Louange à Allah. Que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur le sceau des Prophètes, Mohammed ().
L’amour est un mot d’une grande portée qui a dans le carde de la Charia islamique un sens une finalité et des limites bien déterminés.
L’amour a son histoire dans la vie courante, mais il est étonnant et attristant que l’amour et l’affection soient exploités d’une manière inappropriée, au point de les lier à des légendes, à des sornettes et à des fêtes rejetées par la raison. Dans ce contexte, la mi-février de chaque année est la date de grandes festivités, appelées la fête de l’amour ou la Saint-Valentin. Cette fête remonte au temps des Romains païens et constitue, en vertu de la conception idolâtre romaine, l’expression de l’amour divin. Cette fête païenne est liée à des légendes remontant aux Romains et adoptées ensuite par les chrétiens, dont la plus connue est celle qui raconte que Romulus, le fondateur de la ville de Rome, fut allaité par une louve qui lui donna force et équilibre. Ainsi, les Romains célébraient-ils cette occasion chaque année, et égorgeaient-ils un chien et une chèvre, avec le sang desquels deux jeunes gens musculeux s’enduisaient le corps, puis lavaient le sang avec du lait. Ensuite, à la tête d’un cortège, ils circulaient dans les rues de la ville, tenant à la main deux morceaux de peau, avec lesquels ils maculaient les passants. Les jeunes Romaines s’approchaient volontiers, croyant que le fait d’être ainsi touchées empêchait et guérissait la stérilité.
Ladite fête de l’amour est également appelée la Saint-Valentin. En fait, Valentin est le nom d’un prêtre qui mourut en l’an 296 du calendrier grégorien, suite aux persécutions que lui infligea l’empereur romain Claude II le Gothique ; en l’an 350 du même calendrier, une église avait été édifiée à Rome pour perpétuer sa mémoire, à l’endroit où il trouva la mort.
Lorsque les Romains embrassèrent le christianisme, ils continuèrent à célébrer cette fête, mais changèrent sa conception païenne, liée à l’amour divin, pour lui donner une nouvelle signification. Elle devint alors la fête des martyrs de l’amour, représentés par Saint-Valentin, avocat de l’amour et de la paix qui avait été martyrisé, disaient-ils, pour l’amour. La fête fut également appelée « la fête des amoureux », étant donné que Saint-Valentin est considéré comme l’intercesseur et le saint patron des amoureux.
Parmi les croyances absurdes, il faut citer la légende affirmant que les noms des filles qui avaient atteint l’âge du mariage étaient rédigés sur de petits rouleaux de papiers, qui étaient déposés dans un récipient sur une table. Ensuite, les jeunes gens qui désiraient le mariage étaient appelés pour faire un tirage au sort, puis chacun d’eux était mis au service de la fille dont le nom se trouvait écrit sur le rouleau de papier qu’il a tiré, et ceci pendant un an, au cours duquel ils se découvraient l’un l’autre et décidaient ensuite si le mariage allait être conclu. Sinon, ils reprenaient les mêmes procédures au cours de la fête de l’année suivante.
En fait, maintes anecdotes ont été racontées à propos des origines de cette fête.
Refus et réprobation :
Cependant, le clergé chrétien d’Italie protesta contre cette tradition et finit par l’abolir. Il la considéra comme une source de corruption pour la moralité des jeunes, filles et garçons, après que cette fête se soit largement répandue aux XVIIIème et XIXème siècles. Peu après, elle fut remise en vigueur dans maints pays occidentaux, dans lesquels étaient vendus de petits livres, appelés Livrets de la Saint-Valentin. Il s’agissait de poèmes et de mots d’amour que l’amant envoyait sous forme de carte postale à sa bien-aimée pour lui exprimer ses sentiments, étant donné qu’il s’agissait d’un amour divin chez les Romains, et d’une passion amoureuse chez les Chrétiens.
Voici donc l’histoire de l’amour dans sa soi-disant fête. Donc, à tous ceux :
- Qui se réjouissent pendant ce jour ;
- Qui échangent des roses rouges ;
- Qui échangent des cartes de vœux ;
- Qui ont mis dans leurs cartes l’image de Cupidon, c'est-à-dire ce petit enfant à deux ailes qui porte un arc et une flèche, et qui était le dieu de l’amour chez les Romains ;
- Qui ont échangé les mots d’amour et de passion ;
- Qui ont voulu que tu sois un Valentinien, comme ils l’ont écrit sur les cartes et exprimé par leurs appels ;
- Qui ont organisé des festivités matinales et des soirées à l’occasion de cette fête ;
- Qui ont mis des bandeaux ou des vêtements rouges pour célébrer cette fête ;
- Qui ont gonflé des ballons, sur lesquels est écrit « Je t’aime » ;
- Qui ont écrit les noms et les initiales, et ont dessiné des cœurs sur les mains.
Je leur dirai : attention ! Car ce n’est que la conception chrétienne et païenne de l’amour. Sachez que l’origine de cet amour est un credo païen, exprimé par l’amour d’une idole, adorée en dehors d’Allah, exalté soit-Il. Accepteriez-vous de célébrer une occasion polythéiste qui glorifie les idoles ?
