Est-il permis de mettre en application les hadiths Da’îfs concernant les œuvres vertueuses, comme le Dhikr ou autre ; je pense en particulier aux hadiths que le Cheikh al-Albâni, qu'Allah lui fasse miséricorde, a jugés comme tel?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
L’Imam al-Nawawi a dit : « Nous avons déjà mentionné le consensus des oulémas au sujet de la licéité de mettre en application les hadiths Da’îfs traitant des œuvres vertueuses, outre ce qui se rapporte au licite et à l’illicite »
Ibn Muflih le hanbalite a dit : « Plusieurs spécialistes ayant écrit des traités dans le domaine des sciences du hadith ont mentionné que les oulémas ont permis de mettre en application les hadiths Da’îfs tant que ceux-ci ne concernent pas tout ce qui ne se rapporte pas aux obligations ou aux interdictions, comme c’est le cas pour les œuvres vertueuses. En outre, des propos de l’Imam Ahmad, qu'Allah lui fasse miséricorde, allant dans ce sens, ont été rapportés ».
Mohammad al-Hattâb le Malékite a dit : « Les oulémas sont unanimes quant au fait qu’il est permis de mettre en application les hadiths Da’îfs concernant les œuvres vertueuses ».
Chihâb ad-Dîne al-Ramli le Chaféite a affirmé, répondant à une question lui étant adressée, concernant les hadiths Da’îfs et le fait de les utiliser pour décider d’un jugement : « Al-Nawawi a affirmé dans plusieurs de ses recueils que les spécialistes de la science du hadith sont unanimes quant au fait qu’il est permis de mettre en application les hadiths Da’îfs concernant les œuvres vertueuses. Ibn ‘Abd al-Barr a dit : ‘Les hadiths concernant les œuvres vertueuses n’exigent pas d’être rapportés par des rapporteurs de grande fiabilité’. Al-Hâkim a souligné : ‘J’ai entendu Abû Zakaria al-‘Anbari dire : ‘Si le hadith n’impose ni une obligation ni une interdiction ni une sentence mais concerne une exhortation, il est alors permis de le rapporter et de fermer les yeux sur certaines irrégularités’».
Al-Khatîb al-Chirbîni le Chaféite, quant à lui, a dit : « Les conditions pour se conformer aux enseignements des hadiths Da’îfs concernant les œuvres vertueuses sont les suivantes :
1. L’inauthenticité du hadith ne doit pas être flagrante.
2. Il doit être conforme à un principe général de la Charia.
3. On ne doit pas considérer les enseignements de ce hadith comme faisant partie de la Sunna. »
En outre, juger l’authenticité d’un hadith est du ressort des oulémas qualifiés qu’ils soient contemporains ou non, sachant que l’opinion des oulémas des premières générations ont préséance sur celles de leurs successeurs en raison de leur érudition et de la pertinence de leurs arguments. Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya a dit : « Ceux qui vivaient avant la rédaction de ces recueils étaient largement plus érudits en matière de Sunna que les oulémas des époques postérieures. En effet, beaucoup de récits authentiques qui leur furent transmis ne nous sont parfois parvenus que par le biais d’un narrateur inconnu ou d’une chaîne de transmission interrompue ou ne nous sont pas parvenus du tout. De plus, ils n’avaient d’autres supports que leur mémoire, or celles-ci contenaient beaucoup plus de hadiths que ceux qui furent compilés dans les recueils. Ce fait est incontestable pour les spécialistes ».
Et Allah sait mieux.
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