Salam alaykum,
Concernant l'animal qui se nourrit d'impuretés, si sa chair à une odeur nauséabonde, alors il est impur et impropre à la consommation d'après ce que j'ai compris.
Quels savants ont permis sa consommation ?
Lesquels l'ont interdite ?
Souvent j'achète du saumon ou autre et quand je le sens, il y a une odeur, mais je ne saurais dire si cela est dû à l'impureté que le poisson aurait pu manger, ou à l'odeur du paquet qui le contient ou au poisson lui-même.
Comment donc reconnaître si le poisson est jugé Djalala ?
Allâhumma bârik fîkum

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :

L’animal comestible qui a été nourri d’impuretés est nommé « al-Djallâla ». L’interdiction de le consommer est mentionnée dans le hadith rapporté par Ibn 'Umar : « Le Messager d’Allah () a interdit de consommer al-Djallâla ainsi que de boire son lait. » (Ahmad, Abû Dâwud et d’autres).
Les jurisconsultes divergent quant à savoir si le fait de consommer la viande de ces animaux est interdit ou détestable ? Voici les différentes opinions des oulémas sur la question :
Les Hanafites sont d’avis que la viande d’al-Djallâla ne doit pas être consommée lorsque deux conditions sont remplies :
La première : que ces animaux ne se soient nourris que d’impuretés et rien d’autres.
La deuxième : que l’odeur de l’impureté apparaisse sur la chair.
Si, par contre, ils se sont nourris de choses pures et impures et qu’il n’y a pas de trace d’impureté dans leur viande ou qu’on les a empêchés de manger des choses impures pendant une certaine période et que les traces d’impuretés ont disparu de leurs chairs, alors il n’y a pas d’inconvénient à consommer leur viande. Al-Zayla'î a dit dans Tabyîn al-Haqâiq qui est un ouvrage hanafite, ce qui suit : « La viande d’al-Djallâla ne doit pas être consommée et leur lait ne doit pas être bu car le Prophète () a interdit cela. Les animaux dit al-Djallâla sont ceux qui sont habitués à ne manger que des charognes, des impuretés et rien d’autres, leurs chairs changent donc et dégagent une odeur nauséabonde. Par contre, si on les empêche de consommer ces impuretés jusqu’à ce que disparaisse l’odeur nauséabonde, il est permis de manger de leur viande et il n’y a en principe aucune période de temps déterminée pour cela. »
Chez les Malékites, al-Hattâb a relaté les propos d’Ibn Ruchd qui stipule qu’il n’y a aucune divergence dans leur école sur le fait qu’il est licite de consommer la viande d’al-Djallâla. Il a dit dans Mawâhib al-Djalîl : « L’école Malékite est unanime pour dire qu’il est licite et permis de consommer les animaux terrestres et les oiseaux qui se nourrissent d’impuretés. »
Les Chaféites, en raison de leurs divergences quant à la définition d’al-Djallâla ont donné une réponse détaillée de cette question. Certains d’entre eux ont dit : « Les animaux que l’on appelle al-Djallâla sont ceux qui consomment majoritairement de la nourriture impure. » D’autres ont dit : « La nourriture ne doit pas être prise en considération mais plutôt la présence d’une odeur nauséabonde dans leurs veines et leur viande. » L’imam al-Nawawî et d’autres ont opté pour ce dernier avis. Il a dit : « L’avis correct, qui est l’avis de la majorité des oulémas, consiste à dire que la quantité de nourriture impure qu’a consommé l’animal ne doit pas être prise en compte mais c’est l’odeur nauséabonde qui s’en dégage qui doit l’être. Par conséquent, si cette odeur est présente dans les veines ou dans une autre partie du corps, alors l’animal est considéré comme Djallâla et si on ne sent rien, alors il n’est pas considéré comme tel. Si la chair d’un animal dit Djallâla change, alors il est à l’unanimité des oulémas détestable de consommer sa viande.
Cependant est-ce que ce caractère détestable est à prendre dans le sens premier ou bien dans le sens de l’interdiction ? Il y a deux avis connus chez les gens du Khurasan mais le plus correct des deux selon la majorité de leurs oulémas, al-Chîrâzî, ainsi que la majorité des oulémas de l’Iraq, al-Ruyâni et d’autres, consiste à dire que le caractère détestable est à prendre dans le sens premier (et pas de l’interdiction). Al-Râfi'î a dit : “La majorité des oulémas ont dit que c’est avis est le plus correct”. » (al-Madjmû’)
Quant aux Hanbalites, ils disent que les animaux dit al-Djallâla sont ceux dont la plupart de la nourriture est impure. L’avis prépondérant selon eux est qu’il est interdit de consommer leur viande, de manger leurs œufs et de boire leur lait. Ils ont émis comme condition pour qu’ils deviennent licites le fait qu’ils soient empêchés pendant une certaine période de consommer des impuretés. Al-Mirdâwî a dit dans al-Insâf : « Il est interdit de consommer la viande d’al-Djallâla qui s’est principalement nourri d’impuretés, ainsi que de boire son lait et de manger ses œufs jusqu’à ce qu’il soit empêché de manger des impuretés. Ceci est l’avis faisant autorité dans l’école hanbalite. Cela fait partie des avis à propos desquels l’école hanbalite se singularise. La période de temps durant laquelle l’animal doit être nourri d’une nourriture pure et empêcher de manger des impuretés est de trois jours. Ceci a été rapporté de l’imam Ahmad ».
D’après ce qui vient d’être mentionné, on sait que la présence d’odeur dans la viande et son changement de goût est pris en compte pour déclarer la consommation de cette viande détestable chez les Hanafites et les Chaféites d’après l’avis qu’a fait prévaloir al-Nawawî dans leur école.
Quant à l’odeur désagréable du poisson, sachez qu’en principe les poissons dégagent une forte odeur désagréable. Celle-ci n’a pas d’influence sur leur statut, mais c’est l’odeur qui résulte du fait que le poisson ait mangé une impureté qui en a une. De plus, la chair du poisson est en principe pure jusqu'à ce qu’on soit certains qu’il ait été nourri d’impuretés comme c’est le cas dans certaines aquacultures. Nous ne devons pas renoncer à ce principe de base jusqu’à ce que nous soyons certains du contraire.

Et Allah sait mieux.