Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce verset a été révélé à La Mecque comme l'ont dit la majorité des savants selon Ibn ‘Abd al-Barr, en réponse aux polythéistes et afin de réfuter l'innovation qu'ils introduisirent en s'interdisant eux-mêmes des choses qui leur étaient licites comme la bahîra (chamelle aux oreilles fendues) et la sâ'iba (chamelle qu’on laisse paître à son gré). Les savants firent de ce verset la référence concernant les choses illicites tout en ajoutant à cela les autres choses ayant été confirmées comme étant illicites par un autre verset ou une parole du Prophète (). Au moment de la révélation de ce verset, seules ces choses étaient illicites puis d'autres choses furent interdites à Médine comme le vin, la bête morte d'une chute, la bête morte d'un coup de corne ou encore celle qu'une bête féroce a dévorée.
Le Prophète () déclara également de manière explicite l'illicéité de certaines choses. En effet, il interdit la consommation de la viande des bêtes féroces ayant des crocs et des oiseaux ayant des serres, comme mentionné dans un hadith rapporté par Boukhari et Mouslim. Le Prophète () a dit : « Allah et Son Messager vous interdisent la viande d'âne, car elle est impure. » (Boukhari, Mouslim)
Or, il est connu que nous avons le devoir de suivre les ordres du Prophète () et d'éviter ce qu'il a interdit. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] Prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous en [...] » (Coran 59/7)
Le Prophète () a dit :
« Il viendra un temps où l'on prendra connaissance d’un de mes hadiths, bien installé sur son divan et l'on répliquera : "Le livre d’Allah est là pour nous départager et ce que nous y trouverons licite nous le jugerons licite et ce que nous y trouverons illicite, nous le jugerons illicite." Or, ce que le Messager (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) a interdit équivaut à ce qu'Allah a interdit. » [Ahmad, al-Tirmidhî (al-Albânî : sahîh)]
Quant à l'argument d'Ibn 'Abbâs s'appuyant sur le verset mentionné, les savants expliquèrent qu'il serait valable s'il n'existait pas de preuve que d'autres choses que celles mentionnées dans le verset sont illicites. Ainsi, les textes prophétiques authentiques qui rendent illicites certaines choses prévalent sur ce verset. C'est pourquoi l'ensemble des savants contredirent Ibn 'Abbâs à ce sujet comme l'ont dit Ibn Abd il-Barr, al-Qurtubî, al-Nawawî et d'autres qui ne prirent pas en compte la compréhension ou l'exégèse de quiconque contredisait un hadith du Prophète ().
Référez-vous à l'exégèse d'al-Qurtubî et d'ibn Kathîr ainsi qu'aux livres intitulés al-Istidhkâr et al-Mughnî.