Assalam alaykum,Dans la prière en commun je suis en retard en rattrapant les rakats, est-ce que les autres retardataires peuvent me suivre pour rattraper ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Les savants divergèrent à propos du jugement concernant le fait de suivre une personne qui a rejoint la prière en retard et qui se lève pour compléter celle-ci après que l'imam ait terminé la sienne. La plupart des savants sont d'avis qu'il n'est pas permis de suivre le retardataire dans sa prière et que celui qui le fait doit réitérer sa prière. Ils s'appuient pour cela sur le fait que le retardataire suit le même verdict que celui qui prie derrière l'imam et qu'il ne peut donc diriger autrui dans la prière. Al-Nafrwâwî al-Mâlikî a dit dans son livre intitulé al-Fawâkih al-Diwânî 'Alâ Risâla ibn Abî Zayd al-Qayrawânî : « La raison à cela est qu'il suit lui-même le verdict de la personne dirigée dans la prière. Or, une personne dirigée dans la prière ne peut être imam. »

Le livre intitulé Tabyîn al-Haqâ'iq Charh Kanz al-Daqâ'iq mentionne : « En résumé, le retardataire est considéré comme priant seul lorsqu'il rattrape ce qu'il a manqué de la prière sauf sur quatre points : le premier est qu'il ne peut pas être suivi dans la prière, car il complète la prière qu'il avait commencée en suivant l'imam et est donc considéré comme suivant un imam, contrairement à celui qui prie seul... »

Quant à l'école chaféite et certains savants de l'école hanbalite, ils sont d'avis qu'il est permis de prendre pour imam une personne retardataire, car lorsqu'elle rattrape le reste de sa prière, elle est alors considérée comme priant seule. Ils s'appuient pour cela sur le fait que si le retardataire commet un oubli dans ce qu'il a manqué de la prière, il doit alors accomplir deux prosternations d'oubli et que l'imam ne le couvre pas dans cela. Cet avis est le nôtre et est celui rejoint par un groupe de spécialistes. Le cheikh Abd Al-'Azîz ibn Bâz, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Si un retardataire entre dans la mosquée alors que la prière est terminée et trouve un autre retardataire en train de prier, il lui est alors recommandé de prier avec lui en se plaçant à sa droite afin de veiller à acquérir le mérite de la prière en commun. Le premier retardataire doit émettre l'intention d’être l'imam et il n'y a aucun mal à cela selon l'avis le plus correct des savants à ce sujet. Il en va de même s'il trouve une personne qui prie seule après que l'imam a fait les salutations de fin de prière. Il lui est alors recommandé de prier avec cette personne en se tenant à sa droite afin d'acquérir le mérite de la prière en commun. Ensuite, une fois que le retardataire ou la personne qui prie seule fait les salutations de fin de prière, celui qui est entré dans la mosquée alors que la prière était terminée doit compléter sa prière. Tout cela en raison du caractère général des preuves indiquant la vertu de la prière en commun et en raison du fait qu'il a authentiquement été rapporté que lorsque le Prophète () vit un homme entrer dans la mosquée après la prière, il a dit : « Quelqu'un ne ferait-il pas l'aumône à celui-ci en priant avec lui ? ».

Quant au cheikh Ibn 'Uthaymîn, il est d'avis que la prière de celui qui suit un retardataire est valide, mais que cela n'est pas ce qui est préférable et que c'est plus proche de l'innovation religieuse. Il dit : « Peut-on compléter sa prière avec un retardataire ayant rejoint la prière de l'imam et qui se lève ensuite pour compléter ce qu'il a manqué de sa prière ? Les savants divergèrent sur la question. Certains dirent que cela n'est pas valable et qu'il n'est pas permis à quiconque de compléter sa prière avec cette personne. D'autres dirent que cela est valable, mais pas préférable et c'est là l'avis le plus pertinent, à savoir que cela est correct mais pas ce qui est préférable et que c’est plus proche d’une innovation religieuse que d'une Sunna. En effet, les compagnons du Prophète () ne le faisaient pas et lorsqu'un homme manquait quelque chose de la prière, il se relevait et complétait ce qu'il avait manqué seul. De plus, cela entraîne une série de rattrapages, en ce sens que celui qui entre dans la mosquée prie avec celui qui complète sa prière et il se peut qu’il manque lui aussi quelque chose de la prière et qu’il la complète alors. Puis, une troisième et une quatrième personne arrivent et il devient clair, dans pareille situation, qu'il s'agit là d'une innovation religieuse. »

Et Allah sait mieux.