous touche et Allah est le Seul à pouvoir vous sortir de cette épreuve, à vous guérir et à faire disparaître vos angoisses.

Et Allah sait mieux.

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