Allah, exalté soit-Il, a demandé à Son Prophète () d’ordonner à sa communauté les bonnes actions, et de faire de cette attitude une éthique bien établie. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande ce qui est convenable » (Coran 7/199). Commentant ce verset, Ibn Sa’dî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son Taysîr al-Karîm al-Rahmân fî tafsîr Kalâm al-Mannân : « 'Commande ce qui est convenable', c’est-à-dire commande toute bonne parole, toute bonne action, toute éthique parfaite vis-à-vis des proches et des moins proches. Fais en sorte de transmettre à autrui un savoir, d’inciter à un bien quelconque, que ce soit le respect des liens de parenté, la piété filiale ou la réconciliation entre des gens, le fait de donner un conseil utile, d’exprimer un avis pertinent, de contribuer à l’accomplissement de bonnes œuvres, de fustiger une vilenie ou d’orienter vers un intérêt religieux ou séculier ».
Le Prophète () a dit : « Toute bonne action est une aumône » (Boukhari et Mouslim), c’est-à-dire que vous serez rétribué, cher frère, pour chaque bonne action que vous accomplissez. Les textes qui nous indiquent les traits caractéristiques du bien sont abondants, dont ce hadith, rapporté par Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, et dans lequel le Prophète () a dit :
« L’homme, pour chacune de ses articulations, doit verser une aumône chaque jour où le soleil se lève. Pratiquer l’équité entre deux personnes est une forme d’aumône. Aider un homme à enfourcher sa monture ou à hisser ses bagages est une forme d’aumône. La bonne parole est une forme d’aumône. Retirer de la route ce qui peut nuire aux passants est une forme d’aumône » (Boukhari et Mouslim).
Certaines des bonnes actions indiquées par le Prophète () dans ce hadith ont une utilité qui concerne autrui : réconcilier deux personnes, aider un homme à enfourcher sa monture ou à hisser ses bagages, dire de bonnes paroles, saluer autrui, dire à celui qui éternue : « Qu’Allah te fasse miséricorde », retirer de la route ce qui pourrait nuire aux passants, enterrer un crachat dans la mosquée, prêter main-forte à une personne en détresse, aider le malentendant à entendre et le malvoyant à voir, indiquer le chemin à un aveugle ou à toute autre personne infirme. Le Prophète () nous a indiqué d’autres bonnes actions à utilité personnelle, telles que la répétition fréquente des formules subhân Allah (Pureté à Allah), Allahu Akbar (Allah est plus Grand), alhamdulillah (Louange à Allah), Lâ ilâha illa Allah (Nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah), la marche entreprise vers la mosquée pour effectuer la prière ou encore l’accomplissement des deux rak’ât de Duhâ.
Parmi les aumônes, figure également ce qui a été indiqué dans ce hadith, rapporté par Ibn 'Umar, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père : un jour, un homme vint demander au Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam : « Ô Messager d’Allah, quelles sont les personnes les plus aimées d’Allah, exalté soit-Il ? Et quelle est l’œuvre la plus aimée d’Allah, exalté soit-Il ? ». Le Prophète () lui répondit :
« Les personnes les plus aimées d’Allah sont les plus utiles aux autres. Et l’œuvre la plus aimée d’Allah, exalté soit-Il, est le fait de rendre un musulman heureux en dissipant sa peine, en remboursant sa dette ou en le rassasiant. Il vaut mieux aider un frère dans le besoin que d'effectuer une retraite spirituelle d'un mois dans cette mosquée de Médine. Quiconque contient sa colère, Allah dissimulera ses défauts et quiconque domine sa rage, alors qu’il est capable de la déchaîner s’il le veut, Allah, exalté soit-Il, remplira son cœur de bien-être le Jour de la Résurrection. Celui qui assiste son coreligionnaire jusqu’à ce qu’il ait satisfait un besoin, Allah, exalté soit-Il, affermira ses pas le Jour du Jugement dernier » [At-Tabarâni (Al-Albâni : Hassan)].
Abû Djuray al-Hudjaymî, qu'Allah soit satisfait de lui, rapporta avoir dit un jour au Prophète () : « Ô Messager d’Allah, nous sommes des habitants du désert. Indique-nous donc une œuvre qu’Allah, exalté soit-Il, rendra utile pour nous ». Le Prophète () lui répondit : « Ne sous-estime jamais une bonne œuvre que tu pourrais accomplir, ne serait-ce que de l’eau que tu verses de ton seau dans le récipient de quelqu’un qui t’en demande, ou une parole que tu adresses à ton frère en souriant » [Ahmed (Al-Albânî : sahîh)].
