Salam alaykoum, Quelle est l'histoire authentique des deux anges Harout et Marout ? Baraka Allahou fikoum.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Allah, exalté soit-Il, mentionna l’histoire de Hârût et Mârût dans la sourate al-Baqara (La Vache) en disant (sens du verset) :
« Et ils suivirent ce que les diables racontent contre le règne de Sulaymân. Alors que Sulaymân n'a jamais été mécréant mais bien les diables : ils enseignent aux gens la sorcellerie ainsi que ce qui est descendu aux deux anges Hârût et Mârût, à Babylone ; mais ceux-ci n'enseignaient rien à personne, qu'ils n'aient dit d'abord : "Nous ne sommes rien qu'une tentation : ne sois pas mécréant." Ils apprennent auprès d'eux ce qui sème la désunion entre l'homme et son épouse. Or ils ne sont capables de nuire à personne qu'avec la permission d'Allah. Et les gens apprennent ce qui leur nuit et ne leur est pas profitable. Et ils savent, très certainement, que celui qui acquiert [ce pouvoir] n'aura aucune part dans l'au-delà. Certes, quelle détestable marchandise pour laquelle ils ont vendu leurs âmes ! Si seulement ils savaient ! » (Coran 2/102)
La seule chose de leur histoire que nous pouvons affirmer de manière catégorique comme étant authentique, est ce qui a été rapporté dans le verset précédent, mentionnant le fait qu’ils enseignaient aux gens la sorcellerie et que les gens apprenaient auprès d’eux la sorcellerie qui sème la désunion entre l’homme et son épouse.
Quant aux autres choses les concernant, les oulémas ont divergé à leur propos et rien parmi cela ne peut être qualifié catégoriquement d’authentique, car aucun hadith authentique n’a été rapporté par le Prophète () à ce propos. Ibn Kathîr a dit au sujet de leur histoire :
« Pour avoir l’histoire complète et détaillée de cela, il faut se référer aux traditions israélites, car il n’existe à ce sujet aucun hadith authentique avec une chaîne de transmission continue remontant jusqu’au Prophète (). À l’évidence, le Coran ne rentre pas dans le détail du récit. Nous croyons donc en ce qui a été mentionné dans le Coran et lui prêtons le sens voulu par Allah et Allah, exalté soit-Il, sait mieux ce qui s’est réellement déroulé. »
Les oulémas ont divergé à propos du fait que Hârût et Mârût étaient deux anges ou non. Certains ont dit qu’il ne s’agissait pas de deux anges. Cet avis ne contredit pas le Coran, car Allah, exalté soit-Il, dit : « […] ainsi que ce qui est descendu aux deux anges […] » (Coran : 2/102) Ces oulémas ont interprété ce verset d’une autre manière et pour eux, il signifie qu’Allah, exalté soit-Il, n’a pas révélé la sorcellerie aux anges Djibrîl et Mikâ’îl comme le prétendent les juifs. Dans ce cas, le verset est donc interprété comme suit :
Et ils suivirent ce que les diables racontent contre le règne de Sulaymân à propos de la sorcellerie. Alors que Sulaymân n'a jamais été mécréant et Allah n’a jamais révélé la sorcellerie aux anges (Djibrîl et Mikâ’îl ; car les juifs prétendent qu’Allah a envoyé Djibrîl et Mikâ’îl avec la sorcellerie ; Allah a donc réfuté cela), mais ce sont les diables, Hârût et Mârût, qui ont mécru et ont enseigné aux gens la sorcellerie à Babylone. Les termes « Hârût et Mârût » sont donc un substitutif des termes « les diables » dans le verset : « mais bien les diables (qui ont mécru) ».
L’imam al-Qurtubî a dit : « Telle est l’interprétation la plus correcte et ce qui a été dit de plus exact. Il ne faut pas prendre en compte quel qu’autre interprétation, car la sorcellerie est le fait des diables du fait de la subtilité de leur essence et de leur intelligence. »
La plupart des oulémas ont cependant dit qu’il s’agit de deux anges. Le cheikh Sâlih Fawzân a dit : « La majorité des oulémas est d’avis qu’il s’agit de deux anges descendus du ciel pour éprouver les gens. Ils enseignaient la sorcellerie aux gens afin de les éprouver. C’est pourquoi ils conseillaient ceux qui voulaient apprendre la sorcellerie en leur disant : "Nous ne sommes rien qu'une tentation : ne sois pas mécréant." Ils conseillaient ainsi les gens en les informant que la sorcellerie était de la mécréance et qu’il ne fallait pas l’apprendre. Celui donc qui s’avançait pour l’apprendre de son plein gré dévoilait ainsi sa corruption et son mal. Selon la majorité des oulémas, il s’agit donc de deux anges descendus du ciel pour éprouver et tester les gens. Aussi, certains oulémas récitaient ce verset de la manière suivante en changeant la voyelle du lâm en kasra : "wa mâ unzila ‘alâ al-Malikayn", les désignant ainsi comme des rois parmi les humains. Cependant, le premier avis est le plus connu et le plus évident. »
Et Allah sait mieux.
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