Comment laver un mort si c'est un homme ou une femme ?
Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Cher frère,
Le Ghousle du mort est soumis à des conditions et à des verdicts.
Que celui qui s'en charge commence obligatoirement par couvrir les parties intimes du mort, à savoir la partie située entre le nombril et le genou pour l'homme aussi bien que pour la femme devant une autre femme.
Ensuite, on lui enlève ses vêtements, car les Compagnons le faisaient avec leurs morts. Lorsque le Prophète, , est mort, les Compagnons se sont demandés s'ils devaient lui ôter ses vêtements comme ils le faisaient normalement avec leurs morts (rapporté par Ahmed, Abou Dawoud, Ibn Habbane et Al Hakem).
Il est recommandé d'accomplir le Ghousle loin des gens et d'interdire à ceux qui n'ont rien à y faire d'y assister. On met le mort ensuite sur la planche destinée à accomplir le Ghousle ou sur un endroit élevé.
On lève sa tête à un niveau plus haut, on presse délicatement son ventre en versant de l'eau abondamment, puis on enroule un tissu autour de la main pour laver ses parties intimes.
A noter qu'il n'est pas permis de toucher ces parties directement si le mort a sept ans ou plus. Il est même recommandé de ne toucher aucune partie de son corps sans utiliser un tissu (selon l'école Chafiite).
On lui fait, de préférence, ses ablutions, vu qu'il est rapporté par Boukhari et Muslim que le Prophète, , a ordonné aux femmes qui ont lavé sa fille, de commencer par laver son côté droit et les parties concernées par l’ablution.
On ne doit pas laisser entrer l'eau ni dans sa bouche, ni dans son nez, mais on fait rentrer les doigts enveloppés par un tissu mouillé entre ses deux lèvres en frottant ses dents, puis dans son nez pour le nettoyer.
Puis, on exprime l'intention de laver le mort et on dit : "Bismillah", au Nom d'Allah. On lui lave la tête et la barbe avec de l'eau et du jujubier qui doit être broyé puis mis dans un récipient d'eau pour que la poudre du jujubier, difficile à faire sortir, ne parvienne pas aux poils de sa tête et de sa barbe, quant à la mousse, elle ne contient pas de poudre.
Puis on lui lave la partie droite du corps, puis la partie gauche et on répète ainsi l’opération trois ou cinq ou sept fois selon le besoin, en prenant soin que le nombre soit impair. Car le Prophète, , dans le Hadith rapporté par Boukhari et Muslim, a ordonné de laver sa fille trois, cinq, sept fois ou plus si nécessaire.
On fait passer à chaque fois sa main sur son ventre et on ajoute lors du dernier lavage du camphre, car le Prophète, , dans le Hadith rapporté par Boukhari et Muslim, a ordonné aux femmes qui lavaient sa fille de mettre lors du dernier lavage du camphre ou un peu de camphre. Le camphre est un parfum connu de couleur blanche qui sert à embaumer le mort et à éloigner les insectes vu son odeur caractéristique. On peut utiliser le savon en cas de besoin.
Certains Oulémas ont indiqué le fait de tailler la moustache du mort, de couper ses ongles, sans peigner ses cheveux, puis de l'essuyer avec un tissu.
S’il sort du mort quelque chose après le Ghousle, il faut mettre du coton dans son anus. Il est impératif de purifier l’endroit de la souillure et de lui refaire ses ablutions. S'il en sort après l'avoir enveloppé dans son linceul, le lavage n'est pas à refaire.
Quant à la femme, on lui noue les cheveux en trois tresses qu’on lui met ensuite derrière la tête, vu l'ordre du Prophète, , à cet égard.
En ce qui concerne les conditions requises chez celui qui fait le Ghousle, elles sont avancées par les Oulémas comme suit : qu'il soit digne de confiance, honnête et connaissant les verdicts du lavage.
Il ne lui est pas permis de mentionner ce qu'il a vu comme marques abhorrées sur le corps du mort, sauf pour un intérêt valable.
S'il y voit certaines marques de bien comme la splendeur du visage, qu'il le manifeste pour qu’on multiplie les invocations pour le mort et pour encourager les gens à le prendre comme exemple.
En revanche, si le mort était auteur d'innovations et que celui qui a accompli le Ghousle voit sur son visage de l'obscurité, qu'il le fasse savoir pour avertir les gens.
La personne prioritaire pour laver le défunt est celle qu’il a recommandé dans son testament, puis son père, puis son grand-père, puis de proche en proche parmi les membres de la famille.
Il en est de même pour la femme : celle qu’elle a recommandée dans son testament, puis sa mère, puis sa grand-mère, puis de proche en proche parmi les femmes de sa famille.
Chacun des époux a le droit de laver son conjoint. Il est permis aussi bien à l'homme qu'à la femme de laver l'enfant de sept ans vu qu'il n'y a pas de sentence concernant sa Awra.
Concernant le fait d’envelopper le corps dans un linceul, il est préférable d’envelopper l'homme dans trois pièces de tissu blanc. Ils sont parfumés puis rangés l'un sur l'autre et entre eux l'aromate. Le mort est étendu, une partie de l'aromate est mis dans du coton et mis entre ses deux fesses, puis enveloppé d'un tissu bien tiré comme un court pantalon couvrant ses fesses et sa vessie. Le reste de l’aromate est mis sur son visage et les membres sur lesquels il se prosternait. Il serait bon de lui parfumer tout le corps.
Puis on l’enveloppe en passant le bout du tissu sur son côté droit et l'autre bout en dessus ; il en est de même pour le deuxième et le troisième tissu, en laissant une partie considérable du côté de sa tête, puis elle est nouée et sera mise dans la tombe.
Il est permis de l’envelopper dans deux tissus courts, un couvrant la partie de la poitrine et l’autre couvrant la partie des jambes puis un drap.
Quant à la femme, elle peut être enveloppée dans cinq tissus: une chemise, un voile, un pagne et deux grands draps.
Et Allah sait mieux.
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