Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le tribut (djizya) est la taxe prélevée sur les non-musulmans bénéficiant d’un pacte de protection. Elle est prélevée sur les personnes libres, pubères, saines d’esprit et qui peuvent combattre l’Islam ; et ce lorsque ces personnes ont les moyens de le payer. En sont exempts les femmes, les enfants, les esclaves, les déments, les personnes âgées et les personnes qui n’ont pas les moyens de le payer. En effet, ‘Umar exempta un juif pauvre qu’il trouva en train de mendier. Le tribut (djizya) fait partie des bienfaits de l’Islam. Les rois des Romains prélevaient la moitié de la production des travailleurs et ils s’accaparaient parfois leur argent de manière injustifiée. L’Islam a, quant à lui, prélevé sur eux (les gens bénéficiant d’un pacte de protection) un seul dinar. Mu’âdh ibn Djabal, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Le Prophète () m’envoya au Yémen et m’ordonna de prélever sur tout troupeau de bovins de trente têtes un veau âgé d’un an, sur tout troupeau de bovins de quarante têtes un veau âgé de deux ans et sur chaque personne pubère bénéficiant d’un pacte de protection un dinar. » [al-Tirmidhî (al-Albânî : sahîh)]
En outre, l’imposition du tribut (djizya) ne signifie pas qu’ils sont contraints d’adopter l’Islam, car il n’y a nulle contrainte en religion, comme le dit le verset coranique. A cet égard, Abd al-Razzâq souligne dans al-Musannaf: « Dans la missive que le Prophète () adressa aux habitants du Yémen était inscrit que celui parmi les juifs et les chrétiens qui détestait l’Islam, ne devait pas changer de religion, mais qu’il devait payer le tribut (djizya). »
Le tribut (djizya) leur est imposé en échange de la protection de leur vie et de leurs biens et des cautions qui leur sont offertes à ce sujet. Aussi, lorsque les compagnons jugeaient que les non-musulmans bénéficiant d’un pacte de protection sont en danger, ils leur restituaient le tribut.
Avant de terminer, nous vous rappelons quelques hadiths qui montrent l’importance que l’Islam accorde à la protection des gens qui payent la djizya (Ahl al-Dhimma):
Le Messager d’Allah ( a dit :
« Quiconque opprime un mu`âhid (le bénéficiaire d’un pacte de protection) ou le spolie d’un droit ou le charge de ce qui dépasse sa capacité ou lui prend une chose sans son consentement, je serai son adversaire le jour de la résurrection. » (Abû Dâwûd et al-Bayhaqî.)
« Quiconque nuit à un dhimmi (le bénéficiaire d’un pacte de protection), je suis son adversaire, et quiconque est mon adversaire, je triompherai de lui le jour de la résurrection. » (Al-Khatîb avec une chaîne de tranmetteurs jugée hasan i.e. "bonne").
« Quiconque nuit à un dhimmi me nuit et quiconque me nuit nuit à Allah». (Al-Tabarânî dans al-Awsat avec une chaîne de transmetteurs jugée hasan)
« Quiconque a tué une personne qui avait fait un pacte (de non-agression) avec les musulmans ne sentira pas l'odeur du Paradis, même si son parfum peut être senti à une distance équivalant à quarante ans. » (Ahmad, al-Boukhari dans al-Jizyah, al-Nasâ’î et Ibn Mâjah dans Ad-Diyât selon le hadîth de `Abdullâh Ibn `Am).
N.T : Selon Ibn al-Athîr, le mu`âhid désigne le plus souvent les gens de la dhimma (juifs ou chrétiens vivant en terre d’Islam) et peut être étendu aux autres mécréants si l’on s’accorde avec eux sur l’abandon de la guerre.
Et Allah sait mieux.