Salam alaykoum, Un père voudrait enlever l'un de ses fils de l'héritage de la maison car il a refusé de l'aider financièrement. Sachant que la maison a été plus financée par ses deux dernières filles et qu’aujourd'hui le père et son fils sont en conflit. Merci de nous répondre.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Pour commencer, nous disons que l’argent des deux filles qui a été versé pour construire la maison rentre obligatoirement dans l’un des deux cas suivants :
Le premier est qu’elles l’aient versé à leur père pour construire la maison dans le but d’être associées avec lui dans la possession de ce bien et non à titre de donation et d’aide. Ainsi, la maison est la propriété du père et des deux filles, chacun ayant une part à mesure de ce qu’il a payé. La part des deux filles ne fera donc pas partie de l’héritage du père après le décès de celui-ci et le fils ainsi que les autres héritiers n’hériteront pas de leurs parts mais seulement de la part du père dans la maison.
Si les deux filles sont jeunes et n’ont pas atteint l’âge de la puberté et de raison il est permis au père d’utiliser leur argent à deux conditions comme l’a mentionné Ibn Qudâma (qu’Allah lui fasse miséricorde) dans Al-Mughnî : « La première condition : qu’il n’opprime pas cet enfant, ne lui porte pas préjudice et ne lui prenne pas une chose dont il a besoin.
La deuxième : qu’il ne prenne pas de l’argent de son enfant pour le donner à quelqu’un d’autre, comme cela a été mentionné par Ahmad dans la version rapportée par Isma'îl ibn Sa'îd. »
Par conséquent, si les deux conditions sont remplies et que le père prend leur argent, la maison entière lui appartient et il n’a pas à être garant (par rapport à cet argent qu’il a pris).
Par contre, si une des deux conditions fait défaut, comme le fait que leur prendre leur argent leur porte préjudice ou le fait qu’il ait pris une chose dont elles avaient besoin pour l’enseignement ou autres, alors le père est garant de ce qu’il leur a pris pour construire la maison : c’est une dette à sa charge et il doit la rembourser.
La maison lui appartient dans ce cas, excepté s’il a investi leur argent dans la maison pour qu’elles soient associées avec lui, visant en cela ce qui est le plus avantageux pour elles et en raison du fait qu’il est leur tuteur et celui qui gère leur argent. Elles sont donc associées avec lui dans la possession de la maison à hauteur de ce qu’elles ont investi.
Dans les deux cas, le père n’a pas le droit de faire un testament privant son fils ou un des héritiers de l’héritage.
Le second cas que ces deux filles soient pubères et douées de raison et qu’elles aient versé l’argent à leur père à titre de donation et non pour partager le bien avec lui ; alors la maison appartient entièrement au père et celle-ci devient l’héritage de tous les héritiers après son décès.
Il n’a pas le droit de faire un testament privant l’un de ses enfants de l’héritage et s’il le fait, le testament ne sera pas pris en compte car l’héritage est un droit religieux qu’Allah a accordé à l’héritier et qu’un testament injuste ne peut annuler. Le testament recommandant de priver un ou plusieurs héritiers de l’héritage est religieusement invalide et n’est pas pris en considération.
Le cheikh Ibn 'Uthaymîn (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit au sujet d’une personne qui a fait un testament recommandant de priver son épouse de l’héritage ce qui suit :
« Cet acte est interdit car il comporte une recommandation en faveur de certains héritiers et une privation des autres de toucher l’héritage. Cela est une transgression des interdits d’Allah, exalté soit-Il. Cette recommandation est injuste, la personne qui l’a faite est pécheresse et elle doit déchirer celle-ci si elle est encore en vie. Les héritiers doivent partager ses biens de la manière prescrite par Allah, exalté soit-Il. »
Il convient de savoir que le fait de bénéficier de l’héritage est une chose décrétée et statuée par la Charia et cela n’est pas sujet à la volonté du défunt ni à celle de l’héritier. Par conséquent, dès lors que la personne décède, l’héritage devient la propriété des héritiers et il n’y a pas besoin de leur consentement ou d’un testament du défunt disant que son héritage doit être versé à ses héritiers. Il est mentionné dans l’Encyclopédie jurisprudentielle ce qui suit : « Les biens sont de deux sortes : l’un des deux s’obtient inéluctablement comme dans le cas de l’héritage. »
Il y est également mentionné ce qui suit : « L’héritier bénéficie inévitablement de l’héritage du défunt par le simple fait de son décès »
Et Allah sait mieux.
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