Nos pieux prédécesseurs nous ont donné les meilleurs exemples dans l’accomplissement des bonnes actions. Lorsqu’Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, devint calife, il se rendait chaque jour à une maison, située aux environs de Médine, où habitait une vieille femme aveugle. Il lui préparait de la nourriture et lui balayait sa maison, sans qu’elle ne sache qui il était. Il rivalisait avec 'Umar ibn al-Khattâb, qu'Allah soit satisfait de lui, pour subvenir aux besoins de la vieille femme. Quand 'Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, devint calife, il sortit un jour pour s’enquérir des conditions de vie des musulmans. Il trouva une veuve avec des orphelins qui pleuraient et mouraient de faim. Il s’empressa d’aller au Trésor, emporta sur son dos de la nourriture et se précipita pour leur préparer de la nourriture. Il resta avec eux jusqu’à ce qu’ils aient mangé à satiété et aient retrouvé leur bonne humeur.
On raconte comme anecdote curieuse que ‘Alî Zayn al-'Âbidin satisfaisait les besoins de certains Médinois sans qu’ils ne sachent que c’était lui. Quand il décéda, ils furent privés de ces provisions qui leur arrivaient de nuit. Et pendant que les gens effectuaient pour lui la toilette mortuaire, ils trouvèrent sur son dos la trace des fardeaux qu’il transportait de nuit jusqu’aux maisons des veuves.
Pour sa part, ‘Abdallah ibn al-Mubârak, qu'Allah lui fasse miséricorde, dépensait de son argent pour les jurisconsultes, et quiconque des habitants de Marw voulait accomplir le Hadj (pèlerinage), le faisait aux frais d’Ibn al-Mubârak. En outre, il acquittait les dettes des gens, tout en demandant aux créanciers de ne pas leur révéler son identité.
Nous implorons Allah, exalté soit-Il, de récompenser celui qui accomplit de bonnes actions, même s’il n’a pas formulé l’intention de se rapprocher d’Allah, exalté soit-Il, avant de procéder à son action. On demanda à al-Hasan : « Si un homme demande une chose à un autre qui le déteste, mais qu’il lui donne par pudeur, ce dernier aura-t-il une récompense ? ». « Ceci est une bonne action, répondit al-Hasan, et toute bonne action est récompensée ». Et on demanda à Ibn Sîrîn, qu'Allah lui fasse miséricorde : « Si un homme suit un cortège funéraire, non pas dans l’espoir de la récompense divine mais par pudeur vis-à-vis des autres participants, aura-t-il une récompense ? ». « Une seule ? S’étonna Ibn Sîrîn, deux plutôt : celle de la prière funéraire en faveur de son coreligionnaire décédé et celle du respect de ses liens avec ses coreligionnaires vivants ».
Prenons donc, chers croyants, l’initiative d’accomplir de bonnes actions. 'Alî ibn Abî Tâlib, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit : « Que l’ingratitude d’une personne ne vous empêche point d’accomplir une bonne action, car la gratitude d’une autre peut être infiniment plus grande que l’ingratitude de celle-ci ». De son côté, al-Mâwardî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Celui qui est capable de faire une faveur doit s’empresser de l’accomplir, de crainte de laisser passer l’occasion ou de se trouver dans l’incapacité de l’accomplir. Il ne doit pas négliger son accomplissement, par confiance en sa capacité de l’accomplir plus tard, car beaucoup ont raté cette occasion et l’ont beaucoup regretté, et beaucoup ont compté sur un rang qui a disparu, ne laissant derrière lui que la honte ». Al-‘Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui, dit : « La bonne action ne sera parachevée qu’à trois conditions : s’empresser de l’accomplir, la considérer comme peu de chose et la dissimuler. Si vous vous empressez de l’accomplir, vous vous en réjouirez ; si vous la considérez comme peu de chose, vous la rendrez considérable ; et si vous la dissimulez, vous la rendrez parfaite ».
N’hésitez donc pas, cher frère, à subvenir aux besoins de votre coreligionnaire, même si c’est au détriment de votre temps et que cela nécessite des efforts. Placez votre confiance en Allah, exalté soit-Il, Qui vous récompensera pleinement et vous aidera, dissipera votre tristesse et vos soucis et bénira votre subsistance. Le Prophète () a dit : « Allah exalté soit-Il vient en aide à celui qui aide son frère » (Boukhari et Mouslim). Et Ibn ‘Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, a affirmé : « Quiconque aide son frère et satisfait son besoin aura la récompense d’une aumône pour chaque pas qu’il aura fait ».
N’épargnez donc pas le moindre effort pour dissiper son souci, le secourir, acquitter sa dette, lui prêter de l’argent, défendre son honneur, lui tenir compagnie par affabilité, invoquer Allah, exalté soit-Il, secrètement en sa faveur, l’aider à accomplir une bonne action ou l’assister dans une bonne action, car, c’est par ces œuvres que vous gagnerez l’amour et l’agrément d’Allah, exalté soit-Il. Rappelons-nous toujours les propos du Prophète () qui a dit :
« Par Celui Qui tient mon âme dans Sa main, aucun serviteur n’adopte une conduite par laquelle il n’aspire qu’à ce qui se trouve auprès d’Allah sans que, le Jour de la Résurrection, je ne le prenne par la main et ne l’introduise au Paradis » [Ibn Hibbân (Al-Albânî : hasan)].
Nous implorons Allah, exalté soit-Il, de nous rendre utile, de nous inscrire parmi Ses serviteurs qui ouvrent les portes du bien et ferment celles du mal, et de nous employer pour Lui obéir. Qu'Allah accorde Son salut et Sa bénédiction à notre Prophète Muhammad, à sa famille et à ses compagnons élus.