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Trois choses mènent l’homme à sa perte

Trois choses mènent l’homme à sa perte

 

Louage à Allah et à Lui seul, que la bénédiction et la paix soient sur celui qui est le dernier des envoyés ainsi que sur sa famille, ses Compagnons et ceux qui le suivent.

L’imam al-Tabarânî et al-Bazzâr ont rapporté avec une chaîne de transmission hasan d’Anas ibn Mâlik, qu’Allah l’agrée, cette parole du Prophète () : « Il y a trois choses qui mènent l’homme à sa perte : une avarice à laquelle on obéit, une passion que l’on suit et la vanité » (Hasan selon al-Albânî). Cette parole du Prophète (Salla Alllahou Alaihi wa Sallam) est un avertissement et une mise en garde, car en effet ces trois choses causent la perte de l’homme ici-bas et dans l’au-delà, et ce, parce qu’elles tuent le cœur, font baisser la foi, sèment l’hypocrisie et l’ostentation, attisent les brasiers de la convoitise, de la malveillance et de la haine, de plus ces trois attitudes négatives provoquent une misère permanente dans la société et elles diffusent des discordes très profondes menant à des crimes de sang, à la rupture des liens familiaux et au fait de rendre licite les péchés et autres transgressions.

1 – Une avarice à laquelle on obéit :

Celle-ci est un caractère hautement condamnable et dangereux qui a plongé les peuples du passé l’ayant adopté dans des malheurs terribles, l’avilissement et l’opprobre, cette avarice fut donc pour eux la cause de leur perdition et de leur destruction ; et à ce propos le Prophète () a dit : « [...] Méfiez-vous de l’avarice, car celle-ci a mené à leur perte ceux qui étaient avant vous, elle les a poussés à s’entretuer et à rendre licite ce qui était pour eux interdit » (Mouslim).
L’avarice se constitue d’un ensemble de vices que tous les esprits sains et les lois justes condamnent unanimement, de plus ces esprits et lois incitent à s’en éloigner et mettent en garde contre leurs conséquences destructrices ; et en tête de ces vices liés à l’avarice on trouve le ressentiment, la cupidité et la convoitise. Ainsi, l’individu qui se laisse dominer totalement par l’avarice devient une sorte de bactérie sociale nuisible corrompant la société ainsi que l’origine de graves dissensions et calamités dangereuses pour toute la Oumma. C’est ainsi que l’avare cupide à l’âme mesquine cherche à déposséder les gens de ce qu’ils ont et se montre radin avec ce que lui-même possède ; par ailleurs, il a pour obsession le fait d’amasser de l’argent, même des centimes, et en même temps il se prive et prive sa famille, c’est un être envieux et haineux, il envie les gens sur ce qu’Allah, exalté soit-Il, leur a donné, il souhaite en outre que s’interrompent les bienfaits reçus par d’autres que lui, son cœur est submergé par la convoitise à chaque fois qu’il voit un autre recevoir plus de la part d’Allah, exalté soit-Il, que lui-même. Cette attitude provoque les dissensions, les disputes, les méchancetés, les hostilités, la rupture des liens d’amour et de fraternité, de même qu’elle renforce les causes de détestation et de haine, et à ce propos le Prophète () a dit : «Méfiez-vous de l’avarice, car cette dernière a mené à leur perte des peuples qui vous ont précédés, elle leur commandait de rompre avec leurs proches et ils l’ont fait, d’être avares et ils l’ont été ainsi que d’être orgueilleux et ils l’ont été » (Abû Dâwûd, sahîh) ; par ailleurs, le Prophète () a dit : « L’avare ne rentrera pas au Paradis » (Tabarânî, da’îf).
On lutte contre l’avarice en s’habituant à être généreux et libéral, en protégeant notre cœur de la rancune, du ressentiment, de la convoitise et de la haine par l’acceptation de ce qu’Allah, exalté soit-Il, donne, en renonçant à vouloir posséder ce que les autres possèdent, en faisant montre de courage et d’intrépidité ainsi qu’en dépensant son énergie et son argent dans la défense de la générosité, de l’honneur et de la religion.

