Le Sénégal est un pays du monde islamique où les Musulmans représentent près de 96% de la population qui compte environ 16 millions d’habitants.
Au crépuscule du 29ème jour du mois de Chaabaane, la plupart des Musulmans au Sénégal sortent pour observer le croissant du mois de Ramadan. Ils tiennent à cet usage et s’appuient sur lui pour prouver l’apparition du croissant du nouveau mois hégirien. Malgré cet intérêt de leur part, certains adeptes des écoles soufies de ce pays – qui se trouvent d’ailleurs en grand nombre – ne se fient qu’à l’avis de leurs imams dans la déclaration de l’apparition du croissant du mois de Ramadan. Ceci explique pourquoi il y a différents point de vue et des divergences au sujet de la confirmation de l’apparition de la nouvelle lune, en fonction des régions de ce pays.
Les Musulmans du Sénégal, comme tous les Musulmans du monde, attendent le mois de Ramadan avec impatience et grand intérêt. Ils le considèrent comme une précieuse occasion à saisir. Chacun doit, pendant ce mois béni, s’efforcer de rattraper les actions manquées ou négligées durant la période précédant le Ramadan.
Les Sénégalais accueillent le mois de Ramadan en faisant plusieurs choses dont :
- Une réunion publique tenue par les oulémas afin d’élaborer les programmes des conférences et des cours qui seront donnés au cours de ce mois, notamment les cours qui seront radiodiffusés. Cette réunion est généralement tenue la dernière semaine du mois de Cha’baane.
- Chaque Musulman là-bas se considère comme responsable de l’observation du croissant du mois de Ramadan. Vous verrez donc tous les Musulmans, après le crépuscule du 29ème jour du mois de Cha’baane, sortir par groupes pour observer le croissant du mois de Ramadan. Seule l’information de l’apparition ou non de la nouvelle lune les apaise.
- L’une des habitudes typiques du peuple sénégalais pendant ce mois est que les uns et les autres s’empressent de se faire des invocations mutuelles implorant bien, rectitude et réussite.
- Une autre chose très répandue pendant ce mois est le grand nombre de cours et de conférences tenus. Les quartiers les plus peuplés consacrent des lieux particuliers pour ces conférences ramadanesques qui sont données quotidiennement alors que d’autres sont organisées deux fois par semaine.
- En général, chaque mosquée organise un programme de leçons sur le Coran et l’exégèse. Les leçons d’exégèse sont données après la prière d’Adh-Dhohr et durent jusqu'à la prière d’Al-`Asr. Certaines mosquées donnent, outre ces leçons, des cours de culture et d’enseignement.
- Les prières nocturnes d’Al-Tarawiih sont accomplies dans toutes les mosquées dont la plupart les effectuent au nombre de huit Rak’ates. Plusieurs femmes y prennent part. La majorité de ces mosquées s’efforcent d’achever le Coran deux fois, l’une pendant les prières d’Al-Tarawiih et l’autre pendant les prières du Tahadjod, qui sont accomplies pendant les dix derniers jours du mois de Ramadan. Les prières d’Al-Tarawiih sont en général assorties d’une leçon de morale ou d’une allocution prononcée par l’imam de la mosquée ou par certains oulémas.
- Les Sénégalais respectent, en général, le mois de Ramadan. Les gens qui s’adonnent à la perversion, à la turpitude et au péché, cessent pendant le Ramadan, en guise de respect pour ce mois. S’il arrive qu’il y ait des gens qui manquent au respect du caractère sacré de ce mois – et ceci arrive rarement –, ils sont désapprouvés par tous les autres Sénégalais. De surcroît, les Sénégalais non musulmans, qui ne sont qu’une minorité, ne s’immiscent pas le moins du monde dans les affaires des Musulmans.
- Le peuple sénégalais se caractérise également par sa grande activité pendant la journée du mois de Ramadan et par le repos et le silence pendant la nuit. Les véhicules de transport en commun ne circulent pas pendant la nuit, à part un petit nombre. Le trafic routier est quasi inexistant dans la période comprise entre le crépuscule et l’aube. Les gens retournent chez eux après les prières d’Al-Tarawiih. Ils se couchent tôt. La plupart d’entre eux ne veillent pas du tout le soir.
- Rares sont ceux au Sénégal qui font la retraite pendant les dix derniers jours du mois de Ramadan. Cependant, les Musulmans sénégalais attendent avec impatience Laylat Al-Qadr qui tombe, pour eux, le 27 du mois de Ramadan. Lors de cette nuit, ils se rassemblent dans les mosquées et passent la majeure partie de la nuit à lire le Coran ; ils ne rentrent chez eux qu’après la prière d’Al-Fadjr.
- Les jeunes Sénégalais s’efforcent, pendant ce mois, d’accomplir des actes de dévotion et d’obéissance, d’assister à des cours de sciences religieuses qui sont répandus dans toutes les mosquées du pays. Beaucoup d’entre eux ne connaissent ni temps libre ni divertissement, louanges à Allah, Exalté soit-Il.
- Les Musulmans du Sénégal rompent leur jeûne en buvant de l’eau ou une boisson chaude car ils pensent que celle-ci convient le mieux à l’estomac d’un jeûneur.
- Les repas d’Iftaar sont différents d’un lieu à l’autre au Sénégal. Chaque endroit a son repas favori et son goût particulier. Il en va de même pour le repas du Sohour auquel les Sénégalais tiennent.
- Les Musulmans riches attachent un grand intérêt à la préparation de tables réservées aux repas d’Iftaar qu’ils offrent aux pauvres et aux nécessiteux. Les Sénégalais prennent eux-mêmes l’initiative de dépenser la Zakat Al-Fitr et de la distribuer aux ayants droit de la société sénégalaise musulmane.