Une femme est décédée alors qu’elle s’apprêtait matériellement et moralement, à faire le pélerinage. Son mari doit-il effectuer le pélerinage à sa place, sachant qu'il l’a fait pour lui-même ? Doit-il faire don à la mosquée de l’argent qu'elle a mis de côté pour le pèlerinage ? Ou bien doit-il le distribuer aux héritiers ? Et qui sont les héritiers de cette femme ? Comment l'argent doi-il être réparti ? Elle a une mère, un mari, trois fils, trois filles, six frères et quatre sœurs. Comment doit se dérouler la succession ? Elle avait des vêtements, des draps, des bijoux et de l'argent.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager Mohammed ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Si cette femme n’a pas fait le pélerinage de son vivant, alors qu’elle en avait les moyens, il faut soustraire les frais du pèlerinage de son héritage avant que celui-ci ne soit distribué. Il faut ensuite mandater une personne pour faire le pélerinage à sa place à condition que celle-ci, qu’il s’agisse du mari ou autre, ait fait le pélerinage pour elle-même. En effet, le pélerinage est un devoir que cette femme devait accomplir. À ce propos, le Prophète () a dit : «Vous devez vous acquitter prioritairement d’une dette envers Allah» (Boukhari et Mouslim)
Par contre, si le pélerinage ne lui était pas obligatoire, il n’y a pas à faire le pélerinage à sa place. Si quelqu'un se propose volontairement de le faire avec son propre argent, ou même avec l'héritage de la défunte, à condition d’avoir la permission des héritiers adultes et sains d'esprit, ce pèlerinage lui bénéficiera et elle en sera récompensée, si Allah, exalté soit-Il, le veut.
Il n'est pas permis de verser en aumône l'argent qu'elle avait gardé pour le pélerinage. Il revient aux héritiers. Si l’un d’entre eux veut donner une aumône en faveur de la défunte, cela lui sera bénéfique, si Allah, exalté soit-Il, le veut.
Tous les biens laissés par cette femme doivent être distribués aux héritiers conformément à la Charia, qu'il s'agisse d'argent, de bijoux ou de vêtements. Si les héritiers sont ceux que vous mentionnez alors le mari a droit au huitième de l’héritage et la mère au sixième. Concernant les enfants ils se partagent ce qui reste après le prélèvement de la part du mari et de la mère en donnant au fils une part équivalente à celle de deux filles.
Quant aux frères et sœurs, ils n'ont pas droit à l'héritage en raison de la présence de descendants directs.
L'héritage doit être réparti après la soustraction des frais d’enterrement et le remboursement des dettes de la défunte, celles envers Allah, exalté soit-Il, comme le pélerinage (si celui-ci lui est obligatoire) et celles envers les êtres humains. Il faut aussi appliquer son testament si elle en fait un dans les limites du tiers de l'héritage.
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