Louange à Allah. Paix et Salut sur Son Prophète.
S’il s’agit de l’aumône obligatoire, elle sera certes meilleure que la ‘Umra (petit pèlerinage). Mais s’il s’agit d’une aumône surérogatoire, le Hadj et la ‘Umra sont à la base meilleurs car ils impliquent de dépenser de l’argent en plus de pratiquer d’autres bonnes œuvres, telles que le Tawâf (circumambulation autour de la Ka’ba), le Sa’y (parcours entre les monticules al-Safâ et al-Marwâ), le Dhikr (l’évocation d’Allah), la prière, la Talbiya (invocations spécifiques au pèlerinage), etc.
Cependant, s’il y a des gens nécessiteux que l’on doit entretenir ou des parents indigents et qu’il s’avère difficile de concilier l’aumône et le Hadj et la ‘Umra, l’aumône sera prioritaire.
Selon Al-Nasafi, de l’école hanafite : « Ils (les hanafites) ont dit que le Hadj surérogatoire était meilleur que l’aumône ».
D’après Al-Hattaab, de l’école malékite : « L’on demanda à Mâlik lequel du Hadj et de l’aumône il aimait le plus, et il répondit : “le Hadj, à moins qu’il y ait une famine cette année-là” ».
Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « S’il a des parents indigents, il serait mieux alors de leur donner l’aumône. Cet avis s’applique de même au cas où les gens qu’il entretenait dépendent de cette aumône. Mais si les deux œuvres sont surérogatoires, le Hadj est meilleur car c’est un acte d’adoration à la fois physique et financier. Ceci s’applique également à la l’immolation rituelle de l’Aïd et la `Aqiiqa (immolation à l’occasion d’une naissance) qui valent mieux que de faire l’aumône d’une somme équivalente » (Al-Ikhtiyârâte).
Al-Chawkâni a dit au sujet de l’interprétation du hadith : « Quelle est la meilleure œuvre ?
– “La foi en Allah, Exalté soit-Il, puis le combat pour sa cause puis le Hadj” » (Boukhari et Mouslim)
« C’est un argument en faveur de celui qui préfère le Hadj surérogatoire à l’aumône ».
Cependant, celui qui médite sur l’état de la communauté islamique aujourd’hui réalisera que ceux qui ont un besoin pressant de l’aumône sont nombreux. Comme sont nombreux les Musulmans qui, aux quatre coins du monde, ne trouvent ni nourriture, ni boisson, ni logement. Dans ce cas, l’aumône qui leur est faite prime sur les dépenses pour l’accomplissement du Hadj et de la ‘Umra.