L’histoire du prophète Mûsâ (Moïse) — III
· Retour en Égypte
Mûsâ (Moïse), , a quitté Madyan avec sa famille et a traversé le désert jusqu’à ce qu’il atteigne le mont Sinaï. Là, il a découvert qu’il avait perdu son chemin. Il a cherché la guidée, de la part d’Allah et le bon chemin lui a été indiqué. À la tombée de la nuit, ils ont atteint le mont Tor (Al-Tûr). Mûsâ, , a remarqué un feu au loin. « Je vais aller chercher un tison pour nous réchauffer », a-t-il dit à sa femme.
Alors qu’il s’approchait du feu, il a entendu une voix sonore l’appeler en disant (selon la traduction du sens du verset) : « Ô Mûsâ ! Je suis ton Seigneur […] » (Coran 20/11-12) Mûsâ, , était perplexe et a regardé autour de lui. Il a, de nouveau, entendu la voix étrange disant (selon la traduction du sens du verset) : « Qu’est-ce qui se trouve dans ta main droite, ô Mûsâ ? » (Coran 20/17)
Frissonnant, il a répondu (selon la traduction du sens du verset) :
« […] c’est mon bâton sur lequel je m’appuie, qui me sert à effeuiller (les arbres) pour mes moutons, et j’en fais d’autres usages. » (Coran 20/18)
Cette question a été posée à Mûsâ, , afin qu’il concentre son attention sur le bâton et le prépare au miracle qui devait se produire. Cela a été le début de la mission de Mûsâ, en tant que prophète.
La même voix lui a ordonné en disant (selon la traduction du sens du verset) : « Jette-le […] » (Coran 20/19) Il l’a fait, et soudainement, le bâton est devenu un serpent qui se tortillait. Mûsâ, , s’est tourné pour courir, mais la voix s’est de nouveau adressée à lui en disant (selon la traduction du sens du verset) :
« Saisis-le et ne crains rien : Nous le ramènerons à son état primitif. » (Coran 20/19)
Le serpent est redevenu son bâton. La peur de Mûsâ s’est calmée et a été remplacée par de la paix, car il s’est rendu compte qu’il était témoin de la vérité.
Ensuite, Allah lui a ordonné de mettre sa main dans son vêtement, à la hauteur de l’aisselle. Quand il l’a sortie, sa main avait un éclat brillant. Il avait donc deux signes de son Seigneur. Allah a alors ordonné à Mûsâ, , ceci (selon la traduction du sens du verset) :
« Rends-toi auprès de Fir’aûn, car il a outrepassé toute limite. » (Coran 20/24)
Cependant, Mûsâ, , a craint d’être arrêté par Fir’aûn. Il s’est alors tourné vers Allah en disant : « Mon Seigneur ! J’ai tué un homme parmi eux et je crains qu’ils ne me tuent. » Allah l’a assuré de sa sécurité et a calmé son cœur.
Allah, le Tout-Puissant, a narré cet événement dans le Coran, par les versets suivants (selon la traduction du sens) :
· « Le récit de Mûsâ t’est-il parvenu ? Lorsqu’il vit du feu, il dit à sa famille : ‘Restez ici ! Je vois du feu de loin, peut-être vous en apporterai-je un tison, ou trouverai-je auprès du feu de quoi me guider’. Puis, lorsqu’il y arriva, il fut interpellé : ‘Mûsâ ! Je suis ton Seigneur. Enlève tes sandales, car tu es dans la vallée sacrée de Tuwâ. Je t’ai choisi. Écoute donc ce qui va être révélé.’ » (Coran 20/9-13)
· « Rends-toi auprès de Fir’aûn, car il a outrepassé toute limite. [Mûsâ] dit : ‘Seigneur, élargis ma poitrine, facilite ma mission, et dénoue un nœud en ma langue afin qu’ils comprennent mes paroles. Aussi, affecte-moi un assistant de ma famille : Hârûn (Aaron), mon frère. Accrois, par lui, ma force et associe-le à ma mission, afin que nous Te glorifiions beaucoup, et que nous T’invoquions beaucoup. Tu es certes, Très Clairvoyant sur nous’. [Allah] dit : ‘Ta demande est exaucée, ô Mûsâ.’ » (Coran 20/24-36)
Mûsâ et son frère Hârûn débattent avec Fir’aûn
Mûsâ et Hârûn, Alaihim Assalam, sont allés ensemble voir Fir’aûn et ont livré leur message. Mûsâ, , lui a parlé d’Allah, de Sa miséricorde et de Son paradis, ainsi que des obligations du monothéisme et de Son culte.
Pharaon a écouté le discours de Mûsâ avec dédain. Il pensait que Mûsâ, , était fou parce qu’il osait remettre en question sa position ‘suprême’. Puis, il a levé la main et a demandé : « Qu’est-ce que vous voulez ? »
Mûsâ, , a répondu : « Je veux que vous envoyiez les enfants d’Israël avec nous ».
Pharaon a demandé : « Pourquoi les enverrai-je, ce sont mes esclaves ? »
Mûsâ, , a répondu : « Ce sont les esclaves d’Allah, le Seigneur des mondes. »
Fir'aûn a alors demandé sarcastiquement si son nom était « Mûsâ », question à laquelle il, , a répondu par l’affirmative.
