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La plénitude du plaisir réside dans la perfection du Bien-Aimé et de Son Amour

La plénitude du plaisir réside dans la perfection du Bien-Aimé et de Son Amour

 La plénitude du plaisir réside dans la perfection du Bien-Aimé et de Son Amour 

 

L’homme sage doit prêter attention à une vérité essentielle ; comprendre que la plénitude du plaisir, de la joie, du bonheur, de la béatitude du cœur, ainsi que l'exultation de l'âme, dépendent de deux choses : 

 La première : reconnaitre la perfection et la beauté du bien-aimé en lui-même et réaliser qu’il possède l’entier mérite d’être préféré à quiconque dans cet amour. 

La seconde : rendre parfait son amour, en déployant tous les efforts pour l’aimer à sa juste valeur, privilégier sa proximité et faire du désir de l’atteindre la quête essentielle de la vie. 

Tout esprit sensé sait que le plaisir tiré de l'obtention du bien-aimé dépend de la force déployée pour atteindre son amour. Plus l'amour est fort, plus le plaisir de l'amant devient parfait. La satisfaction de la personne assoiffée s’accomplit lorsque l'eau pure coule dans son gosier, et celle de la personne affamée, lorsqu’enfin elle consomme un repas délicieux ; les choses semblables s’enchainent ainsi, toujours selon le degré du désir, d’intensité de la volonté et de l’amour. 

Celui qui comprend cela réalise que c’est la source même du plaisir, de la joie et du bonheur qui doit être recherchée, et celle-ci devrait représenter en toute logique, la quête de chaque être vivant et sensé. Comment ne pas blâmer une délectation qui entrainerait une douleur bien plus vive qu’elle-même ? Ou qui empêcherait l’apparition d’un plaisir meilleur et plus noble ? Car ce qui se cache parfois derrière une jouissance peut ne conduire qu’à de grands regrets et empêcher la réalisation d’un sublime bien-être et d’une grande joie. En revanche, le plaisir est louable s'il permet d’atteindre un enchantement plus sublime, caractérisé par la permanence et la stabilité, sans aucune forme de trouble ou de peine ; la description de ce plaisir-là est assurément celui de l'au-delà, le bonheur et la douceur de la vie éternelle. Comme Allah, le Tout-Puissant, dit : « Mais, vous préférez plutôt la vie présente, alors que l'au-delà est meilleur et plus durable » (Coran 87 /16-17). 

 

Les magiciens dirent à Pharaon lorsque la foi pénétra leur cœur : « Décrète donc ce que tu as à décréter. Tes décrets ne touchent que cette présente vie. Nous croyons en notre Seigneur, afin qu'Il nous pardonne nos fautes ainsi que la magie à laquelle tu nous as contraints. Et Allah est meilleur et éternel » (Coran 20/72-73). 

 

Allah, exalté soit-Il, a créé les créatures afin de leur accorder une béatitude permanente dans la demeure de l'éternité. Quant à ce monde éphémère, ses voluptés ne sont jamais ni pures ni durables, contrairement à ceux de l'au-delà dont on jouit éternellement, dans un bonheur enchanteur exempt de toute souillure et de toute douleur. Les âmes y trouveront alors ce qu’elles désirent et ce qui réjouit les yeux pour l'éternité. Nulle âme ne sait ce qu'Allah a réservé pour Ses serviteurs en termes de réjouissances, comprenant ce que nul œil n'a vu, nulle oreille n'a entendu, et ce qui n'a jamais effleuré le cœur d'un être humain. C'est ce qu'entendait celui qui conseillait son peuple : « Ô mon peuple, suivez-moi. Je vous guiderai au sentier de la droiture. Ô mon peuple, cette vie n'est que jouissance temporaire, alors que l'au-delà est vraiment la demeure de la stabilité » (Coran 40/ 38-39).  

Qu’indiquait donc de façon si claire la parole de cet homme sinon que ce monde n’est qu’une jouissance transitoire et que l'au-delà est la demeure permanente ? 

 

Lorsque l'on comprend que les plaisirs et les joies de ce monde ne sont que des moyens pouvant mener aux délices de l'au-delà, et que ce monde et son enchantement n’a été créé qu’à cette fin, alors toute délectation dont l’objectif aide à atteindre les plaisirs de l'au-delà et y conduit ne peut être blâmé, mais doit plutôt être loué en fonction de la capacité qu’il détient à mener aux joies éternelles de la demeure dernière. 

