La Charia a pour objectifs essentiels d’éviter toute gêne, tout préjudice et toute difficulté à la personne qui accomplit les obligations religieuses, conformément aux preuves concordantes de la Sunna et du Coran. Allah, Exalté soit-Il, dit (sens des versets):
« Allah veut pour vous la facilité » (Coran 2/185)
« Allah veut vous alléger (les obligations) » (Coran 4/28)
« Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion » (Coran 22/78)
Le Prophète () a dit: "Allah aime que l'on use de Ses dispenses comme Il déteste qu'on Lui désobéisse." (Ahmad) Il a dit aussi: "Allah aime que l'on use de Ses dispenses et aime que soient appliqués Ses ordres" (Al-Bayhaqi et autres).
En fonction de ces textes, les Oulémas ont édicté des règles jurisprudentielles qui épargnent à la personne qui applique les obligations religieuses toute gêne, tout préjudice et toute peine, telles que : "La Charia facilite les choses en cas de trop grande difficulté", "Tout préjudice est rejeté par la Charia", " et autres règles déduites par les jurisconsultes.
Le jeûne du mois de Ramadan est une obligation que doit accomplir toute personne adulte et douée de raison. Cependant, des empêchements peuvent survenir chez cette personne qui n'aura alors plus l'obligation de jeûner et sera autorisée à rompre le jeûne, voire sera obligée de ne pas jeûner dans certains cas. Ces excuses sont appelées « les autorisations de rupture du jeûne en pleine journée du mois de Ramadan » ou « les cas de dispense de jeûne pendant le Ramadan ».
Premièrement: la maladie
La maladie est un changement qui survient en l'homme et le fait sortir de son état normal. La maladie est un cas de dispense de jeûne pendant le mois de Ramadan. Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset): « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage devra jeûner un nombre égal d’autres jours » (Coran 2/184). Selon la règle qui régit ce cas, il doit s'agir d'une maladie qui engendrerait un préjudice ou la mort ou entraînerait une grande souffrance qui aggraverait la maladie ou retarderait sa guérison. C'est ce genre de maladie qui autorise la rupture du jeûne pendant le mois de Ramadan. La personne devra ensuite rattraper les jours où elle n'a pas jeûné, dès que la maladie sera terminée. La maladie qui ne cause aucun préjudice ou aucune difficulté au jeûneur tel qu’un mal de dent, une douleur à un doigt ou autre, ne justifie pas la rupture du jeûne.
Deuxièmement: l'âge
Les personnes âgées (hommes ou femmes) peuvent rompre le jeûne en raison d’une incapacité de l’accomplir. Elles n'ont pas le devoir de rattraper les jours où elles n'ont pas jeûné, si le jeûne est tout aussi difficile pour elles à toutes les saisons de l'année, et doivent nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné, conformément au verset suivant: « Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre » (Coran 2/184). Ibn ‘Abbaas a dit: "Le verset n'a pas été abrogé, il concerne les personnes âgées, hommes et femmes, qui n'arrivent pas à jeûner. Ils doivent nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné". Il en est de même pour tout malade incurable pour lequel il est impossible de jeûner : il ne jeûne pas pendant le mois de Ramadan et nourrit chaque jour un pauvre.
Troisièmement: la grossesse et l'allaitement
Les jurisconsultes sont unanimes sur l'autorisation de rompre le jeûne pour une femme en période de grossesse ou d'allaitement, si elle craint un préjudice quelconque pour elle-même ou son enfant, conformément au Hadith dans lequel le Prophète () dit:
"Allah a exempté de jeûne et de la moitié de la prière la personne en voyage et a exempté de jeûne la femme en période de grossesse et d'allaitement" (An-Nassa’i et autres).
La femme dans ces deux cas doit rattraper les jours où elle n'a pas jeûné quand elle en sera capable. Il est nécessaire de noter que la grossesse et l'allaitement ne justifient pas en soi la rupture du jeûne au mois de Ramadan mais uniquement si la femme craint un préjudice pour elle ou son nouveau-né.
Quatrièmement: le voyage