Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Selon Ibn Abbâs : « Djuwayriyya, la mère des Croyants rapporte que le Prophète () sortit de chez elle tôt le matin après avoir accompli la prière de l'aube (Subh) en la laissant en train d'invoquer Allah là où elle avait prié. De retour dans la matinée, il la trouva au même endroit. Il demanda : Es-tu restée à la même place depuis que je t'ai quittée ? Elle acquiesça. Le Prophète dit alors : J'ai répété, après t'avoir quittée, à trois reprises quatre formules qui, si elles étaient pesées, pèseraient plus lourd que tout ce que tu as dit depuis ce matin : Gloire, pureté et louange à Allah autant de fois que le nombre de Ses créatures, autant de fois qu'il le faut pour Le satisfaire, d'un nombre égal au poids de Son Trône (`Arch) et à la masse de l'encre de Ses paroles (subhânallahi wa bihamdihi 'adada khalqih, wa ridâ nafsih, wa zinata 'archih, wa midâda kalimâtih). » (Mouslim).
La raison pour laquelle la récompense de cette formule d’évocation est décuplée réside dans le fait qu’elle contient des significations sublimes qui exemptent Allah de toute imperfection. Et non pas parce que la glorification du fidèle a été faite autant de fois que cette valeur et ce nombre. Ibn Al-Qayyim a dit : « La formule : "Gloire, pureté et louange à Allah autant de fois que le nombre de Ses créatures, autant de fois qu'il le faut pour Le satisfaire, d'un nombre égal au poids de Son Trône (`Arch) et à la masse de l'encre de Ses paroles", est meilleur que de dire uniquement ‘ Pureté à Allah’ de nombreuses fois. En disant cette première formule, il y a dans le cœur du croyant une connaissance du Seigneur et une vénération qui est supérieure à la deuxième formule dans des proportions équivalente au nombre évoqué. C’est ce qu’on appelle une formule d’évocation dont la récompense décuplée. Elle est meilleure qu’une formule simple. C’est en comprenant cette formule que cela paraît plus évident. Dire : Gloire, pureté et louange à Allah autant de fois que le nombre de Ses créatures, comprend l’information suivante. Allah mérite qu’on célèbre Sa gloire autant de fois que le nombre de Ses créatures, quel que soit le nombre de créatures qui aient existées, qui existent, ou qui existeront, sans qu’il n’y ait de fin.
Cette formule célèbre la pureté, la gloire et les louanges d’Allah du nombre décrit. Un nombre de créatures que personne n’est en mesure de compter ni recenser. Cette formule vise la glorification de la divinité qui a une telle valeur. Non pas que sa valeur soit limitée au nombre de ce qu’Il crée. Allah mérite d’être évoqué autant de fois qu’il existe de créatures. Et plus il y en a plus Il doit l’être. Et puisque la création est sans fin on ne peut dénombrer les formules de glorification qu’Il mérite. » Fin de citation extrait du livre Al-Manâr Al-Munîf.
Le mérite d’une telle formule d’évocation dépend d’un Texte qui en fait mention. On ne peut pas procéder à une analogie et la prendre comme base pour l’appliquer à d’autres formules. La récompense des formules d’évocation n’est pas forcément liée au nombre qui y est cité. Mais dépend du nombre de fois qu’on les prononce. Sinon à chaque formule de louanges, de glorification, d’unicité et de demande de pardon, on y ajouterait chaque fois l’expression « autant de fois que le nombre de Ses créatures » ou autre nombre pour lequel on espérerait que la récompense soit décuplée en conséquence.
Ibn Taymiyya a dit : « Si on dit à un homme Glorifie Allah deux fois, ou trois fois, ou cent fois. Il devra le dire autant de fois que réclamée jusqu’à parvenir au nombre en question. Mais s’il dit : Gloire à Allah deux fois ou Gloire à Allah cent fois. Il ne L’aura glorifié qu’une seule fois en réalité. Ce que le Prophète () dit à Djuwayriyya, la mère des Croyants : J'ai répété, après t'avoir quittée, à trois reprises quatre formules qui, si elles étaient pesées, pèseraient plus lourd que ce que tu as dit depuis ce matin. Ces paroles sont : Gloire, pureté et louange à Allah autant de fois que le nombre de Ses créatures, autant de fois qu'il le faut pour Le satisfaire, d'un nombre égal au poids de Son Trône (`Arch) et à la masse de l'encre de Ses paroles (subhânallahi wa bihamdihi 'adada khalqih, wa ridâ nafsih, wa zinata 'archih, wa midâda kalimâtih). (Mouslim). Le sens de ce hadith est qu’Allah mérite d’être glorifié autant de fois que ce qu’Il a créé. Quand le Prophète () dit : « Louanges à Allah autant de fois que le nombre de Ses créatures dans le ciel, sur la terre, et ce qui se trouve entre les deux, et autant de fois que Tu veux après cela. » Cela ne signifie pas qu’Il est glorifié dans ces proportions. La valeur est parfois liée à l’acte du fidèle et ses actes sont limités. Et parfois en fonction de ce que mérite le Seigneur. Et c’est cette valeur qui est sublime. Sinon, quand le fidèle disait au cours de sa prière « gloire à Allah autant de fois que le nombre de Ses créatures », il ne l’aurait glorifié qu’une fois. Le Prophète () a institué la répétition des formules de louanges de glorification et de grandeur d’Allah trente-trois reprises après chaque prière. S’il avait dit « Louanges gloire et grandeur d’Allah autant de fois que ce qu’Il a créé’, il ne l’aurait fait qu’une fois en réalité. » Fin de citation résumée du Majmû’ Al-Fatawa.