 

L’accomplissement de la Vision d’Allah, le Tout-Puissant : 

Le plus sublime bonheur et ravissement de l'au-delà est de pouvoir contempler le Visage du Seigneur, exalté soit-Il, d'entendre Ses paroles, et d'être en Sa Noble Présence. Comme cela est établi dans le hadith authentique sur la vision divine : « Par Allah, rien ne leur est plus cher que de Le contempler » Dans un autre hadith, il est rapporté que lorsqu'Il se manifestera à eux et qu'ils Le verront, toutes les autres jouissances qu’ils auraient pu vivre auparavant seront oubliées.  

 

Dans le Sunan dʼal-Nasâʼi et le Musnad de l'imam Ahmad, d'après ʻAmmâr ibn Yâsir, (qu'Allah soit satisfait de lui), le Prophète (Salla Allahou Alaihi Wa Sallam) disait dans sa prière : « Ô Allah, je Te demande la délectation de contempler Ton noble Visage et le désir de Ta Rencontre ». Dans le Kitab al-Sunnah d'Abdullah, fils de l'imam Ahmad, un hadith Marfouʻ (élevé) est rapporté : « Le Jour de la Résurrection, en écoutant le Coran provenir du Miséricordieux, les hommes auront l'impression de ne l'avoir jamais entendu auparavant ». 

 

Celui qui a compris cela, sait alors que ce qui provoque l’exaltation la plus intense qui puisse exister, est l’ultime joie de connaître Allah, exalté soit-Il, et le plaisir infini de son Amour. C’est en cela que réside le paradis terrestre et son bonheur suprême. Comparer les plaisirs éphémères de ce monde à cette réalité revient à comparer une goutte d'eau à un océan. En effet, la création de l'esprit, du cœur et du corps n’a pour seul objectif qu’accéder à cette dimension divine. Tel est le plus sublime des sentiments de ce monde, Le connaître et L'aimer, et l’extase la plus élevée du Paradis est Sa contemplation. Son Amour et Sa Connaissance sont la joie des yeux, la délectation des âmes, l'extase des cœurs, et le plus grand bonheur de ce monde. En revanche, les jouissances mondaines qui détournent les esprits de cet objectif se transforment en douleurs et en tourments, laissant celui qui les poursuit se noyer dans une vie misérable. Le véritable bonheur de la vie ne se réalise que dans la présence divine. 

 

Un des hommes pieux qui avait gouté à l’Amour d’Allah, exalté soit-Il, disait autrefois : « Si les gens du paradis sont dans un tel bonheur, alors rien n’est plus exaltant que leur vie ». Et nous citons un autre propos attribué à l'un de nos ancêtres pieux : « Si les rois et les fils des rois avaient connaissance de ce que nous détenons comme bonheur, ils nous combattraient par l’épée pour nous le ravir ». 

 

Que dire alors sinon que l'Amour divin qui n’est en réalité que la vie des cœurs et la nourriture des âmes ? Sans ce véritable Amour, le cœur ne découvre en réalité, ni plaisir, ni bonheur, ni succès, ni vie, tout n’est alors qu’illusion. S'il en est privé, sa douleur est semblable et bien plus profonde que celle de l'œil privé de lumière, de l'oreille privée d'ouïe, du nez qui perd son odorat, ou de la langue privée de parole. En réalité, la corruption du cœur due à la privation de l'Amour de son Créateur, est plus vaste que la corruption du corps privé de son âme. Seuls les êtres qui cheminent grâce à la lumière de la vie intérieure comprendront cela, car une blessure n’affecte aucunement un mort. 

 

Le but essentiel est de réaliser pleinement que les plus grandes et véritables joies de ce monde sont celles qui mènent à celles de l'au-delà, infiniment plus grandioses. 

 Les plaisirs du monde peuvent être répertoriés en trois types : 

Le plus important et le plus parfait est celui qui mène aux ravissements de l'au-delà, et celui qui en jouit en obtient les plus grands bienfaits. Chacun de ses actes, qu'il s'agisse de manger, de boire, de s'habiller, de se marier, ou en soulageant sa colère en triomphant sur l'ennemi d’Allah, le Tout-Puissant, et le sien, il ne le fait que pour plaire à son Seigneur, et en reçoit la glorieuse récompense. Combien est couvert de grâce celui qui goûte au plaisir de la foi, de la connaissance d’Allah, exalté-soit-Il, de l’amour ressenti pour Lui, de son désir ardent de Le rencontrer, et de son espoir de voir Son noble Visage dans les Jardins de la Félicité ! 

