Après qu’on lui eut prêté allégeance, le calife qui succéda au Prophète () Abou Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, donna un court discours d’investiture :
« Ô gens, ayant maintenant été élu pour vous gouverner alors que je ne suis pas le meilleur d’entre vous, si j’agis bien, soutenez-moi et si je m'égare, remettez-moi dans le droit chemin. Dire la vérité, c’est être fidèle et mentir c’est trahir. Le plus faible d'entre vous est fort à mes yeux, jusqu’à ce que je lui accorde ses droits, si Allah le veut ; Et le plus puissant d'entre vous est le plus faible à mes yeux, jusqu’à ce que j’obtienne justice de lui, si Allah le veut… Obéissez-moi tant que j'obéis à Allah et à Son Messager. Si je désobéis à Allah et Son Messager, vous ne me devez aucune obéissance.»
Abou Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, a rappelé aux Musulmans qu’ils ne devraient pas le suivre aveuglément ou accepter ses actions uniquement en raison de son autorité et de ses références. Au lieu de cela, Il a dit clairement que les normes avec lesquelles ils devraient l’évaluer étaient l’obéissance à Allah, exalté soit-Il, et à Son Messager. S’il déviait de ce chemin, il devrait être corrigé et, si nécessaire, ils devraient lui désobéir.
Notre communauté aujourd’hui a besoin d’écouter les paroles d’Abou Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui. Il y a tant de maux et d’immoralité dans nos sociétés qu’il est devenu extrêmement difficile de condamner un comportement inadéquat- car, qui n’a pas un bien-aimé ou un ami qui a commis quelques erreurs ou péchés ? Qui d’entre nous ne commet pas de fautes ?
Souvent, nous minimisons certains péchés car nous connaissons des gens bons et généreux, ‘des gens bien’, qui les ont commis, et qui ont souvent un meilleur comportement que ceux qui n’ont pas commis ces péchés. Dans des discussions, comme celles-ci, nous faisons l’erreur fatale de juger les actions selon un critère variable. Nous nous évaluons les uns par rapport aux autres au lieu de de le faire par rapport à des principes fixes.
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Ô les croyants! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu’] Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (Coran 4/135)
Ce n’est pas parce qu’une personne que nous connaissons ou aimons a fait une erreur qu’il nous est permis de faire de même. Parfois, dans notre tentative d’éviter de juger les autres ou de les embarrasser, nous tombons dans l’excès inverse. Nous commençons à rejeter toutes les fautes et à refuser de rendre les gens responsables de leurs actes. Le discours de Abou Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, nous guide vers une approche équilibrée :
Jugez les actions en vous basant sur une série de principes clairs, le Coran et la Sunna : « aussi longtemps que j'obéis à Allah et à Son Messager. »
Faites en sorte de rendre les gens, y compris, nous-même responsables de leurs actions accomplies en public ou de celles qui affectent les autres : « Si j’agis bien, soutenez-moi et si je m'égare, remettez-moi dans le droit chemin. »