Je suis ingénieur et j’épargne une partie de mon salaire. Cette épargne a atteint le Nissâb et j’ai des parents pauvres. Serait-il licite de leur donner la Zakât en nature sous forme de cadeaux, sachant que je leur achète ces derniers sur le marché et que si j’essaie de leur donner de l’argent, ils le refuseront. Puis-je donc leur donner la Zakât sous forme de cadeaux ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
Au cas où vos parents refusent d’accepter votre Zakât par pudeur ou par vertu, et où vous soyez certain qu’ils la méritent, pas de problème si vous l’utilisez pour leur acheter ce dont ils ont besoin en nourriture et en vêtement et que vous les leur remettez, même s’ils les considèrent comme des cadeaux, car c’est votre intention qui compte, et le Prophète () a dit :
« Les actions ne valent que par les intentions de leurs auteurs et chacun ne recevra la récompense qu’il mérite que selon son intention » (Boukhari et Mouslim).
Cependant, vous ne devez pas interrompre ce que vous avez l’habitude de leur donner. Lorsque le Cheikh de l’Islam Ibn Taymiyah, qu'Allah lui fasse miséricorde, a été interrogé sur le commerçant et la question de savoir s’il pouvait verser la Zakât sous forme d’articles parmi ceux qu’il vendait, il a répondu que les uns l’approuvaient absolument, que les autres le désapprouvaient absolument, et que d’autres encore l’avaient déclaré licite en cas de besoin ou d’intérêt majeur.
Il a ajouté : « Ce dernier avis est le plus équitable. Au cas où celui qui mérite la Zakât désire la prendre pour acheter des vêtements et où le donateur lui en achète et les lui donne, il est ainsi bienfaisant à son égard. Cependant, si ce commerçant évalue lui-même les vêtements qu’il possède, puis les donne à celui qui mérite la Zakât, il se peut que son évaluation soit excessive ou qu’il donne les vêtements à celui qui n’en a pas besoin, l’obligeant ainsi à les vendre à un prix réduit, inférieur à leur prix réel, et cela entraîne un préjudice envers les pauvres ».
Partant, l’avis prépondérant autorise de leur verser la Zakât en nature, mais aux trois conditions suivantes :
1- Que ces parents soient effectivement pauvres ;
2- Que vous n’interrompiez pas ce que vous avez l’habitude de leur donner ;
3- Que vous donniez ces cadeaux, avec l’intention de vous acquitter de la Zakât.
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