Ceci dit, certains savants considèrent que la récompense est décuplée en fonction du nombre qui lui est attribué. Mais cet avis ne vaut pas celui susmentionné et qui est le plus correct. Le musulman doit donc se limiter aux formules d’évocation mentionnées dans les textes du Coran et de la Sunna. Elles sont plus complètes et réunissent tout le bien mieux qu’aucune autre invocation. Il devrait aussi éviter de se surcharger en inventant des formules qui n’existent pas.
On a posé cette question au comité permanent des savants : Est-il permis de dire : je demande pardon à Allah autant de fois que ce qu’Il a créé ?
La réponse du comité fut la suivante : Selon ce que nous savons, la formule rapportée du Prophète () est la suivante : Gloire à Allah autant de fois que ce qu’Il a créé. - Puis le comité a cité le hadith de Juwayriyya. –
Pour ce qui est de la demande de pardon, al-istighfâr, il est rapporté de source sûre que le Prophète () invoquait abondamment son Seigneur pour qu’Il le pardonne. Il lui demandait pardon plus de cent fois par jour. Des hadiths authentiques mentionnent les mérites de la demande de pardon et de ceux qui le font. Allah dit : « Et ceux implorent le pardon d’Allah aux dernières heures de la nuit. » et aussi : « Implorez le pardon de votre Seigneur, puis à revenir à Lui, pleins de repentir. Il vous fera jouir du bonheur jusqu’au terme, déjà fixé. » Il est rapporté de source sûre dans le hadith rapporté par Shaddâd ibn Aws, , que le Prophète () a dit : « La meilleure manière d'implorer le pardon d'Allah est de dire: Allah! Tu es mon Seigneur, il n'y a pas de divinité digne d'adoration en dehors de Toi, Tu m'as créé et je suis Ton serviteur, je suis autant que possible fidèle à mo engagement et à ma promesse. Je cherche refuge auprès de Toi contre le mal que j'ai commis, je reconnais devant Toi Tes bienfaits envers moi et je reconnais mes péchés. Alors pardonne-moi, car nul autre que Toi ne pardonne les péchés (allâhumma anta rabbî, lâ ilâha illâ anta, khalaqtanî wa anâ `abduk, wa anâ `alâ `ahdika wa wa'dika mastata't, a'ûdhou bika min charri mâ sana't, abû-u laka bini'matika `alayy, wa abû-u bi dhanbî faghfir lî fa innahu lâ yaghfirudh-dhunûba illâ ant)''. Il ajouta : Celui qui prononce cette invocation dans la journée, avec sincérité et certitude, puis meurt avant la nuit, entrera au Paradis. Et celui qui la prononce la nuit, avec sincérité et certitude, puis meurt avant que le jour ne se lève, entrera au Paradis. » (Boukhari). Chaque musulman et musulmane devrait veiller à ce que ce grand mérite et cette récompense immense ne lui échappent pas et se limiter à prononcer les formules mentionnées dans le Coran et la Sunna.
Quant à la formule mentionnée dans la question, les termes n’ont aucune origine. Il est donc préférable de la délaisser. Les formules d’évocation et de demande de pardon constituent une adoration et ne sont donc valides que si elles s’appuient sur un texte du Coron ou de la Sunna. » Fin de citation, en résumé.
Au final, il est préférable de délaisser la formule : « Ô Allah pardonne moi autant de fois que Tu possèdes de créatures (Allahumma Ghfir Lî ‘adad khalqik). Ô Allah Fais-moi miséricorde autant de fois que Tu possèdes de créatures (Allahumma Rhamnî ‘adad khalqik). Ô Allah accorde moi de la subsistance autant de fois que Tu possèdes de créatures (Allahumma Rzuqnî ‘adad khalqik).
Quant à la formule : Ô Toi Le Vivant Toi qui subsiste par Toi-même, Ô Allah pardonne moi autant de fois que Tu possèdes de créatures (Yâ Hayyu Yâ Qayyûm ‘adad khalqik). Et : Ô Toi plein de Majesté et de Générosité autant de fois que Tu possèdes de créatures (Yâ Dha Al-Jalâl Wa Al-Ikrâm ‘adad khalqik). Sans y ajouter un autre propos, ces formules sont semblables à celles où le nom d’Allah est mentionné seul sans aucun autre propos qui puisse en faire une phrase ayant un sens, ce qui n’est déjà pas permis initialement.
Ibn Taymiyya a dit : ‘ Notre propos ici consiste à affirmer que la législation recommande uniquement les formules d’évocation qui contiennent une expression complète et ayant un sens. Comme : il n'y a pas de divinité digne d'adoration en dehors de Toi. Allah est le plus grand. Pureté à Allah. Louanges à Allah. Ou encore comme : Nulle situation ne peut changer sans la volonté d'Allah et il n'y a de puissance qu'en Lui (lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâh). Béni soit Celui qui règne en Maître absolu sur la Création. Tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre célèbre la gloire d’Allah. Béni soit Celui qui a révélé le Livre permettant de discerner le vrai du faux.
Par contre, évoquer Allah uniquement en mentionnant son nom seul, en disant : ‘ Allah ‘, ‘ Allah ‘. Ou en prononçant le pronom de la troisième personne qui s’y rapporte en disant : ‘Lui ’ ‘ Lui ’. Cela n’a jamais été légiféré ni dans le coran, ni dans la sunna. Et non plus dans les écrits relatés par un prédécesseur de cette communauté ou un des illustres personnages qui est légitime pour être pris pour modèle. Ce sont des égarés qui leur ont succédé qui ont prononcé ce genre de formule.’ Fin de citation tiré du Majmû’ Al-Fatâwa.
Et Allah sait mieux.