 

Le deuxième type est un plaisir pervers car il empêche les joies promises de l'au-delà de se réaliser, il entraîne des douleurs bien regrettables, comme le médiocre contentement de ceux qui prennent des idoles en dehors d’Allah, le Tout-Puissant, comme objets d'affection dans la vie terrestre, les aimant tels qu’il faut aimer Allah, exalté-Soit-Il, et profitant les uns des autres. Ils diront dans l'au-delà lorsqu'ils rencontreront leur Seigneur : « Ô notre Seigneur, nous avons profité les uns des autres, et nous avons atteint le terme que Tu avais fixé pour nous ». Il leur dira : « l'Enfer est votre demeure, pour y rester éternellement, sauf si Allah en décide autrement ». Vraiment ton Seigneur est Sage et Omniscient. Et ainsi accordons-Nous, à certains injustes l'autorité sur d'autres, (injustes) à cause de ce qu'ils ont acquis. » (Coran 6 / 128-129). 

Ainsi est le plaisir des gens de la débauche, de l'injustice, de l'oppression sur terre, et de l'orgueil sans raison. Ces fausses joies ne sont en vérité qu'une ruse d’Allah, le Tout-Puissant, pour leur faire goûter de plus grandes douleurs et les priver des plaisirs les plus parfaits, semblable à celui qui offre à quelqu'un un mets délicieux empoisonné pour le conduire à sa perte. Allah, le Tout-Puissant dit : « Nous allons les conduire graduellement vers leur perte par des voies qu'ils ignorent. Et Je leur accorderai un délai, car Mon stratagème est solide ! » (Coran 7/182-183). 

 

Certains des pieux prédécesseurs ont dit en interprétant ce verset : « Chaque fois qu'ils commettent un péché, nous leur accordons une grâce : « Puis, lorsqu'ils eurent oublié ce qu'on leur avait rappelé, Nous leur ouvrîmes les portes donnant sur toute chose (l'abondance); et lorsqu'ils eurent exulté de joie en raison de ce qui leur avait été donné, Nous les saisîmes soudain, et les voilà désespérés. Ainsi fut exterminé le dernier reste de ces injustes. Et louange à Allah, Seigneur de l'Univers ! » (Coran 6/44-45). Et Allah, le Tout-Puissant, dit à propos de ces plaisirs : « Pensent-ils que ce que Nous leur accordons, en biens et en enfants, [soit une avance] que Nous Nous empressons de leur faire sur les biens [de la vie future] ? Au contraire, ils n'en sont pas conscients » (Coran 23/55-56). Et à leur sujet, Allah, exalté soit-Il, dit : « Que leurs biens et leurs enfants ne t'émerveillent point ! Allah ne veut par-là que les châtier dans la vie présente, et que (les voir) rendre péniblement l'âme en état de mécréance » (Coran 9/55). 

 

Ce plaisir se transformera en fin de compte en douleurs parmi les plus grandes, comme il a été dit : « Des désirs qui, dans la vie, étaient pour ceux qui en étaient esclaves, un tourment, se sont transformés en châtiment dans l'au-delà ». 

 

Le troisième type est un plaisir qui ne conduit ni à une joie dans l'au-delà ni à une peine, il n'empêche certes pas le plaisir essentiel de l'au-delà, mais peut en revanche entraver sa plénitude. C'est le plaisir permis qui ne contribue pas à obtenir l’ivresse de l'au-delà, sa nature est éphémère et n’apporte pas de valeur significative à l’âme, il est donc préférable de s’en détourner pour ce qui est meilleur et plus bénéfique. 

  

C'est ce que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a mentionné dans son hadith : « Tout divertissement par lequel l'homme s'occupe est vain, sauf s’il tire à l’arc, dresse son cheval, et se divertit avec son épouse, car ceux-ci font partie d’une dimension louable ».  

Ce qui aide à obtenir le plaisir recherché pour lui-même est vrai, et ce qui n’y aide pas est vain. 

 

 

 

 

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