J’ai deux épouses et je m’efforce d’être équitable envers elles. Cependant, il est arrivé que l’une d’elles me demande de lui donner une somme d’argent afin d’acheter un cadeau de mariage à sa sœur. Dois-je donner à mon autre épouse la même somme d’argent bien qu’il n’y ait aucune occasion qui l’exige ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Les jurisconsultes sont unanimes sur le fait que l’homme a pour obligation d’être équitable envers ses épouses en ce qui concerne le nombre de nuits qu’il consacre à chacune d'entre elles, les dépenses ménagères et l’habillement. Cependant, ils ont divergé au sujet des dons et des cadeaux.
Certains estiment que, dans ce cas, il est permis à l’homme de favoriser l’une de ses épouses. Ibn Qodaama a dit : « L’homme n’est pas tenu d’être équitable envers ses épouses en ce qui concerne les dépenses et l’habillement au-delà de ses devoirs une fois qu’il s’est acquitté de ces devoirs minimums envers chacune d’elles. A cet égard l’imam Ahmad a également dit : « L’homme a le droit de favoriser l’une de ses épouses en ce qui concerne les dépenses et les rapports sexuels tant qu’il subvient aux besoins de l’autre. Il peut aussi acheter à l’une une robe de meilleure qualité que celle de l’autre tant qu’il ne néglige pas ses obligations envers cette dernière ».
Tandis que d’autres estiment que l’équité envers les deux épouses est obligatoire dans l’absolu. Cet avis est certainement plus scrupuleux que le précédant, et il repose sur le hadith du Prophète (
) rapporté par Abou Horayra 
:
« Celui qui a deux épouses et favorise l'une au détriment de l’autre, se présentera lors jour du Jugement Dernier avec la moitié du corps paralysée », (Abou Daoud, al-Tirmidhi, al-Nasâ’i, Ibn Mâdjah).
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya a dit : « Les oulémas ont divergé quant à savoir si l’équité des allocations attribuées aux deux épouses était obligatoire ou simplement recommandée, et l’avis prônant l’obligation semble être prépondérant et plus conforme au Coran et à la Sunna. »
En s’appuyant sur l’avis de ceux qui estiment que l’équité envers vos coépouses, une fois remplis vos devoirs minimums envers elles, est surérogatoire, vous pouvez donc donner quelque chose à l’une de vos femmes sans être obligé de faire de même avec l’autre. Cependant, si vous faites à l’autre épouse, lorsqu’une occasion l’exige, le même don que vous aviez précédemment fait à sa coépouse, ce sera mieux et plus équitable.
Et Allah sait mieux.
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