Assalam alaykum, Voilà mon père a travaillé tout au long de sa vie dans un commerce vendant de la viande illicite qu’Allah lui pardonne, je suis sa fille et je voulais savoir si je devais accepter ma part d’héritage ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nul doute que l’argent acquis dans le commerce de la viande interdite est illicite, car il a vendu ce qu’Allah, le Très Haut, a interdit. Mais si le commerce de votre père ne se réduit pas à la vente de l’interdit et qu’il commerce aussi des choses permises, alors son argent est considéré comme un argent mélangé ; ainsi, vous devez retirer le montant considéré illicite et vous partagez ce qui reste entre les héritiers légaux.
Si vous méconnaissez le montant illicite exact, alors il n’y a pas d’échappatoire à vous efforcer de l’évaluer avec ardeur !
Certains fouqaha énoncent qu’il faut considérer sa moitié permise et l’autre interdite, ses héritiers se partagent la moitié permise et se débarrassent de la moitié interdite, l’imam al-Nawawî a dit : « Celui qui hérite d’un bien et ne sait pas si le défunt l’a acquis illicitement ou non et qu’il n’a aucun indice, alors il est absolument licite selon le consensus des oulémas. S’il sait qu’il y a de l’illicite et a un doute sur le montant interdit, alors il s’efforce de l’évaluer puis le retire. »
L’imam Ibn Taymiyya a été questionné sur un homme qui usait du Riba et qui a laissé des biens et un enfant qui connaissait sa situation, est-ce que ces biens seront licites pour son fils après sa mort ou non ?
Il a répondu : « Quant au montant que l’enfant sait que c’est du Riba qu’il s’en débarrasse en le rendant à ses possesseurs s’il le peut, sinon il le distribue comme aumône, et le reste lui est licite. Le montant qui est équivoque, il est désirable qu’il le délaisse, s’il n’est pas dans l'obligation de le dépenser dans l’acquittement des dettes ou dans la subsistance familiale. Si le père l’a acquis en effectuant des opérations usuraires permises par certains fouqaha, il est licite à l’enfant de l’utiliser. Si l’argent est un mélange de licite et d’illicite et qu’il ne connait pas leurs montants, qu’il le partage en deux. »
Chez les Malékites l’avis adopté est qu’il est permis aux héritiers d’utiliser l’argent acquis illicitement par le défunt de son vivant, on trouve dans le livre « Minah al-Djalîl » : « Il y a une discorde concernant l’argent acquis illicitement – comme celui provenant du Riba ou d'une transaction erronée – si son possesseur meurt, est-ce qu’il est licite pour ses héritiers ou non ? Sachant qu'il est il licite pour eux selon l'avis que nous adopton. »
Ce que nous adoptons à Islamweb est qu’il est illicite. Celui qui hérite de l’argent illicite n’a pas le droit de le dépenser pour soi-même ou pour ceux dont il a la charge sauf s’il est pauvre et en a besoin.
L’imam al-Nawawî rapporte d’après l’imam al-Ghazâlî : « Il peut dépenser l’argent illicite pour soi-même et ses enfants s’il est pauvre car cette situation touche évidemment aussi ses enfants , de ce fait ils sont prioritaires parmi les bénéficiaires de l’aumône, mais il ne doit en prendre que selon ses besoins. »
Et Allah sait mieux.
Vous pouvez rechercher une fatwa à travers de nombreux choix