Fir’aûn a dit : « N’es-tu pas le Mûsâ que nous avons ramassé sur le Nil, comme un bébé sans défense ? N’es-tu pas le Mûsâ que nous avons élevé dans ce palais, qui a mangé et bu de nos provisions et sur lequel nous avons répandu les richesses avec charité ? N’es-tu pas le Mûsâ qui est un fugitif, le tueur d’un Égyptien ? On dit que tuer est un acte d’incroyance. Par conséquent, tu étais un incroyant lorsque tu as tué. Tu es un fugitif de la justice et tu viens me parler ! De quoi parlais-tu, ô Mûsâ ? J’ai oublié. »
Mûsâ, , savait que la mention par Fir’aûn de son passé, de son éducation et de sa charité, envers lui, était la façon dont il le menaçait. Mûsâ, , a ignoré son sarcasme et a expliqué qu’il n’était pas un incroyant quand il a tué l’Égyptien. Il s’est seulement égaré, et Allah, le Tout-Puissant, ne lui avait pas encore donné la Révélation, à ce moment-là. Il a fait comprendre à Fir’aûn qu’il avait fui l’Égypte parce qu’il avait peur de leur vengeance contre lui, même si le meurtre était un accident. Il l’a informé qu’Allah lui avait accordé le pardon et avait fait de lui l’un de Ses messagers.
Allah, le Tout-Puissant, nous a révélé une partie du dialogue entre Mûsâ, , et Fir’aûn.
Il dit (selon la traduction du sens du verset) :
« Mais [Allah lui] dit : ‘Jamais ! Allez tous deux avec Nos prodiges, Nous resterons avec vous et Nous écouterons. Rendez-vous donc tous deux auprès de Fir’aûn, puis dites : ‘Nous sommes les messagers du Seigneur de l’Univers, pour que tu renvoies les descendants d’Israël avec nous’. [Fir’aûn] lui a répondu : ‘Ne t’avons-nous pas élevé chez nous tout enfant ? Et n’as-tu pas demeuré parmi nous des années de ta vie ? Puis tu as commis le méfait que tu as fait, en dépit de toute reconnaissance’. ‘Je l’ai fait, dit Mûsâ, alors que j’étais encore du nombre des égarés. Je me suis donc enfui de vous quand j’ai eu peur de vous, puis, mon Seigneur m’a donné la sagesse et m’a désigné parmi Ses messagers. Est-ce là un bienfait de ta part [que tu me rappelles] avec reproche, alors que tu as asservi les descendants d’Israël ?’ Fir’aûn dit : ‘Et qu’est-ce que le Seigneur de l’Univers ?’ Mûsâ a répondu : ‘Le Seigneur des cieux et de la Terre et de ce qui existe entre eux, si seulement vous pouviez en être convaincus !’ [Pharaon] dit à ceux qui l’entouraient : ‘N’entendez-vous pas ?’ [Mûsâ] continue : ‘Votre Seigneur et le Seigneur de vos plus anciens ancêtres’. ‘Vraiment, dit [Fir’aûn], votre messager qui vous a été envoyé est un fou.’ [Mûsâ] ajouta : ‘ [c’est] le Seigneur du Levant et du Couchant et de ce qui est entre les deux. Si seulement vous compreniez !’ ‘Si tu adoptes, dit [Fir’aûn], une autre divinité que moi, je te mettrai parmi les prisonniers.’ ‘Et même si je t’apportais, dit [Mûsâ], une chose (une preuve) évidente ?’ ‘Apporte-la, dit [Fir’aûn], si tu es du nombre des véridiques.’ » (Coran 26/15-31)
Le degré de conflit exprimé dans ce dialogue a atteint son apogée. Ainsi, le ton du dialogue a changé. Mûsâ, , a utilisé un argument intellectuel convaincant contre Fir’aûn. Cependant, Pharaon s’est échappé du cercle du dialogue, basé sur la logique, et a commencé un dialogue d’un autre type, un type que Mûsâ, , ne pouvait pas supporter de suivre, un dialogue de menace et d’intimidation. Pharaon a délibérément adopté le style du souverain absolu. Il a demandé à Mûsâ, , comment il a osé adorer Allah ! Ne savait-il pas que Fir’aûn était un dieu ?
Après avoir déclaré sa divinité, Fir’aûn a demandé à Mûsâ, , comment il osait adorer un autre dieu. La punition pour ce crime était l’emprisonnement. Il n’était pas permis à quiconque d’adorer quelqu’un d’autre que Fir’aûn. Mûsâ, , a compris que les arguments intellectuels n’avaient pas réussi à le convaincre. Le dialogue calme est passé du sarcasme à la mention de la charité, puis au mépris, puis à la menace d’emprisonnement.
Allah dit (selon la traduction du sens du verset) :
« ‘Même si je t’apportais, dit [Mûsâ], une chose (une preuve) évidente ?’ ‘Apporte-la, dit [Fir’aûn], si tu es du nombre des véridiques’ [Mûsâ] jeta donc son bâton et le voilà devenu un serpent manifeste. Ensuite, il tira sa main [de son vêtement] et voilà qu’elle était blanche (étincelante) pour ceux qui regardaient. » (Coran 26/30-33)
L’étonnement de Fir’aûn s’est transformé en terreur. Craignant que son règne ne soit en danger, il s’est adressé à ses conseillers : « Ce sont deux sorciers qui vous dépouilleront de vos meilleures traditions et vous chasseront du pays avec leur magie. Que conseillez-vous ? » Ils ont conseillé à Fir’aûn de détenir Mûsâ et son frère, Alaihim Assalam, tandis qu’ils convoquaient les meilleurs magiciens du pays. Ensuite, eux aussi, pourraient montrer leurs compétences en magie et changer des bâtons en serpents. De cette façon, ils ont cherché à réduire l’influence des miracles de Mûsâ sur les collectivités.
Fir’aûn a détenu Mûsâ et Hârûn, Alaihim Assalam. Il a envoyé des courriers, partout dans le pays, pour enrôler les meilleurs magiciens. Il a offert à chaque magicien à succès une grande récompense, y compris une nomination comme courtisan royal.
[À suivre…]