Le Messager d'Allah () a dit : « Le musulman est le frère du musulman et, de ce fait, il ne doit être ni être injuste envers lui, ni le trahir. Quiconque s'emploie pour subvenir au besoin de son frère, Allah subviendra à son besoin. Quiconque soulage la détresse d'un musulman, Allah soulagera sa détresse le Jour de la Résurrection. Quiconque dissimule les défauts d'un musulman, Allah dissimulera ses défauts le Jour de la Résurrection.» (Rapporté par Boukhari dans son Sahîh d'après 'Abdullah ibn 'Umar, qu'Allah soit satisfait d'eux).
La trahison dont il est question dans le hadith peut revêtir deux formes :
- La première est la non-assistance à un musulman en danger
- La seconde est l’exposition du musulman à un danger.
L'expression : « Le musulman est le frère du musulman » se réfère à la fraternité en Islam. Cette fraternité englobe tous les musulmans sans exception aucune qu’ils soient libres, esclaves, majeurs ou mineurs, etc.
L'expression : « Il ne doit pas être injuste envers lui » est une énonciation qui a le sens d'un ordre, car il est interdit à un musulman d'être injuste envers n’importe quelle créature d’Allah à plus forte raison envers un autre musulman.
L'expression : « Il ne doit pas le trahir » veut dire qu'il ne doit pas le laisser avec ceux qui l'offensent ou avec quelque chose qui lui nuit, mais plutôt le soutenir et le défendre. Ceci va au-delà de l’injustice et peut, selon les circonstances, être obligatoire ou seulement souhaitable. Dans la version de Tabaranî d'après Salim figure : « Il ne doit pas l'abandonner quand un malheur s'abat sur lui ». Quant à la version de Mouslim d’après Abû Hurayra, on y trouve les deux expressions suivantes : « Il ne doit pas le mépriser » et « Il suffit à l'homme pour être mauvais de mépriser son frère musulman ».
L'expression : « Quiconque s'emploie pour subvenir au besoin de son frère ». Dans le hadith d'Abû Hurayra rapporté par Mouslim figure : « Et Allah continuera à aider le serviteur tant que ce dernier continue à aider son frère ».
L'expression : « Quiconque soulage la détresse d'un musulman »
veut dire quiconque s'emploie à dissiper sa détresse et son angoisse.
L'expression : « Quiconque dissimule les défauts d'un musulman », c'est-à-dire que, quand il le voit dans une situation répréhensible, il ne la révèle pas aux autres mais ne s'en prive pas, une fois seul avec lui, de lui faire des remontrances. Cela peut vouloir dire que, après lui avoir fait les remontrances et les conseils qui s'imposent sans que cela ne l'empêche de continuer à agir incorrectement au vu et su de tout le monde, il pourrait témoigner contre lui. Il reste cependant du devoir de ce dernier, quand il commet un péché, de s'en cacher même en présence du juge devant lequel il a déjà reconnu les faits qui lui sont attribués.
Il parait que la dissimulation n'est recommandée que vis-à-vis des péchés déjà commis et que, quand le concerné est pris en flagrant délit, il y a lieu de le dénoncer ou, faute de quoi, de saisir le tribunal de son cas. Loin de constituer une médisance interdite, un tel acte est considéré comme faisant partie des conseils obligatoires. On trouve aussi dans le hadith l'indication qu'il est recommandé d'éviter la médisance parce qu'elle est en contradiction avec la dissimulation des défauts du frère.
L'expression: « Allah dissimulera ses défauts le Jour de la Résurrection »
Dans la version du hadith d'Abû Hurayra rapportée par at-Tirmidhî : « Allah dissimulera ses défauts aussi bien dans ce monde que dans l'autre ».
Leçons tirées de ce hadith :
Ce hadith renferme une grande incitation à l’entraide, à la bonne cohabitation et à l'affection entre frères en Islam.
Il indique clairement que la rétribution est du même genre que l’acte accomplis.
De ce hadith les oulémas ont déduit que quiconque jure par Allah que tel musulman est son frère, en ayant à l'esprit la fraternité de l’Islam, n'a pas menti. Le hadith rapporté par Abou Dawoud et dans lequel Suayd ibn Handhala raconte son histoire avec Wâ`il ibn Hajar vient appuyer cette déduction.