Société d’importation traitant avec une banque classique
27-11-2017 | IslamWeb
Question:
Je possède une société d’importation et les services des banques islamiques dans notre pays sont rudimentaires ; il nous est difficile d’obtenir des emprunts appropriés pour faciliter notre travail. J’ai un compte courant dans une banque non islamique et cette banque nous rend un service dit de « financement de la consommation » lorsque nous désirons importer un produit d’une compagnie étrangère. Elle nous ouvre une ligne de crédit et finance l’opération. Le produit est embarqué au nom de la banque, et nous sommes informés. La banque ajoute une marge de profit approuvée à l’avance et qui dépend naturellement du temps de remboursement de l’emprunt. Si nous ne payons pas la somme due à la date fixée, la banque n’ajoute pas d’intérêts quelle que soit la cause du retard. Est-ce que ce genre de transaction est licite, surtout que les banques islamiques ne sont pas souples dans leurs opérations et que les autres le sont beaucoup plus ?
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’est pas permis au musulman de se lancer dans des transactions interdites avec les banques usuraires sous prétexte que les banques islamiques ne sont pas souples dans leurs opérations. Allah, exalté soit-Il, n’autorise l’illicite qu’en cas de nécessité absolue comme Il le dit (sens du verset) : « … à moins que vous ne soyez contraints d'y recourir … » (Coran 6:119) et cette nécessité n’a lieu que lorsque la personne est sur le point de périr ou presque. Où est alors la nécessité dans votre cas ?
Quant au financement que vous mentionnez, la sentence qui lui est relative sera différente selon la réalité de l’opération, l’important étant cette réalité et non les noms. Ainsi, si la banque procède à une Murâbaha, c’est-à-dire qu’elle achète le produit pour le compte du client et qu’ensuite, après qu’il soit entré en sa possession, elle le vend au client par versements échelonnés, même avec une marge par rapport à son prix d’achat, cela est licite.
Mais si la transaction mentionnée est une fausse Murâbaha, c’est-à-dire que la banque n’achète pas le produit, qu’il n’entre pas en sa possession et qu’il s’agit en fait d’un prêt avec intérêt au client, cela est de l’usure illicite, sous un autre nom. Soyez donc vigilant.
Et Allah sait mieux.