Un homme qui ne récite pas bien le Coran peut-il diriger la prière ?
4-12-2017 | IslamWeb
Question:
Un homme qui ne récite pas bien le Coran peut-il nous diriger dans la prière ? Même si cet homme a mémorisé le Coran mais prononce mal ses termes, au point d’en changer le sens ? Je pose cette question, parce qu’il y a des imams dans certaines mosquées qui ne maîtrisent pas la récitation du Coran, et à chaque fois que j’essaye d’attirer leur attention, ils refusent mes conseils et persistent dans leurs fautes, certains d’entre eux étant d’un âge avancé. Que devons-nous, nous les musulmans, faire pour éviter que ces hommes nous dirigent dans la prière ? Ou devons-nous les laisser, sachant que nous ne sommes pas sûrs de la validité de notre prière ?
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Votre prière derrière un imam qui fait des fautes de langue en récitant al-Fâtiha (le Prologue) au point de changer le sens de ses termes est invalide, et vous devez choisir un autre imam, si vous le pouvez. L’imam al-Nawawi a affirmé : « Si la faute de langue commise par l’imam change le sens d’une sourate autre que la Fâtiha, sa prière et la prière de ceux qui prient derrière lui sont valides, car le fait de ne pas réciter une sourate après al-Fâtiha n’invalide pas la prière et n’empêche pas de suivre l’imam ». Et Ibn Qudâma de renchérir : « S’il change la signification d’une autre sourate qu’al-Fâtiha, cela ne nuit pas à la validité de la prière et n’empêche pas de prier derrière lui, à moins qu’il ne le fasse délibérément, auquel cas la prière de l’imam et de ceux qui prient derrière lui est invalide ».
Dans votre cas, un groupe d’entre vous doit expliquer à l’imam qu’il doit respecter certaines conditions pour qu’il puisse diriger la prière des gens, et qu’à la tête de ces conditions, figure la maîtrise parfaite de la récitation du Coran. S’il insiste malgré vos conseils et que vous ne pouvez pas l’écarter, vous devez éviter de prier derrière lui et mettre les gens en garde contre lui, pour qu’ils l’éloignent de cette fonction ou qu’ils cessent de prier derrière lui. Ceci au cas où ses fautes de langue soient patentes, mais si elles n’altèrent pas le sens mais que sa performance et sa psalmodie ne sont pas parfaites, comme le fait qu’il souffre d’un problème de prononciation qui ne change pas le sens, la prière derrière lui est valide. Cependant, il serait mieux de choisir quelqu’un qui maîtrise le mieux la récitation du Coran.