Règles et méthodes de l’acquisition du savoir religieux
L’Islam impose à chaque musulman de chercher à approfondir sa compréhension de sa religion. Il doit connaître le jugement de ce qui lui est utile. Il est tenu d’acquérir une connaissance de tout ce qui lui permet de progresser sur le droit chemin afin que le vrai et le faux, le licite et l’illicite ne s’emmêlent pas dans son esprit. En ignorant sa religion, le musulman risque de rendre licite ce qu’Allah a prohibé, de même qu’il pourrait interdire ce qu’Il a rendu licite. Il se peut qu’il rejette le vrai et agrée le faux.
C’est pour cela qu’une tradition prophétique nous apprend que : « La recherche du savoir est une obligation pour chaque musulman. »
A l’unanimité des Oulémas, la musulmane et le musulman ont la même obligation vis-à-vis de la science, même si le terme « musulmane » n’est pas mentionné dans le Hadith.
S’il en est ainsi de la nécessité d’apprendre sa religion, le musulman doit apprendre les règles et les méthodes précises qui lui faciliteraient son parcours.
D'ailleurs, celui qui s’engage dans la recherche du savoir doit remplir certaines conditions :
1/ La sincérité : il doit orienter sa recherche du savoir à Allah Seul. Kaâb Ibn Malek a dit qu’il a entendu le Messager d’Allah, , dire : « Allah fera entrer en Enfer celui qui apprend le savoir dans le but de rivaliser les savants, de discuter avec les gens faibles d’esprit ou d'attirer vers lui l’attention des gens. », rapporté par At-Tirmidhi.
Il a, , dit aussi: « Quiconque apprend l'une des sciences par laquelle on souhaite obtenir l'agrément d’Allah et qui ne l'apprend qu'en vue d'en tirer profit en ce monde, ne sentira même pas l'odeur du Paradis au Jour de la Résurrection. » Rapporté par Abou Daoud
2/ La patience et l’endurance aux cas où il rencontre des persécutions, souffrances ou préjudices. L’imam Boukhari a dit à propos du voyage pour la recherche du savoir. : « Djaber Ibn Abdallah a voyagé un mois pour entendre de la bouche d’Abdallah Ibn Ouneïs un seul Hadith. »
3/ Le choix des savants auprès desquels il compte s’instruire. Al Kathib Al Baghdadi a dit : « Il incombe à celui qui cherche le savoir de choisir parmi les Foukahas ceux qui sont connus pour leur piété et leur droiture. »
4/ Ne pas se contenter des livres dans la recherche du savoir. Al Khatib a dit : « Il doit apprendre le savoir de la bouche des Oulémas et non des livres. »
5/ La modestie : Al Khatib a rapporté qu’Ibn Abbas a dit : « J’ai voulu questionner Omar au sujet d’un verset du Coran, mais le respect que j’ai pour lui m’a empêché de lui poser la question pendant une année. »
Diverses méthodes pour la quête du savoir.
1- Lire les ouvrages islamiques de référence.
Tout musulman doué d’une part de science et capable de comprendre à partir des livres, a l’obligation de lire ce qui est adapté à ses besoins et compétences. Il doit lire, se cultiver et assimiler. Toutefois, nous signalons qu’il il existe de faux livres, imbibés d’Israélismes, Iisra’îliyates, d’autres contenant des Hadiths controuvés et d’autres encore proposant de mauvaises orientations. Pour cela, le musulman doit se restreindre à des livres reconnus et agréés par des savants de confiance, connus pour leur science et leurs bonnes orientations. Ces savants renseigneront le musulman et lui expliqueront si tel livre est bénéfique ou pas, acceptable ou à éviter. Il se peut que le livre soit profitable et agréé, à l’exception de certains passages ; dans ce cas de figure, il doit être lu avec précaution.
2- Participer aux assemblées consacrées à l’enseignement du savoir et la compagnie des savants.
Plusieurs Hadiths incitent les gens à participer aux réunions de Dhikr, rappel d’Allah. Ces réunions sont des jardins du Paradis comme en témoigne ce Hadith : « Si vous passez par les jardins du Paradis, promenez-vous y. Et les Compagnons dirent : “Qu’est-ce, Ô Messager de Dieu ?” Il dit : “Ce sont les assemblées de Dhikr ou les cercles de Dhikr. » rapporté par At-Tirmidhi.
Le vrai Dhikr chez les Compagnons et les successeurs consiste à étudier la religion, réciter le Coran, rappeler le licite et l’illicite, étudier l’exégèse du Coran, le Hadith et la jurisprudence. Tel est le meilleur Dhikr et non les mots à répéter, les gémissements ou les gestes des prétendants au soufisme.
Le sage Loqmane a dit à son fils : « Mon fils, tiens compagnie aux savants, et serre-toi à eux dans leurs assemblées, genou contre genou, car la science fait vivre les cœurs comme la pluie revivifie la terre morte. »
3- Interroger les savants sur les problèmes auxquels l’homme est confronté et les choses ambigües dont il ne connaît pas le jugement légal.
Dans telles situations, il faut que le musulman interroge les savants et les gens qui sont aptes à répondre dans ces domaines, comme l’a indiqué Allah Exalté Soit-Il : « Interrogez donc les gens du rappel si vous ne savez pas » Coran (15 / 42). C’est-à-dire, solliciter les gens qui ont le savoir et l’expérience. Cela constitue une règle pour la vie. Si un homme ou bien son enfant tombe malade, il consultera les spécialistes de la médecine ; il en est de même pour les affaires de la religion.