Les devoirs d’un père de famille
Tout père de famille doit veiller à l’éducation morale et spirituelle de sa maisonnée. Plus que la femme, l’homme sera tenu responsable du chemin que prendra l’enfant. C’est significatif que les consignes Coraniques concernant l’enseignement religieux soient toujours adressées à l’homme : “O croyants! Préservez vos personnes et vos familles d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres” (S66/V6).
Notre raison d’être c’est l’Au-delà, Al-Akhirah et Allah Ta’àla. La perfection physique, la prospérité matérielle ou sociale sont autant de moyens tous éphémères, à notre disposition qui peuvent, si nous en faisons bon usage, nous aider à atteindre notre but. Car ainsi que nous l’avertit le Saint Prophète () “en vérité, ce monde a été crée pour vous alors que vous avez été crées pour l’autre monde (Al-Akhirah)”.
Dés lors que nous réalisons cette vérité et que nous nous rendons compte que notre vie terrestre n’est que passagère, nous devons nous dire que la réussite et le succès ici-bas ne sont pas une priorité, encore moins le but ultime de notre séjour en ce monde. Il est donc absurde de compromettre l’éducation religieuse de la famille, la foi au foyer familial, au profit de gains matériels. On oublie trop souvent d’élever ses enfants, préoccupé qu’on est dans une poursuite matérialiste. Ce qui n’est en aucun cas une excuse valable pour négliger l’éducation morale de ses enfants. Par rapport à ses ambitions commerciales et autres, l’apprentissage de la science religieuse “ ta’lim addin” à sa famille est infiniment plus important et passe avant toute autre considération.
Les responsabilités du chef de famille ne s’arrêtent pas au fait de pourvoir la maisonnée d’un abri, de nourriture et de vêtement. On croit à tort que la responsabilité d’élever les enfants revient à la femme. Au contraire, c’est l’homme qui se doit de veiller à l’éducation, la religion et la moralité de toute la famille. Il est entièrement responsable des bonnes manières “akhlàq” de ses enfants.
La poursuite des gains matériels ne figure pas parmi les objectifs primordiaux que doit se fixer l’homme. L’argent bien gagné a ses limites dans la mesure qu’il n’est utile qu’à nos besoins essentiels et à une vie décente ou le confort ne vient pas en premier. On tiendra compte du fait que notre séjour ici-bas n’est que pour nous lancer dans la poursuite effrénée de l’argent et du confort. Le développement de notre vie spirituelle doit primer sur toute autre considération.
Et ce développement spirituel “rouhàni” doit nous être imprégné dés notre enfance: d’ou l’importance d’une vigilance constante de la part des parents en matière de moralité, de piété et de l’éducation des enfants. Nous n’avons, pour cela, qu’a prendre l’exemple des personnes pieuses “Awliyà” qui accèdent à l’état de Sainteté “Wilàyat” grâce à la piété et moralité de leurs propres parents qui veillent sur eux et leur éducation sans se préoccuper de leur confort personnel ou des biens éphémères de ce monde. Les communs des mortels que nous sommes aspirons plutôt à des réussites vaines et ne parvenons le plus souvent, qu’à échouer et ici et dans l’Au-delà auquel nous accordons rarement l’importance qu’il mérite.
Que de cas ne relevons-nous de ces pères de famille qui ne trouvent pas le temps de s’occuper de leurs enfants mais que nous retrouvons en des soirées mondaines ou de cercles divers pour lesquels ils trouvent toujours le temps.
S’ils pouvaient seulement faire le même effort en direction de la maison et de la famille! Non, l’homme n’a aucune excuse quand il avance comme argument la faiblesse humaine. Car il a été pourvu de toutes les facultés pour combattre toutes les faiblesses. C’est dire qu’il assurera très mal sa défense le Jour du Jugement.
La lâcheté du mari a fait qu’il rejette toute la responsabilité d’élever ses enfants sur l’épouse. Ce faisant il abdique sa responsabilité propre, un devoir sacré qui lui a été conféré d’en Haut de part les conditions liées au contrat marital. Pour commencer, il est tenu de consacrer le temps qu’il faut à sa famille afin d’étudier et de mieux connaître les besoins des siens et d’être à même de pourvoir aux dits besoins. Et ceux-ci incluent en premier lieu la formation et l’éducation tant morale qu’académique de ses enfants. Il est beaucoup plus normal qu’il s’occupe d’élever ses enfants s’il faut choisir entre cela et le fait d’entretenir des amis.
Contrairement à l’animal qui est simple de procréation pour la perpétuation de l’espèce, l’homme a été doté d’une conscience et des capacités voulues pour le progrès. Et cela il le réalise au fil des générations grâce à l’éducation et au type de moralité qu’il dispense à la génération suivante. Et parce que tout dépend de la façon que chacune des générations se conduit d’abord pour ensuite préparer la génération à venir, il arrive alors que l’on tombe dans l’erreur et l’on assiste alors à une dégénérescence. Nous n’avons qu’à regarder autour de nous si nous voulons constater à quel point l’homme censé être civilisé s’avilit pour sombrer dans les péchés. La cause profonde en est tout simplement l’abandon du foyer entraînant la négligence de la famille.
Il suffirait que chaque père de famille prenne ses responsabilités en tant que chef de maison “am’r bin ma’rouf - ou, nahy’anil mounkar et tabligh” et la société s’assainirait. Si chacun y mettait du sien, la Oummah dans le sens premier du terme reprendrait forme et s’établirait selon les pures traditions Islamiques. Nous ne saurons, hélas, y accéder si nous continuons à nous leurrer en nous attendant à ce que d’autres veillent mieux que nous mêmes à la moralité de nos enfants.
Finalement, l’homme est le premier responsable de l’éducation de l’enfant. Ensuite vient la femme.