Ma question porte sur la Zakat dont doit s’acquitter une personne décédée qui possédait un magasin et ne versait jamais la Zakat, sachant qu’une seule année avant sa mort, cette personne s’était repentie et s’était acquittée de la Zakat cette année là. Faut-il payer la Zakat accumulée au cours des années précédentes ? Ou bien cette personne en est exemptée, étant donné qu’elle s’était repentie, avait sollicité le pardon d’Allah, exalté soit-Il, et s’était engagée dans le droit chemin ? Ses enfants doivent-ils payer cette Zakat après sa mort ou bien il n’y a pas besoin de le faire étant donné que leur père s’est repenti avant de mourir ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La Zakat occupe une place éminente en Islam. C'est le troisième pilier de l’Islam après les deux attestations de foi et l’accomplissement de la Salat. S’abstenir de payer la Zakat est un péché manifeste. La Zakat demeure une obligation pour le musulman et la mort ne l’en dispense pas.
Ibn Qudâma, qu'Allah lui fasse miséricorde, dit dans son livre al-Mughni : « La mort du propriétaire de l’argent ne l’exempte pas de la Zakat qui doit être prélevée sur son argent, même s’il ne le mentionne pas dans son testament ».
Selon al-Awzâ`i et al-Layth, qu’Allah leur fasse miséricorde : « La Zakat doit être déduite du tiers de l’héritage et elle a la priorité sur le testament pourvu qu’elle ne dépasse pas le tiers ».
D’après Ibn Sirîne, al-Cha`bi, al-Nakha`i, Hammâd ibn Abi Sulaymân, Dâwâd ibn Abi Hind, Humayd al-Tawîl, al-Muthanna et al-Thawri, qu’Allah leur fasse miséricorde: « Elle ne doit pas être déduite de la succession à moins qu’elle ne soit mentionnée dans le testament ».
C'est l’avis des Hanafites. Selon eux, si la Zakat est mentionnée dans le testament, elle doit être déduite du tiers de l'héritage et entrer dans le partage avec les bénéficiaires du legs. Si la Zakat n’est pas mentionnée par le défunt dans le testament elle est déchue car c’est un acte d'adoration dont la validité dépend, entre autres, de l’intention. Avec la mort de la personne, l’obligation de s’acquitter de la Zakat devient caduque, de même que celle du jeûne.
Notre avis à ce sujet est que la Zakat est un droit obligatoire. Elle ne devient pas caduque à la mort de la personne. Elle est comparable, à cet égard, à une dette. Etant donné qu’elle est un droit financier obligatoire, elle ne devient pas caduque si celui qui doit s’en acquitter meurt, tout comme la dette. Elle est différente de la Salat et du jeûne car ceux-ci sont des actes d'adoration physiques qui ne sauraient pas figurer dans un testament ni être accomplis à la place du défunt par une personne qu’il aurait mandatée».
Ceci dit, votre père, qu'Allah lui fasse miséricorde et agréé son repentir, devait s’acquitter de la Zakat délaissée au cours des années précédentes afin de parachever son repentir. Etant donné qu’il ne l’a pas fait de son vivant, il incombe à ses héritiers de payer la Zakat de toutes les années précédentes.
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