Le jeûne du Ramadan a un effet curatif sur les ulcères gastroduodénaux, puisqu’il réduit la consommation de cigarette reconnue comme catalyseur de ces derniers. Le système gastro-intestinal en entier profite d’un bon repos pour la première fois de toute l’année.
Je ressens de la pitié pour l’estomac. Je ressens vraiment de la pitié pour l’estomac, les intestins, et en fait le système gastro-intestinal en entier, ceci parce que, tout au long de l’année, nous ne permettons jamais à ce système de se reposer.
En dehors des trois repas principaux, toutes les cinq minutes, nous versons quelque chose dans notre estomac, que ce soit des en cas, des boissons, des fruits, ou autre nourriture. Aucun d’entre nous n’a jamais pensé que la nourriture que nous y avons envoyée est en train d’être digérée par l’estomac, et qu’à peine elle a atteint la moitié du chemin, nous y mettons encore plus, uniquement pour interrompre le processus de digestion qui a déjà eu lieu. Ceci, bien sûr, a pour résultat de garder la nourriture plus longtemps dans notre estomac, ce qui peut conduire à la dyspepsie, la gastrite, le syndrome du côlon irritable, etc.
Par contre, le Ramadan est la seule période pendant laquelle notre système gastro-intestinal prend un bon repos étant donné que les Musulmans jeûnent durant tout le mois. La digestion n’est pas uniquement le nom du mouvement de malaxage de l’estomac et de l’absorption par les intestins, mais il s’agit d’un gigantesque système intégré, qui implique aussi bien le système nerveux (nerf pneumogastrique) que les glandes produisant des hormones.
Ainsi, le système gastro-intestinal en entier profite d’un bon repos pour la première fois durant toute l’année. Comme la digestion commence au niveau de la bouche, où les glandes salivaires secrètent la salive en excès, qui contient les hormones qui agissent sur les aliments, la charge de travail des glandes salivaires et des dents est réduite pendant le mois de Ramadan. L’œsophage est en repos pendant le jeûne, puisqu’il n’y a aucun aliment qui exige son mouvement d’ingurgitation qui pousse les aliments vers l’estomac. De manière identique, l’estomac et les intestins prennent également du repos après qu’ils ont terminé la digestion et l’absorption des aliments ingérés pendant le repas du Sohoor, ils n’ont rien à faire jusqu’à l’Iftaar. Même les glandes telles que le pancréas et la vésicule biliaire, qui produisent des hormones, réduisent également leurs secrétions puisqu’il n’existe pas de nourriture qui exige la sécrétion de leurs hormones. Par conséquent, il y a une réduction importante dans les hormones gastro-intestinales, telles que l’acide gastrique, la gastrine, le peptide inhibiteur gastrique (PIG), la motiline, le peptide vasoactif intestinal (PVI), le neurotensin, l'entéroglucagon, le neuropeptide Y (NPY), le gallium, etc. Finalement, le colon et le foie sont également au repos pendant le jeûne.
En résumé, le mois de Ramadan soulage notre système gastro-intestinal de la charge et des efforts lourds que nous avons fait peser sur lui et lui permet de prendre ce qu’on peut appeler des vacances annuelles réparatrices de 30 jours.
En ce qui concerne les possibilités de diagnostics du jeûne du Ramadan, un bon nombre de patients qui consultent des médecins pour des douleurs abdominales, souffrent d’ulcères gastroduodénaux. Ce genre d’ulcère peut être gastrique ou duodénal. La survenue de douleurs abdominales dans les ulcères gastriques et duodénaux est différente en fonction des aliments ingérés. La douleur causée par un ulcère duodénal, quoique variable, se produit généralement quand l’estomac est vide, alors que l’ulcère gastrique produit une douleur après l’ingestion des aliments.
En temps normal, la différenciation entre les deux cas est difficile à faire, puisque les gens mangent plus fréquemment, mais pendant le Ramadan, un individu passe par deux étapes. La première pendant le jeûne, quand l’estomac est vide et l’autre après le repas du soir, quand l’estomac est plein. Si le malade se plaint de douleurs abdominales à jeun, ceci renvoie à la possibilité d’un ulcère duodénal, et si la douleur survient après l’Iftaar, alors l’ulcère gastrique sera le diagnostic probable.
La douleur causée par l’ulcère gastroduodénal est variable et peut ne pas avoir lieu chez certains patients. De même, dans la plupart des cas d’ulcère duodénal, dès qu’une légère douleur commence, le malade mange quelque chose, ce qui arrête la douleur et la maladie demeure non diagnostiquée. Cet ulcère non diagnostiqué peut refaire surface plus tard avec une perforation de l’ulcère et une hématémèse (vomissement de sang) ce qui cause de nombreux décès.
Pendant le mois de Ramadan, à jeun, la douleur due à l’ulcère duodénal est plus à même d’apparaître sans que l’on puisse la soulager par de la nourriture, et le malade peut être obligé de consulter un médecin qui, à l’aide d’une endoscopie, peut facilement diagnostiquer la maladie. En examinant l’abdomen d’un malade qui jeûne, un médecin peut facilement, aussi bien palper la douceur, que sentir l’œdème autour de la région de l’ulcère gastroduodénal.
Le jeûne du Ramadan est un remède pour les ulcères gastroduodénaux, puisqu’il réduit la consommation de tabac reconnue comme catalyseur de cette maladie. Il a également un effet bénéfique sur les maladies inflammatoires chroniques intestinales, le syndrome du côlon irritable, la dyspepsie et la gastrite.
Voici le dernier point et non des moindres : imaginez une personne qui a jeûné environ 14 à 15 heures, et qui se prépare alors à rompre son jeûne. Ses papilles gustatives ont profité d’un bon repos, ainsi, pendant l’Iftaar, les aliments auront meilleur goût et seront plus agréables que jamais auparavant. Ceci est encore une autre grâce du mois de Ramadan. Le Messager d’Allah, , a dit:
« Le jeûneur connaît deux joies, l’une au moment de la rupture de son jeûne, et l’autre au moment où il rencontrera son Seigneur. Il sera alors content grâce à son jeûne. »