Mon fils a prié la prière d’al Maghrib en commun avec moi, puis il m’a informé qu’il n’avait pas fait la prière d’al ‘Asr. Or il est connu que les prières doivent être faites dans l’ordre. Je lui ai donc dit de prier al ’Asr mais d’accomplir ultérieurement les prières dans l’ordre. Qu’en pensez-vous ?
Louange à Allah et la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le fait d’accomplir dans l’ordre les prières manquées et celle dont c’est le moment, est une obligation, mais n’est pas une condition de validité de la prière ; et cela si les prières manquées sont peu nombreuses, soit quatre prières ou moins. Mais dans le cas où le nombre des prières manquées soit supérieur à quatre, il faut accomplir tout d’abord la prière dont c’est le moment. Donc celui qui a manqué quatre prières, qu’il les accomplisse tout d’abord avant d’accomplir la prière dont c’est l’heure, même si cela mène à l’écoulement de celle-ci. Ceci est l’avis des malékites.
Par conséquent, l’accomplissement de la prière d’Al Maghrib par votre fils avec vous est valide in châ Allah, car soit il a oublié la prière d’al ‘Asr, soit il ignore la disposition relative au retardement de la prière, soit il a fait cette prière d’al ‘Asr, mais il l’a oublié, et parce que l’accomplissement des prières dans l’ordre n’est pas une condition pour leur validité. Mais il est recommandé de refaire la prière d’al Maghrib tant qu’il reste du temps pour cela.
Les chaféites soutinrent que l’accomplissement dans l’ordre des prières manquées n’est pas obligatoire, mais fortement recommandé.
Peut-être la cause de la divergence entre les oulémas à cet égard est-elle le hadith transmis par Boukhari et Mouslim d’après Djâbir, : « Le Jour de la bataille d’al khandaq (bataille du Fossé), ‘Omar arriva après le coucher du soleil. Il se mit à insulter la tribu de Qorayche et dit au Messager () : « Je n’avais accompli la prière d’al ‘Asr que lorsque le soleil était sur le point de se coucher». Le Messager () lui répondit : « Par Allah, je ne l’ai pas encore accomplie ». Puis nous nous rendîmes à But-hân (vallée à Médine) où le Messager () fit ses ablutions pour accomplir la prière et nous fîmes de même, puis il accomplit la prière d’al ‘Asr après le coucher du soleil la fit suivre de la prière du Maghrib.
Ibn Daqîq al-‘îd, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : «Si l’on adjoint à ce hadith la preuve que le temps de la prière d’al Maghrib s’étend jusqu’à la disparition du crépuscule, il n’implique pas l’obligation d’accomplir dans l’ordre les prières manquées car le simple fait que le Messager () fasse quelque chose ne signifie pas en lui seul qu’il soit obligatoire de le faire, selon l’avis adopté par les oulémas spécialistes des fondements de la jurisprudence. Et si l’on adjoint à ce hadith la preuve que le temps de la prière d’al Maghrib est court, cela prouvera qu’il est obligatoire de faire la prière manquée avant la prière courante, lorsque le temps imparti à cette dernière est court. Car s’il n’était pas obligatoire de le faire, le temps imparti à prière courante risque de prendre fin avant son accomplissement et il est inconcevable de privilégier une chose qui n’est pas obligatoire (le respect de l’ordre des prières manquées) à une chose obligatoire (l’accomplissement de la prière courante en son temps).
La preuve déduite de ce hadith concernant l’accomplissement dans l’ordre des prières manquées se fonde sur la prépondérance de l’une des deux preuves par rapport à l’autre concernant l’étendue de la période de la prière d’al Maghrib ou sur l’avis selon lequel l’acte du Messager () à ce propos prouve l’obligation de l’accomplissement dans l’ordre des prières manquées.
Somme toute, la prière de votre fils est valide inchâ Allah.
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