La femme de mon ami est partie en Algérie et apparemment sous l'influence de son père a demandé le divorce. Il a été prononcé par un tribunal en son absence. Un an et demi plus tard elle demande le retour sachant qu'ils ont un enfant. Mon ami fait une procuration pour son frère en Algérie pour qu'ils refassent un autre acte de mariage, c'est ce qui a été fait et ils vivent actuellement ensemble. Est-ce que c'est un " Talaq Radj'î "? Ou bien le fait que le divorce ait été prononcé par jugement est un divorce définitif c.à.d. " Talaq Thalath " sans retour qu'après avoir épousé un autre homme ? Vivent-ils dans le ‘Haram’ ?
Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Cher frère,
Vous n'avez pas mentionné les considérations sur lesquelles le tribunal a basé sa sentence de divorce pour que l'on puisse savoir sur quelle base le jugement a été prononcé et par conséquent, déterminer si ce divorce était irrévocable ou non.
Puisque le tribunal qui a prononcé ce jugement était le tribunal compétent, il ne doit pas faire l'objet de controverses sauf s'il ne dispose pas d'une base islamique légale.
Sachez que tout divorce acquis par une sentence juridique est irrévocable sauf en cas de divorce dû à un serment prêté par le mari selon lequel il n'aura aucun rapport sexuel avec sa femme ou bien à cause de son incapacité à la prendre en charge, ceci est l'opinion soutenue par Al Khalil Ibn Ishaq le Malékite.
Le Cheikh Alliche le Malékite dit que le mari qui divorce de sa femme n'a pas le droit de la reprendre si le divorce a eu lieu en vertu d'un sentence juridique à cause d'un défaut, d'une désobéissance, s'il lui a porté préjudice, s'il a été porté disparu, s'il s'est converti à l'Islam ou bien s'il a été affranchi de l'esclavage.
Mais sachez qu'il existe deux types de Beïnouna:
· Beïnouna Koubra, divorce irrévocable majeur,
· Beïnouna Soughra, divorce irrévocable mineur.
Le divorce irrévocable majeur s'applique au cas où la femme est répudiée à trois reprises et, dans ce cas, il est interdit à son mari qui l'a répudiée de conclure un nouvel acte de mariage avec elle avant qu'elle ne consomme le mariage avec un nouveau mari.
En ce qui concerne le divorce irrévocable mineur, il s'agit du cas où le divorce a lieu suite à un jugement juridique, une décision prise par la femme qui dispose du droit de divorce, par le Khoule', avant la consommation du mariage ou à la fin du délai de viduité. Dans ces cas, il est permis au mari de conclure directement un nouvel acte de mariage avec sa femme en présence de témoins. La différence entre ce type de divorce et le divorce révocable est que dans le premier cas, il faut conclure un nouvel acte répondant à toutes les conditions du mariage valide.
Pour ce qui est du divorce révocable, le mari révoque sa femme sans la conclusion d'un nouvel acte.
En conséquence, si le jugement du divorce émanant du tribunal est le premier ou le deuxième entre ces deux époux, il est permis au mari de reprendre sa femme en concluant un nouvel acte de mariage. Ainsi leur mariage sera valide.
Et Allah sait mieux.
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