Parmi les aumônes, figure également le fait de rendre justice aux gens : d’après Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :
- « Le musulman a six devoirs envers son coreligionnaire.» Et quels sont ces devoirs, ô Messager d’Allah ? », lui demanda-t-on. « Si tu le rencontres, salue-le, s’il t’invite, accepte, s’il te demande de le conseiller, fais-le, s’il éternue et qu’il loue Allah, exalté soit-Il, (en disant 'Alhamdulillah'), alors dis-lui : 'Yarhamuk Allah' (qu’Allah t’accorde Sa miséricorde), s’il tombe malade, rends-lui visite et s’il meurt, assiste à ses funérailles » (Mouslim).
Al-Barâ’ ibn 'Âzib, qu'Allah soit satisfait de lui, dit : « Le Prophète () nous a ordonné d’observer sept choses [dont] le fait de porter secours à l'opprimé, de répondre aux invitations et d’aider celui qui a juré de faire une chose à honorer son serment » (Boukhari et Mouslim). Et dans la narration de 'Umar ibn al-Khattâb, qu'Allah soit satisfait de lui : « […] secourir l’affligé et guider l’égaré » (Abou Daoud).
Relève également de l’aumône le fait d’accorder un délai à un débiteur insolvable. Sulaymân ibn Burayda rapporta de son père ce qui suit : « J’entendis le Prophète () dire : 'Celui qui diffère le remboursement de la dette d’une personne insolvable aura la récompense d’une aumône pour chacun des jours qu’il lui accorde comme délai'. Puis, je l’entendis dire : 'Celui qui diffère le remboursement de la dette d’une personne insolvable aura la récompense d’une double aumône pour chacun des jours qu’il lui accorde comme délai'. Je lui demandai alors : 'Ô Messager d’Allah, je t’ai entendu dire que celui qui remet la dette d’une personne insolvable aura la récompense d’une aumône pour chacun des jours qu’il lui accorde comme délai. Puis, je t’ai entendu dire qu’il aura la récompense d’une double aumône pour chacun des jours qu’il lui accorde comme délai. Comment cela ?'. Il me répondit :
'Il aura la récompense d’une aumône pour chacun des jours qu’il lui accorde comme délai, si la dette n’est pas encore arrivée à échéance, et il aura la récompense d’une double aumône, si la dette est arrivée à échéance' » (Ahmed).
Relève aussi de l’aumône le fait de bien traiter les animaux. D’après Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :
« Cependant qu’un homme marchait sur un chemin, voilà qu’il ressentit une grande soif. Il trouva alors un puits, y descendit et en but. A sa sortie du puits se présenta un chien haletant et léchant la terre humide tellement il avait soif. L’homme se dit : 'Ce chien souffre de la soif autant que j’en souffrais moi-même'. Il redescendit dans le puits, remplit d’eau sa chaussure, la saisit avec les dents, remonta et en abreuva le chien. Allah, exalté soit-Il, fit l’éloge de son acte et lui pardonna ses péchés ».
Les Compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux, demandèrent : « Ô Messager d’Allah, avons-nous donc une récompense pour nos bonnes actions envers les animaux ? ». Il répondit : « Oui. Vous serez rétribués pour tout être vivant que vous aurez bien traité » (Boukhari et Mouslim).
Par ailleurs, Allah, exalté soit-Il, a facilité à l’homme l’accomplissement des bonnes actions, si bien que le simple fait de ne pas faire de tort à autrui est considéré comme tel. Autrement dit, si l’homme ne fait pas le bien, qu’il s’abstienne au moins de faire le mal. Abû Dharr, qu'Allah soit satisfait de lui, demanda un jour au Prophète () :
- « Ô Messager d’Allah, quelle est la meilleure action ? ».
- « La foi en Allah, exalté soit-Il et le combat pour Sa cause », lui répondit le Prophète ().
- « Et quel est l’esclave le plus digne d’être affranchi ? ».
- « Celui qui est le plus précieux aux yeux de son maître et dont le prix est le plus élevé ».
- « Et si je suis dans l’incapacité de faire de telles choses ? ».
- « Alors, aide quelqu’un dans son travail ou fais une chose pour une personne qui en est incapable ».
- « Ô Messager d’Allah, que dois-je faire d’autre si je ne peux faire tout cela ? ». - « Epargne aux autres ton mal car c’est là une aumône que tu te fais à toi-même » (Mouslim).