Allah, exalté soit-Il, a créé l'homme, l'a honoré, lui a donné la forme la plus parfaite et lui a accordé la raison pour s'en servir afin de trouver des moyens licites de gagner sa vie. Pourtant, les gens, et surtout les jeunes, traversent parfois des périodes où ils sont incapables de trouver un travail pour gagner leur vie. C'est alors qu'ils font face à ce que l’on appelle le chômage.
Les types de chômage :
Il y a plusieurs types de chômage dont :
- Le vrai chômage : dans ce cas, l'homme ne trouve aucun travail qui lui permette de gagner sa vie
- Le chômage déguisé : il consiste en la présence d'un nombre d'employés si énorme dans les institutions publiques qu'il dépasse le nombre dont ces institutions ont besoin. C'est ainsi que ce nombre énorme n'accomplit aucun travail et qu’il n’en résulte aucune augmentation de la production.
- Le chômage relatif : Il constitue une forme de chômage déguisé, mais moins grave. C'est le cas d'un homme qui travaille dans une entreprise, mais dont la production est bien moindre que les besoins du travail. Ainsi, le travail qui ne nécessite que cinq employés est fait par dix ou vingt employés.
Cet état de chômage peut durer longtemps ou pendant des périodes précises. Il peut également être déguisé en raison de la disproportion entre le grand nombre d'employés et le besoin des industries. En outre, il peut découler parfois du refus des jeunes du travail auquel ils ne sont pas habitués.
Le chômage dans l'optique islamique :
En considérant notre religion monothéiste, nous constatons qu'elle n'a pas abandonné le musulman en proie aux malédictions du chômage. Le temps du musulman est précieux. Il le passe soit au travail, soit dans l'adoration d’Allah, exalté soit-Il, soit à se détendre. Il n'a donc pas de temps pour aller à sa perte ou se dévergonder.
C'est pourquoi, le chômage, dans l'optique de l'Islam, est l'absence d'un travail par lequel l'homme peut subvenir à ses propres besoins et aux besoins de sa famille. Cependant, si l'homme accomplit une activité qui lui permet de subvenir aux besoins de ceux dont il est responsable alors que cette activité ne prend qu'une ou deux heures, il n'est pas considéré comme chômeur, même s'il demeure le reste de la journée inactif. En effet, l'Islam impose à l'homme beaucoup d'autres exigences comme la prière, les invocations et les autres actes d'adoration.
Les pays occidentaux souffrent toujours de la propagation de la délinquance, de l'augmentation des crimes, de l’alcoolisme et de la toxicomanie parmi les jeunes gens. Le chômage est effectivement l'une des causes de l’existence de ces maux sociaux.
Conséquences du chômage :
Le chômage a plusieurs répercussions :
Sur le plan économique : les Etats perdent une partie importante de leurs richesses pour ne pas avoir exploité l’énergie de la jeunesse.
Sur le plan social : la société s’est divisée en riches dont les fortunes s'accroissent et en chômeurs pauvres dont la pauvreté augmente. Cela provoque des sentiments de rancœur et la propagation de crimes.
Sur le plan moral : les jeunes gens ont perdu toute confiance en eux-mêmes et en leurs aptitudes. Ils se sont isolés de la société sans trouver d’autre remède à leur état que la dépression ou la délinquance.
Le travail est un acte d'adoration :
Toutes les sociétés islamiques souffrent actuellement du chômage sous toutes ses formes. Cela vient de leur négligence des enseignements de l'Islam dans ce domaine.
En effet, notre religion monothéiste nous a appris que le travail est un acte d'adoration par lequel le serviteur recherche l'agrément d'Allah, exalté soit-Il. En outre, celui qui médite sur les biographies des prophètes et des messagers (Alaihim Assalam) trouve qu'ils exerçaient des métiers malgré leurs préoccupations relatives au Message Divin et à la da'wa (prédication).
Ainsi, nous trouvons qu'Adam () cultivait la terre. Nûh () faisait du commerce. De même, Dâwûd () était forgeron et Mohammed () exerçait le commerce, et tous ont été des bergers. De plus, les Compagnons du Prophète () exerçaient des métiers. Khabbâb ibn al-Arat était forgeron et `Abd al-Rahmân ibn `Awf était commerçant.
Comment le Prophète () a remédié au chômage ?
Un homme des Ansars demanda au Prophète () une aumône. Le Prophète () l’interrogea : "N'as-tu rien chez toi ?".
-Si, répondit l'homme, un tissu qui nous sert en partie pour nous habiller et en partie pour couvrir le sol et nous asseoir ainsi qu'un récipient pour boire !
Le Prophète lui demanda de les lui apporter. Ensuite, le Prophète () dit à son entourage : Qui veut acheter ces objets ?' Quelqu’un proposa un dirham. Le Prophète () répéta à deux ou trois reprises :
-“Qui surenchérit ?" "
-Je les achète pour deux dirhams," dit un autre. Le Prophète remit l’argent à l'Ansarite et lui dit : 'Avec un dirham achète à manger pour ta famille et avec le dirham qui reste, tu achèteras une pioche et tu me l’apporteras'. Une fois revenu avec la pioche, le Prophète () y attacha un manche et lui ordonna d’aller couper du bois pour le vendre et de revenir le voir deux semaines plus tard. C’est ce que l'homme fit ; et ayant gagné dix dirhams, il se rendit auprès du Prophète () au bout de quinze jours. Le Prophète () lui dit : «Cela est mieux que la mendicité qui te vaudrait une tache noire sur le visage le jour de la Résurrection. Demander l'aumône n'est permis qu'à trois catégories de gens : celui qui souffre d'une extrême pauvreté, d'une perte considérable ou d'un sinistre.» (Abou Daoud).
Etapes du traitement :
Le Prophète () a cerné le problème par le truchement de ce récit pratique qui nous permet de préciser les étapes du traitement :
• Chacun doit œuvrer, autant qu'il le peut, pour subvenir à ses propres besoins ainsi qu'aux besoins de ceux qui sont à sa charge
• Le chômeur doit porter plainte auprès du responsable politique s'il faillit dans ses tentatives de trouver un travail
• L'Etat doit fournir au travailleur un travail qui lui convient et qui répond aux besoins de la société
• L'Etat doit procurer au travailleur les outils de travail dont il a besoin
• L'interdiction de la mendicité sauf dans des cas rares dont la pauvreté extrême en plus de l'incapacité de travailler
• L'explication du mérite, de la valeur et de l'influence du travail sur la société, quelle que soit la nature de ce travail.
Nous voyons, également, la grandeur de notre religion qui s'intéresse à l'homme, et préserve sa dignité en lui trouvant les moyens d'une vie honorable où il ne souffre ni d’oisiveté ni de chômage.
Mawssou`at Al-Osra Al-Mouslima (Encyclopédie de la famille musulmane)