Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Certains savants ont considéré que cela est permis tant que l’objectif est motivé par une raison valable ! Mais l’avis le plus juste sur cette question est celui de la majorité des savants qui considèrent qu’apprendre ces savoirs vains n’est pas permis même pour la raison mentionné dans la question ou pour une autre raison valable. Parmi ceux qui ne sont pas d’accord avec la majorité des savants, Al-Râzî, comme il l’a dit dans son exégèse. Il y affirme qu’apprendre la sorcellerie n’est pas une mauvaise chose ni une chose interdite !
Allah dit :
« Contrairement aux démons qui enseignent aux hommes la sorcellerie, et ce qui a été révélé aux deux anges Hârout et Mârout à Babel. Mais ceux-ci n’initiaient personne à la sorcellerie avant de le mettre en garde ainsi : « Nous n’agissons que pour tenter les hommes, prends donc garde de renier la foi en apprenant la sorcellerie ! » Auprès de ces deux anges, les initiés apprenaient comment séparer l’homme de sa femme. Mais leur magie ne saurait nuire aux hommes que par la volonté d’Allah. Ce qu’ils apprennent ainsi ne leur est d’aucune utilité, leur portant seulement préjudice. » (Coran 2/102).
Le grand savant Ibn Kathir a reproduit les propos de Al-Râzî au niveau de l’exégèse de ce verset puis les a critiqués en disant : « Les propos de Al-Râzî dans son exégèse de ce verset sont sujet à discussion de plusieurs points de vue. L’un d’eux est quand il affirme que l’apprentissage de la sorcellerie n’est pas une mauvaise chose. S’il signifie que ce n’est pas une mauvaise chose du point de vue de la raison alors les Mutazilites (les rationalistes) qui s’opposent à lui sur cette question considèrent qu’il n’est pas possible d’affirmer une telle chose. Mais s’il entend par là que ce n’est pas une mauvaise chose sur le plan religieux alors cela s’oppose au verset même qui exècre l’apprentissage de la sorcellerie. Aussi, il est rapporté dans le recueil de Boukhari que le Prophète () a dit : « Celui qui se rend chez un devin ou un sorcier et le croie renie (kafara) alors ce qui a été révélé à Mohammad. » Il est aussi rapporté dans les Sunans : « Celui qui fait un nœud et souffle dessus a commis une sorcellerie. » Aussi, nous répondons à l’assertion de Al-Râzî selon laquelle il n’est pas interdit d’apprendre la sorcellerie de la façon suivante : « Comment cela ne serait pas interdit alors que son interdiction est claire dans le verset et les hadiths que nous avons mentionnés. » Fin de citation.
Le grand savant Ibn Hajar a dit dans son ouvrage Fath Al-Bârî : « Un savant a autorisé l’apprentissage de la sorcellerie pour une de ces deux raisons : soit pour distinguer ce qui relève de la sorcellerie de ce qui n’en est pas. Soit pour ôter la sorcellerie de qui en est atteint.
Pour le premier cas il n’y a rien d’interdit sauf du point de vue de la croyance. Mais si la croyance n’est pas affectée, alors rien n’implique qu’apprendre une chose uniquement pour en prendre connaissance soit interdit. C’est le cas de qui apprend comment les idolâtres adorent leurs idoles. Apprendre comment le sorcier pratique la sorcellerie ne consiste qu’à relater des propos ou des actes et non pas à y adhérer ou les mettre en pratique.
Pour le deuxième cas, si la sorcellerie ne peut être pratiquée, comme le prétendent certains, uniquement par le biais d’un type de mécréance ou de péché alors cela est à la base interdit. Sinon, cela est permis en raison de ce que nous avons signifié. » Fin de citation.
Mais le savant Al-Chanqîtî a reproduit les propos d’Ibn Hajar dans son exégèse Adwâ Al-Bayân et les a fait suivre par la critique suivante : « Ces propos d’Ibn Hajar sont contraires à ce qu’ont décrété les savants qui ont su faire la synthèse de cette question et en donner l’avis authentique. Ceci puisque personne ne peut autoriser une pratique dont Allah a clairement dit qu’elle était nuisible et d’aucune utilité. Ajoutons à ceci que l’apprendre est un moyen qui conduit à la mettre en pratique. Or, tous les moyens qui mènent à un interdit doivent être interdits, par principe de précaution, comme nous l’avons indiqué précédemment … » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.