Le Coran et la Sunna interdisent le regard porté sur une femme étrangère, qu'elle soit musulmane, Dhimmi ou autre. Ces textes ne sont pas restreints à la musulmane ou à la mécréante, ni au regard accompagné de désir sans celui qui en est dénué. Allah Exalté soit-Il dit : "Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font."
(Coran 24/30)
Il est rapporté dans les Sounane selon Ali - qu'Allah soit satisfait de lui - que le Prophète - - a dit : "Ne fais pas succéder à ton regard un autre, tu as droit au premier, non au second". Le premier regard ici est celui qui est inopiné comme l’explique le Hadith de Ibn Djarir -qu'Allah soit satisfait de lui- lorsqu'il dit : "J’ai demandé au Prophète -- ce qu'était le regard inopiné, et il m’a répondu : abaisse ton regard" (Rapporté dans les Sounane de At-Tirmidhi et Abou Dawoud).
En outre, la raison pour laquelle le regard porté sur la femme étrangère musulmane est prohibé existe aussi pour le regard porté sur la femme étrangère non-musulmane.
Quant à ces propos de Sofiane Ath-Thawri -qu'Allah lui fasse miséricorde : «Nul inconvénient à regarder les atours des femmes Dhimmi car l’interdiction de les regarder a pour but de prévenir la tentation et non d’imposer une prohibition de manière absolue", ils signifient que, selon lui, il est permis de regarder les femmes Dhimmi pour autant que le risque de la tentation soit inexistant, sinon il ne l'admet pas.
Quoi qu’il en soit, il s’agit là d’une interprétation personnelle, d’un simple avis, qu’il a basé sur le verset suivant : "et aux femmes des croyants" (Coran 33/59)
Cependant, cet avis ne peut contredire les preuves manifestes et établies, ni limiter les preuves absolues. Ceci, pour autant que soit établi que Soufiane -qu'Allah lui fasse miséricorde- soit effectivement à l’origine de ces propos, ce qui requiert un examen et une recherche qui soient rigoureux. Ibn Kathir a, par ailleurs employé une formule qui suscite le doute en disant : ‘’Il fut rapporté que, selon Soufiane, etc.’’
Et Allah sait mieux.