Le Directeur du Centre islamique de l'Équateur
Yahia Juan Suquillo
C’est, en partenariat avec sa femme d'origine libanaise, qu’un ancien officier de l'armée équatorienne qui est aussi un chercheur en matière de religion musulmane a réussi, à travers un centre islamique qu'il a crée donc avec sa femme dans la ville de Quito, à organiser la communauté musulmane en vue de sauver son identité religieuse d’une dissolution certaine et à fournir aux nouvelles générations des livres religieux traduits de l'arabe et de l'anglais en espagnol et à mettre à leur disposition des conférences et des cours. Cette démarche intervient à la suite d'un constat faisant état de l’apostat d'un certain nombre de leurs coreligionnaires à cause justement de l'absence d'écoles islamiques, de mosquées ou de lieux de cultes pour musulmans.
Selon Yahia Juan Suquillo, le Directeur du Centre islamique de l'Equateur, qui est aussi un prédicateur bien connu en Amérique latine, le Centre attire également les non-musulmans auxquels ils donnent des réponses satisfaisantes dans le cadre des efforts visant à corriger l'image stéréotypée laquelle, ces dernières années, s'est installée dans leurs esprits en raison des actes terroristes ayant secoué le monde et qui sont attribués à des militants musulmans.
Lorsque, en 1981, la guerre a éclaté entre l’Equateur et le Pérou sur fond de conflit sur le pétrole, Sokhelo, à l’époque un officier de l'armée équatorienne, y participa et y perdit son bras sous l'effet de l'explosion d'une bombe qui a failli l'emporter à l'âge de 21 ans.
Trois étudiants de l'Arabie Saoudite et du Koweït
Dans une déclaration à al arabiya.net, Sokelo a dit que trois étudiants de l'Arabie Saoudite et du Koweït ont complètement changé le cours de sa vie après qu’il ait quitté l'armée et parti aux États-Unis faire des études. Il a abandonné la foi catholique pour embrasser l'Islam sans aucune objection de la part de sa famille qui, au contraire, en a vu une affaire tout à fait personnelle. Il a donc pu continuer et approfondir ses nouvelles études jusqu'à devenir un prédicateur célèbre en Amérique latine.
Voici son récit :
« Je me suis rendu aux États-Unis pour continuer mes études de l’anglais dans une université du Michigan. A vrai dire je tenais à acquérir une nouvelle langue universelle qui m'aiderait à accéder à de nouvelles connaissances. Dans cette université donc j'ai fait la connaissance de 3 jeunes Arabes dont je me souviens encore de leurs noms. D'ailleurs je suis toujours en rapport avec eux. Il s'agit de : Abdallah Sallal, Abdallah Abderrahmane El Gasry du Koweït et Ibrahim As-Sakhir de l'Arabie Saoudite. Ils étaient tous bien éduqués et particulièrement courtois.
Un jour, j'ai entendu Ibrahim parler de l'Islam et de ses avantages d’une façon qui m'a beaucoup fasciné au point de commencer sans rien attendre à approfondir mes recherches et surtout ma connaissance de cette religion que j'ai d’ailleurs fini par accepter. De retour à l'Équateur j'ai informé mes parents qui m'ont dit que je suis libre de choisir ma foi.
Mission scientifique à Médine
Je suis resté un seul mois à l'Equateur avant d’aller rejoindre l'Université islamique de Médine où j'ai étudié le Hadith, l’interprétation du Coran et la langue Arabe. Comme il n'y a pas de musulmans à l'Equateur j'ai fait, à l'université, la connaissance d'un ami mexicain qui m'a fait part de l'existence en Equateur d'une famille musulmane très respectable que sa femme connait bien car une de ses membres est son amie.
De retour à l'Equateur, j'ai cherché cette famille que je n'ai pas tardé à retrouver et j'ai même convolé en justes noces avec l'une de ses filles. C'est une famille d'origine libanaise. En 1994, nous avons, ma femme Dr Laila Dessou et moi-même, créé une mosquée que nous avons appelée la mosquée de la paix.
Nous avions une maison à 3 étages : On a donc enlevé les murs intérieurs du premier étage pour en faire une mosquée de culte du Dieu Unique, Allah, l'eternel, l'absolu. Nous avons également créé un Centre islamique. Concernant les objectifs de ce Centre, je voudrais souligner qu'il vise principalement l'enseignement de la langue arabe et de l'Islam de façon générale et ce à travers la traduction des livres et des encyclopédies islamiques de l'arabe et de l'anglais en espagnol. De même nous avons, par le biais du Web, mis en place un site pour le Centre.
La décrépitude des musulmans de l'Équateur
Son épouse, le Dr Laila, a déclaré, dans une interview à Al-Arabiya.net, qu'un local a été aménagé au sein du Centre pour donner des cours, faire des prédications ou des conférences à l'intention du public musulman et non-musulman qui semble s'y intéresser beaucoup.
S'agissant des conditions des musulmans à l'Équateur elle a dit qu'ils jouissent pleinement de la liberté et qu'ils ont un poids politique, économique et scientifique considérable même si, malheureusement, beaucoup d'entre eux se sont fondus dans la société équatorienne, en raison de l'absence d'écoles arabes et islamiques, de mosquées et de lieux de cultes pour musulmans, ce qui rend les efforts fournis par le Centre telle une goutte dans un océan où les vagues déchaînées sont difficiles à maîtriser; autant dire combien il en coûte de sauver nos garçons et nos filles du danger d'extinction qui les guette.