Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Nous n'avons pas connaissance de l’avis de certains savants selon lequel celui qui tue plus de trois musulmans doit uniquement jeûner 180 jours - c'est-à-dire l’expiation du meurtre de trois musulmans -. Nous n'en avons même pas trouvé mention dans les nombreux livres de jurisprudence que nous avons sous la main et nous ne savons pas d'où vient cet avis.
Les preuves du Coran et de la Sunna et l’avis consigné par les jurisconsultes dans leurs livres indiquent tous que celui qui tue un grand nombre de gens par erreur doit expier son acte pour chaque personne tuée, car le cas de chaque victime est indépendant de celui des autres. L'expiation consiste à affranchir un esclave ou, à défaut, à jeûner deux mois consécutifs. Tout cela est clairement mentionné. Quant à celui qui est incapable de jeûner, il doit nourrir soixante nécessiteux pour chaque personne tuée, conformément au raisonnement par analogie. Tel est l'un des deux avis d'al-Châfi'î et un avis rapporté d'Ahmad.
Cependant, il se peut que le meurtrier soit incapable de jeûner en raison du nombre important de personnes qu'il a tuées et donc du nombre important de jours qu'il doit jeûner. Un exemple à cela serait qu'il ait tué 50 personnes dans un accident. Il devrait alors jeûner l'équivalent d'environ 9 années. Cela pourrait même atteindre 10 années ou plus en enlevant les mois de Ramadan de chaque année, les jours d'Aïd et les jours de maladies. Cela serait certes vraiment difficile et toute difficulté exige une facilitation. Dans ce cas, on pourrait dire que si le meurtrier est capable de jeûner pour l’expiation du meurtre d’une partie des victimes, il doit alors le faire sans se limiter à trois personnes – ou à plus ou moins que cela – en nourrissant 60 nécessiteux pour chacune de ses victimes restantes s'il en est capable. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Craignez Allah, donc autant que vous pouvez [...] » (Coran 64/16) Tout cela est possible en prenant en compte l'avis selon lequel il est permis au meurtrier d'expier son acte en nourrissant des nécessiteux s'il est incapable de le faire autrement.
Et Allah sait mieux.