2 – Une passion que l’on suit :

Quant à la passion que l’on suit, il s’agit d’une tendance de l’âme à succomber à ses passions, à obéir à leurs injonctions soudaines et à se laisser entraîner par elles dans le péché, les plaisirs coupables et la débauche ; en somme, cela amène l’homme à se soumettre à ses plus bas instincts et à adorer son Satan. Il faut bien comprendre que le Prophète () voyait dans le fait de suivre aveuglements les passions un grand danger pour sa communauté, il () craignait qu’elle ne succombe aux passions qui égarent, il () dit d’ailleurs à ce propos : « Je crains pour vous que vous succombiez aux passions qui égarent, qui ont pour causes vos ventres et vos sexes, ainsi qu’aux désirs qui font dévier du droit chemin » (Sahîh al-Targhîb).
Le fait de suivre ses passions affaiblit la pratique religieuse, la croyance et le bon comportement, de même que cela pousse à commettre des erreurs et des péchés et annihile toute répugnance à l’égard de ce qui est illicite. Par ailleurs, il faut bien voir que la passion que l’on suit est une sorte de fausse idole que les gens adorent depuis la nuit des temps, ils en ont fait un dieu dont ils écoutent les paroles, auquel ils obéissent et dont ils suivent les inspirations.
Notons en outre que le fait de suivre ses passions écarte de la vérité et de la bonne guidée ; en fait, à l’époque, la passion fut l’une des causes qui empêchèrent des gens de répondre à l’appel du Prophète () et les poussèrent à continuer à suivre aveuglément le chemin de l’égarement et du faux ; c’est ainsi qu’Allah, exalté soit-Il, dit : « Mais s’ils ne te répondent pas, sache alors que c’est seulement leur passion qu’ils suivent. Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d’Allah ? » (Coran 28/50), ou bien Allah, exalté soit-Il, dit à Son prophète Dâwûd (Alaihi Salam) : « […] et ne suis pas la passion, sinon elle t’égarera du sentier d’Allah » (Coran 38/26).
C’est pour cela que le musulman doit se défaire de ses passions, placer au centre de ses paroles et de ses actions Allah, exalté soit-Il, et Son prophète () ainsi que s’accrocher aux règles de la religion et commandements de la religion, de sorte que tous ses désirs et passions suivent la voie de la vérité, de la bonne guidée et du juste, et à ce sujet le Prophète () : « Vous ne croirez pas tant que vous suivrez vos passions » (sahîh selon a-Nawawî).

3 – La vanité :

Quant à la vanité, il s’agit d’une sorte d’autosatisfaction qui mène à l’orgueil, à l’infatuation, à la fierté de commettre des péchés et à la transgression.
L’homme vaniteux n’a confiance que dans son opinion, il est têtu, il n’écoute pas les conseils et avis des autres, il s’écarte de la vérité et donc fatalement il suit le faux et ses passions, c’est ainsi que le Prophète () a dit : « Tandis qu’un homme marchait dans sa belle parure, très fier de lui-même, les cheveux bien peignés, Allah ouvrit le sol sous ses pieds et il ne cesse de descendre au fond de la terre jusqu’au Jour de la Résurrection ». (Boukhari et Mouslim).

En conclusion, nous vous appelons à craindre Allah, exalté soit-Il, à purifier vos cœurs de l’avarice et de la radinerie, ne laissez pas vos âmes suivre les passions et le Satan, suivez ce qu’Allah, exalté soit-Il, a descendu sur vous et prenez garde à l’orgueil et à la vanité, c’est ainsi que vous sauverez vos âmes et donc par la même occasion notre communauté de l’effondrement et des causes de malheur, de même que vous purifierez la société des haines et hostilités qui la rongent et la vie des impuretés des passions et désirs vils.
Notre dernière parole est : louange à Allah le Seigneur des mondes.

Muhammad Nûr al-Marâghî.
 

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