Sachez que la naissance de cette fête est étroitement liée aux légendes et aux mythes, qu’un esprit sain ne peut jamais accepter, alors qu’en est-il de l’esprit d’un Musulman qui a cru en Allah, exalté soit-Il, comme Seigneur, en l’Islam comme religion et en Mohammed () comme Prophète.
Le veritable amour:
Comme je viens de le préciser, si le clergé chrétien en Italie, sanctuaire du catholicisme, a aboli cette fête, car elle avait une influence corruptrice sur la morale des jeunes, hommes et femmes, alors les Musulmans devraient à fortiori l’abandonner et la refuser. Qu’il soit clair que nous n’appelons pas les gens à abandonner le véritable amour, les sentiments et l’affection, canalisés de façon saine. D’après Abû Hurayrah, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :
« Vous n’entrerez pas au Paradis avant d’être croyants, et vous ne serez pas croyants avant de vous aimer les uns les autres. Puis-je vous indiquer un acte qui contribuera à ce que vous vous aimiez les uns les autres ? Répandez les salutations entre vous » (Mouslim et Abû Dâwûd).
Ce Hadith fait partie d’une kyrielle de textes authentiques soulignant l’importance de l’amour.
Sachez qu’aucune religion n’incite ses adeptes à s’aimer les uns les autres et à répandre l’affection et la compassion à tout moment comme le fait l’Islam. Si le Musulman n’est pas autorisé à fixer de façon arbitraire un jour spécial à glorifier, à y exprimer ses sentiments et à en faire une fête, alors que dire si ce jour fait partie des fêtes des mécréants ? En fait, cette imitation est susceptible de produire un déséquilibre dans la personnalité du Musulman, et de provoquer en lui un sentiment de manque, d’infériorité, de faiblesse et de désarroi, qui le conduira à abandonner la loi d’Allah, exalté soit-Il. L’expérience a prouvé que l’admiration et l’imitation des mécréants conduisent à les aimer, à avoir une confiance absolue en eux et à leur vouer une grande loyauté, tout en reniant corrélativement l’Islam, ses hommes, ses héros, son patrimoine et ses valeurs. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Tu n’en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah et au Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leurs pères, leurs fils, leurs frères ou les gens de leur tribu. Il a prescrit la foi dans leurs cœurs et Il les a aidés de Son secours. Il les fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement. Allah les agrée et ils L’agréent. Ceux-là sont le parti d’Allah. Le parti d’Allah est celui de ceux qui réussissent » (Coran 58/22).
Sans excès ni manque :
Avant de terminer, cher Musulman, si tu comprends que l’objectif de cette fête consiste à répandre l’affection entre tous les êtres humains, croyants ou mécréants, quelle sera donc ton attitude à son égard ?
Attache-toi donc à la législation et au plan qu’Allah, exalté soit-Il, t’a prescrits, et sache que les fêtes en Islam sont précises et immuables, qu’elles n’acceptent aucun ajout ni aucune omission, et que cela s‘inscrit au cœur de ta foi ; ces fêtes sont Tawqiifiyya (déjà déterminées par la Révélation d’Allah, exalté soit-Il, et par la Sunna de notre Prophète (). Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« A chacun de vous, Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu’Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes œuvres. C’est vers Allah qu’est votre retour à tous; alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez » (Coran 5/48).
En voyant cette ouverture entre les différents peuples qui a contribué à répandre les rituels de la mécréance et les traditions païennes parmi les Musulmans, nous craignons de faire partie de la majorité des membres de la communauté de Mohammed () qui imitent certains rites et traditions des ennemis d’Allah, exalté soit-Il. D’après Abû Sa‘iid al-Khudri, qu’Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :
« Vous suivrez la voie de ceux qui vous ont précédés empan par empan et coudée par coudée, et même s’ils entrent dans un trou de lézard, vous les suivrez ».
- « Ô Messager d’Allah, demandèrent les Compagnons, s’agit-il des Juifs et des Chrétiens ? ».
- « Et de qui pourrait-il s’agit sinon d’eux ? », répliqua-t-il. (Mouslim).
Aucun signe rassurant :
Quiconque observe les événements des quelques dernières années s’apercevra que le phénomène de l’imitation des Chrétiens et autres communautés s’est répandue parmi de nombreux Musulmans et Musulmanes d’une manière qui est peu rassurante. Voilà pourquoi il était important de vous adresser ce message concis, tout en appelant les savants et les prédicateurs à faire connaître la Charia d’Allah, exalté soit-Il, par loyauté envers Allah, exalté soit-Il, envers Son Prophète () Son Livre, les dirigeants musulmans et toute la communauté musulmane afin que ses membres soient conscients des questions de leur religion, et soient à l’abri de tout ce qui pourrait porter préjudice à leur credo, à leur conception de l’unicité divine et à leur foi, dont Allah, exalté soit-Il, nous a tous comblés. Voici ma contribution, sans entrer trop dans les détails et sans m’étendre sur ce qui est établi. Je me suis contenté d’allusions, et j’ai préféré la concision pour apporter une morale plus utile. Je n’ai cherché qu’à réformer, dans la mesure de mes moyens. Et ma réussite ne dépend que d’Allah, exalté soit-Il. En Lui je place ma confiance, et c’est vers Lui que je reviens repentant.
Que la bénédiction d’Allah, exalté soit-Il, se répande sur notre Prophète Mohammed () sur sa famille et sur ses Compagnons et qu’Il leur assure la paix.